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France : soupçons de favoritisme autour d'Emmanuel Macron

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Emmanuel Macron

Publié le 12 mars 2017
Après la parution, mardi 7 mars, d'un article du Canard enchaîné concernant un déplacement à Las Vegas d'Emmanuel Macron alors qu'il était ministre de l'économie, des soupçons de favoritisme planent désormais sur lui.

Business France, organisme associé au ministère de l’Économie, est en effet accusé de « favoritisme » pour avoir demandé à la société Havas d'organiser un événement sans appel d'offres.

Cette soirée, datant de janvier 2016, organisée « dans l'urgence », avait coûté « 381 759 euros, dont 100 000 rien que pour l'hôtel, où la moindre chambre était facturée plus de 300 euros la nuit ». Selon l'IGF, Business France, ou certains de ses salariés, « pourraient être incriminés pour « favoritisme » » et Havas France ou ses dirigeants « au titre de la complicité ou du recel ».

Pour le ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin, cependant, Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère de l'Économie « sont totalement hors de cause ». « C'est un dysfonctionnement de Business France. Il lui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu'elle ne pouvait pas organiser l'événement selon les règles, ce qui n'a pas été fait », ajoute-t-il, précisant avoir « naturellement missionné l'IGF » lorsqu'il a été « informé de ces dysfonctionnements ». « Si l'inspection concluait à l'existence d'un non-respect des règles, elle devrait saisir la justice mais cette saisine ne concerne en aucun cas Emmanuel Macron, son cabinet ou le ministère », insiste-t-il.

Business France reconnait une possible irrégularité

Business France a quant à elle reconnu une possible irrégularité dans le choix du prestataire, fait dans l'urgence « au vu de l'ampleur constatée de la présence française et étrangère sur le forum ». Elle précise néanmoins avoir réagi dès qu'elle a eu connaissance de cette situation : « il est apparu ultérieurement que, au vu des délais, le choix d'un prestataire (...) avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d'irrégularité », affirme-t-elle ainsi. « Aussitôt qu'elle en a été informée, la direction générale de Business France a suspendu le règlement des prestations, et fait réaliser un audit par le cabinet EY afin d'évaluer la situation et mettre en place des actions correctives », ajoute-t-elle. Les conclusions de l'audit, ayant notamment recommandé une « transaction » afin de payer les sommes dues à Havas, ont été transmises aux ministères de tutelle de Business France. L'IGF, qui contrôle les dépenses de Bercy, a ensuite confirmé la transaction et son montant, conclut l'agence.

Emmanuel Macron a quant à lui nié mardi soir toute responsabilité dans le choix du prestataire. « Je n'ai pas pris connaissance de cela (...) je ne pense pas que ce soit mon ministère qui ait organisé un événement sans appel d'offres », « mon ministère, lorsque j'étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics », a ainsi confié le candidat d'En marche ! à la présidentielle.

Christian Jacob (LR) a souhaité pour sa part « que le PNF [parquet national financier] se saisisse rapidement » du dossier.

Mercredi après-midi, le PNF a lui indiqué à l'AFP, par l'intermédiaire d'un porte-parole, que « le parquet national financier a pris connaissance de l'article du Canard enchaîné. Il s'est rapproché de l'Inspection générale des finances pour obtenir plus d'informations. Dès que nous aurons plus d'éléments, nous envisagerons avec le parquet de Paris les suites éventuelles à donner ».


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