Népal : le cortège du roi Gyanendra est la cible de jets de pierres

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Vue partielle du temple de Pashupatinath à Katmandou

Publié le 17 février 2007
Le cortège automobile du roi Gyanendra du Népal, qui se rendait au temple de Pashupatinath, à Katmandou, a été la cible de jets de pierres de la part de la foule. On n'a constaté aucun blessé.

Deux mille policiers avaient été déployés aux abords du temple et sur le parcours emprunté par le cortège royal, non en prévision d'éventuels troubles visant le monarque, mais par crainte de manifestations d'activistes hindouistes réclamant l'annexion du Népal à l'Inde voisine. D'autres forces de sécurité avaient été mobilisées et restaient prêtes à intervenir en cas de nécessité. Un officiel de haut rang du ministère de l'Intérieur avait indiqué, selon l'agence Reuters, que « quelques personnes pourraient créer des troubles » et que le gouvernement se tenait prêt à arrêter « quiconque essaierait de se livrer à des violences ».

Le roi a toutefois pu effectuer ses dévotions dans l'enceinte du temple, repartant au bout d'une heure, alors qu'une certaine tension était constatée aux abords de cet édifice consacré au dieu Shiva, situé à l'Est de Katmandou, sur les rives de la Bagmati, rivière sacrée censée avoir des vertus purificatrices. Durant la visite du roi à l'intérieur du temple, des slogans hostiles au monarque ont été criés à l'extérieur de l'édifice. Une foule estimée à 300 000 pèlerins était attendue dans la journée de vendredi aux abords du temple de Pashupatinath, à l'occasion de la fête dite du Mahashivratri.

L'impopularité du roi du Népal n'est pas une surprise et n'a fait que s'accentuer depuis son accession au trône le 4 juin 2001, à la suite du massacre, trois jours plus tôt, de la famille royale commis par l'un de ses neveux, héritier du trône, le prince Dipendra [1].

Le roi Gyanendra a succesivement renvoyé plusieurs gouvernements, les accusant d'incompétence dans la lutte contre la guérilla maoïste qui, depuis le début des années 1990, aurait fait plus de 13 000 morts dans le royaume himalayen. Le roi s'était octroyé, en 2005, les pouvoirs absolus, sans toutefois parvenir au moindre progrès dans la lutte contre les insurgés communistes. Plusieurs semaines de manifestations de rues et d'émeutes avaient fini par contraindre le roi à renoncer au pouvoir et à laisser le champ libre et à restaurer l'ordre constitutionnel.

Le gouvernement multipartite dirigé par Girija Prasad Koirala est parvenu, à l'automne 2006, à un cessez-le-feu avec « Prachanda » (nom de guerre de Pushpa Kamal Dahal, dirigeant du Parti communiste du Népal (maoïste) et de sa branche armée, l'Armée népalaise du peuple), signant un accord historique, le 21 novembre, aux termes duquel la guérilla maoïste est progressivement associée au pouvoir tandis qu'elle est censée déposer les armes. L'élection d'une assemblée constituante est également prévue, pour le courant de l'année 2007, la question de la forme ultérieure du régime restant en suspens.

Les maoïstes n'ont jamais caché leur désir d'une abolition de la monarchie dans le pays, mais ont renoncé à en faire un préalable pour l'acceptation de la paix. On note toutefois que l'avenir semble s'assombrir pour la monarchie dans le royaume himalayen. Le gouvernement a ainsi décidé, la semaine dernière, que l'effigie du roi allait disparaître des billets de 10 roupies [2], pour être remplacée par une représentation du mont Everest, ceci dans un pays où la personne du roi est traditionnellement considérée comme une incarnation du dieu Vichnou.

Plus tôt dans la journée, le roi Gyanendra avait essuyé une autre rebuffade, en n'étant pas invité, pour la première fois, à une cérémonie militaire au cours de laquelle il commandait habituellement la garde d'honneur, en sa qualité de chef suprême des armées. Ce rôle est échu, cette année, au chef d'état-major des armées, le général Rupmangat Katuwal, et on peut y voir un signe de prise de distance des militaires avec le monarque, l'armée ayant été sévèrement critiquée pour la répression qui avait accompagné la grève générale et les semaines d'agitation sociale au début de l'année 2006, avant le retour de l'ordre constitutionnel.

Notes

Sources

Sources anglophones


  • Page Népal de Wikinews Page « Népal » de Wikinews. L'actualité népalaise dans le monde.