Tour de France 2011 : Andy Schleck triomphe dans la 18e étape
Publié le 21 juillet 2011
La 18e étape du Tour de France 2011, tracée sur 200,5 kilomètres d'un parcours montagneux entre Pignerol, dans le Piémont (Italie), et le col du Galibier (Serre Chevalier, France), a vu la victoire du Luxembourgeois Andy Schleck devant son frère Fränk et l'Australien Cadel Evans. Cinquième, le Français Thomas Voeckler prolonge l'aventure avec le maillot jaune de leader du classement général sur ses épaules.
Parcours
Cette dix-huitième étape quitte Pignerol et l'Italie pour retrouver l'Hexagone en escaladant le col Agnel, toit de l'épreuve culminant à 2 744 mètres pour 23,7 kilomètres à 6,5 % et emprunté pour la dernière fois en 2008, dans le sens inverse, sous la pluie. Il ne s'agira cependant que de la première ascension classée hors-catégorie du parcours : les coureurs vont chercher un autre géant alpin, le col d'Izoard (2 360 mètres pour 14 kilomètres à 7,3 %) et sa casse déserte, délaissé depuis 2006, avant de repasser à Briançon, déjà visité la veille, et de trouver les pentes du Lautaret, rampe d'accès à l'incontournable Galibier (22,8 kilomètres à 5 %). L'arrivée à Serre Chevalier à 2 645 mètres en fait la plus haute de l'histoire du Tour après une journée de 200 kilomètres marquée par les changements d'altitude, annoncée depuis des mois comme décisive pour la victoire finale à Paris.
Déroulement
Les équipes HTC-Highroad et Movistar réagissent aux tentatives d'échappée en prévision du sprint intermédiaire de Verzuolo, mais c'est juste avant celui-ci, après quarante-cinq kilomètres de course, que seize coureurs parviennent à se détacher : les Espagnols Markel Irizar (Team RadioShack), Imanol Erviti (Movistar), Rubén Pérez et Pablo Urtasun (Euskaltel-Euskadi), les Néerlandais Joost Posthuma (Leopard-Trek), Johnny Hoogerland (Vacansoleil-DCM) et Maarten Tjallingii (Rabobank), les Belges Maxime Monfort (Leopard-Trek) et Dries Devenyns (Quick Step), le Français Anthony Delaplace (Saur-Sojasun), l'Irlandais Nicolas Roche (AG2R La Mondiale), l'Allemand Danilo Hondo (Lampre-ISD), l'Américain Brent Bookwalter (BMC Racing), le Kazakh Maxim Iglinskiy (Astana), le Lituanien Ramunas Navardauskas (Garmin-Cervélo) et le Colombien Leonardo Duque (Cofidis). Ce dernier remporte le sprint devant Posthuma et Delaplace alors que le Français Mickaël Delage (FDJ), l'Allemand Marcus Burghardt (BMC Racing) et le Russe Egor Silin (Team Katusha) vont opérer la jonction avec le groupe au pied du col Agnel. Le peloton, sous la conduite des Europcar, les laisse dans un premier temps prendre le large, jusqu'à un écart maximal de 9’14”.
Iglinskiy franchit le toit du Tour 2011 et la frontière française devant Hoogerland et Devenyns, avec une légère avance sur une échappée qui s'est réduite en terme d'unités, tout comme son avantage sur le groupe maillot jaune qui n'est plus que de 5’35” au sommet en raison d'une contre-attaque menée par les Néerlandais Robert Gesink (Rabobank) et Lieuwe Westra (Vacansoleil-DCM), les Français Arnold Jeannesson (FDJ) et David Moncoutié (Cofidis), l'Espagnol David Arroyo (Movistar), l'Américain Levi Leipheimer (Team RadioShack) et le Kazakh Andrey Zeits (Astana). Ces hommes seront cependant repris en bas de la descente, sous l'impulsion des Team Sky, qui protègent le maillot blanc du Colombien Rigoberto Urán, menacé par Jeannesson, puis des Omega Pharma-Lotto.
Il reste quatorze coureurs en tête au moment d'aborder le col d'Izoard, dans lequel l'Italien Leonardo Bertagnolli (Lampre-ISD) quitte la route du Tour. Peu à peu, le groupe va se disloquer et isoler à nouveau Iglinskiy, encore premier au sommet, poursuivi par Monfort, Devenyns, Roche et Silin. Le scénario est le même dans un peloton écrémé par l'équipe Leopard-Trek où le Français Maxime Bouet (AG2R La Mondiale) part brièvement en contre-attaque. Une fois que ses coéquipiers s'écartent, le Luxembourgeois Andy Schleck (Leopard-Trek) passe à l'offensive à soixante kilomètres de l'arrivée et avale progressivement les anciens membres de l'échappée matinale, revenant sur Posthuma qui lui prête main forte quelques instants, puis sur Monfort, qui l'attend dans la descente.
Schleck et Monfort rejoignent d'abord Devenyns, Roche et Silin et ensuite Iglinskiy à la sortie de Briançon. Le retard du groupe maillot jaune emmené par les Saxo Bank-Sungard, les BMC Racing et les Euskaltel-Euskadi, où Urán est de retour après avoir chuté dans la descente mais devra céder son bien à l'Estonien Rein Taaramäe (Cofidis) à l'arrivée, avoisine alors quatre minutes. À moins de 18 kilomètres de l'arrivée, Monfort achève son travail dans l'ascension du Lautaret.
Andy Schleck, assuré du prix de la combativité, n'a plus sur son porte-bagages que Roche et Iglinskiy dans le Galibier, le Kazakh sera le dernier à résister. Le Luxembourgeois, lui, file vers la victoire d'étape à l'arrivée la plus haute de l'histoire de l'épreuve et conserve 2’7” d'avance sur son frère Fränk, deuxième, et manque le jaune pour quinze secondes sur le Français Thomas Voeckler (Europcar) qui, longtemps accompagné par son coéquipier Pierre Rolland, est une nouvelle fois parvenu à s'accrocher dans un groupe des favoris étiré durant toute l'ascension par l'Australien Cadel Evans (BMC Racing), quatrième du général, provoquant une défaillance du tenant du titre, l'Espagnol Alberto Contador (Saxo Bank-Sungard), qui perd 3’50” sur le vainqueur et abandonne ses ambitions de succès final à Paris avant l'ultime étape de montagne menant à L'Alpe d'Huez, demain.
Des minutes, le gruppetto en a près de trente-six de retard sur Andy Schleck alors que les délais sont fixés à 33’7”. Ainsi, 89 coureurs, d'abord l'Australien Richie Porte (Saxo Bank-Sungard), puis l'important gruppetto, sont repêchés, comme le prévoit le règlement : « Si le pourcentage de coureurs éliminés dépasse 20 % des partants de l'étape, les délais peuvent être augmentés par décision du Collège des commissaires, en accord avec la direction de l'épreuve ». En conséquence, le porteur du maillot vert britannique Mark Cavendish (HTC-Highroad) écope d'une pénalité de vingt unités au classement par points, puisque « dans le cas où des coureurs arrivés hors délais sont repêchés par le Collège des commissaires, ils se verront retirer l'équivalent des points attribués au vainqueur de l'étape concernée à leur classement général individuel par points, même si leur capital en points à ce classement devenait négatif. » Cavendish ne compte donc plus que quinze points d'avance sur l'Espagnol José Joaquín Rojas (Movistar), arrivé pour sa part dans les délais impartis.
Classements
Étape
1. | Luxembourg | Andy Schleck | Leopard-Trek | en | 6 h 7 min 56 s |
2. | Luxembourg | Fränk Schleck | Leopard-Trek | + | 2 min 7 s |
3. | Australie | Cadel Evans | BMC Racing | 2 min 15 s | |
4. | Italie | Ivan Basso | Liquigas-Cannondale | 2 min 18 s | |
5. | France | Thomas Voeckler | Europcar | 2 min 21 s | |
6. | France | Pierre Rolland | Europcar | 2 min 27 s | |
7. | Italie | Damiano Cunego | Lampre-ISD | 2 min 33 s | |
8. | Estonie | Rein Taaramäe | Cofidis | 3 min 22 s | |
9. | États-Unis | Tom Danielson | Garmin-Cervélo | 3 min 25 s | |
10. | Canada | Ryder Hesjedal | Garmin-Cervélo | 3 min 31 s |
Général
1. | France | Thomas Voeckler | Europcar | en | 79 h 34 min 6 s |
2. | Luxembourg | Andy Schleck | Leopard-Trek | + | 15 s |
3. | Luxembourg | Fränk Schleck | Leopard-Trek | 1 min 8 s | |
4. | Australie | Cadel Evans | BMC Racing | 1 min 12 s | |
5. | Italie | Damiano Cunego | Lampre-ISD | 3 min 46 s | |
6. | Italie | Ivan Basso | Liquigas-Cannondale | m.t. | |
7. | Espagne | Alberto Contador | Saxo Bank-Sungard | 4 min 44 s | |
8. | Espagne | Samuel Sánchez | Euskaltel-Euskadi | 5 min 20 s | |
9. | États-Unis | Tom Danielson | Garmin-Cervélo | 7 min 8 s | |
10. | France | Jean-Christophe Péraud | AG2R La Mondiale | 9 min 27 s |
Points
1. | Royaume-Uni | Mark Cavendish | HTC-Highroad | 300 pts |
2. | Espagne | José Joaquín Rojas | Movistar | 285 pts |
3. | Belgique | Philippe Gilbert | Omega Pharma-Lotto | 230 pts |
Montagne
1. | Belgique | Jelle Vanendert | Omega Pharma-Lotto | 74 pts |
2. | Espagne | Samuel Sánchez | Euskaltel-Euskadi | 72 pts |
3. | Luxembourg | Andy Schleck | Leopard-Trek | 70 pts |
Jeune
1. | Estonie | Rein Taaramäe | Cofidis | en | 79 h 43 min 42 s |
2. | France | Pierre Rolland | Europcar | + | 33 s |
3. | Colombie | Rigoberto Urán | Team Sky | 3 min 10 s |
Équipe
1. | États-Unis | Garmin-Cervélo | en | 238 h 16 min 8 s |
2. | France | AG2R La Mondiale | + | 10 min 30 s |
3. | Luxembourg | Leopard-Trek | 11 min 6 s |
Combativité
Abandon
Sources
- Sources francophones
- ((fr)) – « Andy, haut perché ». Letour.fr, 21 juillet 2011.
- ((fr)) – Jérôme Helguers, « Andy Schleck gagne au panache ». RTBF.be, 21 juillet 2011.
- ((fr)) – Alexandre Philippon, « Tour de France #18 : Andy Schleck, quel panache ! ». Velochrono.fr, 21 juillet 2011.
- Sources anglophones
- ((en)) – Susan Westemeyer, « Schleck's mountain raid nets stage win ». Cyclingnews.com, 21 juillet 2011.