Népal : la formation d'un nouveau gouvernement, incluant les maoïstes, serait imminente

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Publié le 30 mars 2007
La formation d'un gouvernement intérimaire, au Népal, incluant plusieurs membres du Parti communiste du Népal, semble imminente, vendredi 30 mars 2007.

Au sein du PCN (M), dirigé par Prachanda, formation dont la branche armée, l'Armée népalaise du peuple, a décidé la fin de la lutte armée en avril 2006 après dix ans d'une guerre civile ayant fait environ 13 000 morts, le débat sur une éventuelle participation des maoïstes au gouvernement intérimaire semble avoir été vif jusqu'à ces dernières heures.

Il semble toutefois qu'une tendance « réaliste » ait emporté la décision et qu'un nombre indéterminé de membres du parti devraient faire leur entrée dans le nouveau gouvernement intérimaire, chargé notamment de préparer l'élection de l'Assemblée constituante annoncée lors des accords de paix du 21 novembre 2006.

Le chef de file des ministres maoïstes devrait être non pas Prachanda, mais Krishna Bahadur Mahara. Parmi les autres possibles futurs ministres maoïstes, circulent les noms de Dev Gurung, Matrika Yadav, Khadga Bahadur Bishwakarma, Hisila Yami [1], tous partisans de la participation au gouvernement intérimaire.

La décision de participer au nouveau gouvernement semble avoir été emportée, au sein du PCN (M), par la perspective de voir retardée l'élection de l'Assemblée constituante, prévue en juin, si les maoïstes refusaient une nouvelle fois de participer à l'exécutif, dont le renouvellement était initialement prévu au mois de janvier.

Les discussions semblaient achopper, dans les rangs maoïstes, sur l'intention prêtée au Premier ministre, Girija Prasad Koirala, de réserver à son parti, le Congrès népalais, les principaux postes ministériels, tels que l'Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères et les Finances. Les maoïstes, au cours des tractations qui se sont déroulées les jours derniers, ont notamment réclamé, pendant un temps, l'attribution d'un poste de vice-Premier ministre au bénéfice exclusif de leur formation, perspective que M. Koirala a jusqu'ici catégoriquement écartée, estimant ne pas avoir à accorder une telle primauté au PCN (M) sans accorder un portefeuille comparable à chacune des formation composant la coalition de huit partis.

On a noté ces jours derniers des pressions ouvertes du gouvernement des États-Unis, par la voix de son ambassadeur au Népal, James F. Moriarty, pour dissuader le Premier ministre et le reste de sa coalition, d'accepter dans l'immédiat l'intégration définitive des maoïstes dans le jeu politique normal. Les États-Unis classent en effet toujours le PCN (M) parmi les organisations terroristes. L'ambassadeur américain souhaiterait que le Premier ministre, qui doit se rendre à partir du 1er avril à New Delhi pour y participer au sommet de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR)[2], profite de ce sommet diplomatique pour rencontrer Richard Boucher, assistant du secrétaire d'État américain, chargé des Affaires d'Asie du Sud et d'Asie centrale. Les États-Unis semblent penser, depuis plusieurs semaines, que le désarmement de l'ancienne guérilla maoïste est encore incomplet et que les hostilités pourraient reprendre facilement, faute d'un meilleur contrôle des Nations unies sur les armes déposées par les rebelles : 31 000 combattants maoïstes sont désormais cantonnés dans divers camps à travers le Népal, tandis que le nombre des armes placées sous scellés ne dépasse pas 3 500.

Notes

Sources

Sources anglophones


  • Page Népal de Wikinews Page « Népal » de Wikinews. L'actualité népalaise dans le monde.