Hongrie : le parlement adopte un projet de loi visant à criminaliser l'aide aux migrants sans papiers
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Publié le 23 juin 2018
Ce mercredi, le parlement hongrois a adopté le projet de loi « Stop Soros », rendant illégale l'aide aux immigrants sans papiers.
La loi a été adoptée avec 160 voix pour et 18 contre. Selon le projet de loi, toute personne reconnue coupable d'avoir aidé des migrants sans papiers est passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à douze mois. Le texte interdit également aux organisations non gouvernementales d'aider les réfugiés. L'Union européenne, les Nations Unies et l'organisation humanitaire Amnesty International ont fortement critiqué cette nouvelle législation.
Le projet de loi est nommé d'après un défenseur de la démocratie hongrois, George Soros. Il a fondé l'Open Society Foundations (OSF), qui finance de nombreuses ONG. L'actuel Premier ministre conservateur Viktor Orbán, élu en avril, a fait de l'immigration et de la sécurité nationale des points importants de sa campagne politique. Ce dernier, accusant Soros d'avoir amené des migrants en Europe, a affirmé que ce blocus visait à préserver la « culture chrétienne » du pays. En mai, l'OSF a déclaré qu'elle quittait la Hongrie pour Berlin, la capitale allemande, déplorant une situation « de plus en plus répressive ».
Le directeur européen d'Amnesty International, Gauri van Gulik, a déclaré dans un communiqué : « c'est une amère ironie que le monde célèbre la journée mondiale des réfugiés alors que le parlement hongrois ait voté [...] d'introduire une loi visant les organisations et les personnes qui soutiennent les demandeurs d'asile, les réfugiés et les migrants ». Selon les Nations Unies, la loi pourrait entrer en vigueur dès le mois de juillet.
Un amendement constitutionnel a également été apporté, interdisant à la « population étrangère » de vivre dans le pays. Le ministre de l'intérieur hongrois, Sándor Pintér, a expliqué que « le peuple hongrois attend à juste titre du gouvernement qu'il utilise tous les moyens nécessaires pour lutter contre l'immigration illégale et les activités qui l'aide ». Avant d'ajouter : « Les projets de loi « Stop Soros » servent cet objectif, en faisant de l'organisation de l'immigration illégale une infraction pénale. Nous voulons utiliser ces lois pour éviter que la Hongrie ne devienne un pays d'immigrants ».
Mardi, le ministère des finances a proposé 25 % d'imposition aux ONG aidant les immigrés. Dans un communiqué, il a indiqué que « la défense contre l'immigration illégale impose un lourd fardeau sur le budget de la Hongrie, de sorte qu'il affecte indirectement le peuple hongrois [...] par conséquent, le gouvernement estime qu'en tant que moyen de répartir la charge, les organisations qui aident l'immigration devraient supporter des impôts supplémentaires ».
Pascale Moreau, directrice du bureau européen du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré : « la demande d'asile est un droit humain fondamental, ce n'est pas un crime ».
Voir aussi
[modifier | modifier le wikicode]- Page « Hongrie » de Wikinews. L'actualité hongroise dans le monde.
Sources
[modifier | modifier le wikicode]Cet article est une traduction pour tout ou partie de « Hungarian Parliament passes bill to criminalise helping undocumented migrants », provenant de Wikinews ((en)) sous licence Creative Commons Attribution 2.5 dans sa version du 23 juin 2018.
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