L'exécution de Saddam Hussein provoque toujours des réactions

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Publié le 3 janvier 2007
L'exécution de Saddam Hussein, ancien homme fort de l'Irak, provoque encore des réactions dans le monde.

Nations Unies

Un changement est perceptible de la position du nouveau secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Ce dernier a affirmé notamment que « Saddam Hussein était responsable de crimes odieux et d'atrocités sans nom contre le peuple irakien et nous n'oublierons jamais les victimes de ses crimes (...) La question de la peine capitale reste la décision de chacun des pays membres. » L'ambiguïté de cette déclaration a nécessité une mise au point de la part de sa porte-parole où il a été précisé qu'il faisait part de son propre point de vue. En effet, la peine de mort existe en Corée du Sud, d'où est originaire le nouveau secrétaire général.

France

La réaction la plus virulente contre cette exécution vient du Front national. Par la voix du président du Cercle national des combattants, Roger Holeindre, « il considère l’exécution du Président Saddam HUSSEIN pendant l’Aïd comme un crime crapuleux et une faute politique majeure. Fallait-il donc que certains aient tout à craindre des déclarations qu’aurait pu faire cet homme qu’ils ont choyé hier et encouragé à plusieurs reprises pour qu’il mène des combats qui, à l’époque, les arrangeaient. » pour ensuite conclure qu'« Il serait temps que l’Europe fasse entendre sa voix et que la France proclame haut et clair qu’elle n’est d’accord en rien avec la politique de l’illuminé BUSH qui, d’erreurs en erreurs, tel un Docteur Foll’amour, nous concocte un embrasement mondial ! »

Dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde le 2 janvier 2007 (édition datée du 3 janvier), Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, président de l'UMP et candidat déclaré à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai, estime que « l'exécution de l'ex-dictateur irakien jette le trouble sur un événement qui aurait dû être positif pour la reconstruction de ce pays martyrisé » et que, bien qu'il se soit agi « d'un des grands criminels de l'Histoire, [...] l'Irak se serait grandi en n'exécutant pas celui qui l'a tant fait souffrir ». Il a ajoute qu'il déplore profondément « que Saddam Hussein, le dictateur qui avait plus de sang sur les mains que personne au monde, n'ait pas eu à comparaître pour ses autres crimes ». Rappelant au passage son opposition de principe à la peine de mort et plaidant pour son abolition totale dans le monde, M. Sarkozy déplore en outre que l'exécution hâtive de l'ancien raïs n'ait pas permis de faire « la lumière sur le passé » et rende « difficile de réconcilier les différentes composantes d'un peuple au sortir d'une dictature ». Il conclut son intervention en estimant que « l'exécution de Saddam Hussein, le pire des hommes, est une faute ».

Jordanie

Une manifestation s'est tenue à Amman en la présence de la fille de l'ancien raïs, pour protester contre l'exécution de ce dernier. Elle a notamment déclaré : « Dieu vous bénisse, et je vous remercie pour votre hommage à Saddam le martyr. » Cette manifestation a eu lieu à l'appel de plusieurs syndicats professionnels et comprenait des avocats, des médecins et des ingénieurs.

Irak

À la suite de l'enterrement de l'ancien chef de l'État, dans sa région natale de Tikrit, le Gouvernement irakien a mis sous surveillance la demeure familiale afin qu'elle ne devienne pas un lieu de pèlerinage. Lundi dernier, le comité des oulémas musulmans a qualifié l'exécution d'« acte éminemment politique », estimant que ceci « témoigne de la haine et du désir des Américains de provoquer les sunnites » eu égard à la date choisie pour la mise à mort de Saddam Hussein.

Russie

Dans un éditorial publié par la Pravda, Timothy Bancroft-Hinchey n'hésite pas à qualifier l'exécution de l'ancien raïs irakien de « meurtre », et estime qu'elle « était peut-être le pire exemple de la cécité politique montrée par le régime inepte, incompétent et incapable de Bush ». Il souligne que, selon ses vues, « la manière hâtive dont on s'est débarrassé de Saddam Hussein nourrit le soupçon qu'il y avait quelque chose à cacher ». Il conclut en disant que « le [vrai] monstre réside à Washington, dans le Bureau ovale, théâtre de nombreuses actions sinistres au cours des dernières années ».

Inde

Le Bharatiya Janata Party (BJP), principal parti d'opposition, souvent qualifié, de manière simpliste, d'« hindouiste » voire d'« islamophobe » (en dépit du fait qu'il a contribué, en 2002, à faire élire un musulman à la présidence fédérale de l'Inde), a publié sa première réaction le 3 janvier. Par la voix de Venkaiah Naidu, un de ses anciens présidents, le BJP s'est notablement démarqué des réactions des partis de gauche, tout en se gardant d'accorder un satisfecit aux juges et à leurs suzerains : « La façon dont [l'exécution] a été instrumentée par l'Amérique était mauvaise, mais ce que Saddam a fait à ses compatriotes était tout aussi mauvais, n'est-ce pas ? ».

Sources

Sources francophones
Sources anglophones



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