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RDC: reprise des pourparlers entre rebelles et gouvernement

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Région du Nord-Kivu

Pendant ce temps, Goma vit dans la peur d’une nouvelle attaque.

Publié le 8 avril 2013
Kampala, la capitale ougandaise, réunit à nouveau les délégations du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et des rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23).

Ce troisième round de négociations porte sur les questions politiques et sociales, selon des sources proches des deux délégations qui séjournent à Kampala depuis samedi 6 avril 2013.

Les pourparlers avaient démarré en décembre dernier, les deux parties tentant de régler la crise qui secoue l'Est de la RDC. Toutefois, depuis le 15 mars dernier, le processus était dans l’impasse, suivant la scission du M23 en deux factions de même que la reddition et le transfèrement à La Haye aux Pays-Bas de Bosco Ntaganda, l’ex-général congolais accusé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l’humanité.

D’ailleurs, le gouvernement de Kinshasa vient de radier définitivement des Forces armées de la RDC (FARDC) plus de 15 officiers dont Bosco Ntaganda, Sultani Makenga, le chef militaire du M23, et plusieurs autres officiers rebelles.

Les habitants du Nord-Kivu inquiets

La reprise des pourparlers de Kampala ne rassure pas les habitants du Nord-Kivu à cause de la menace du M23 de reprendre la ville de Goma avant le déploiement de la force internationale qui est attendue pour traquer les forces négatives qui pullulent dans l’Est de la RDC.

Le correspondant de La Voix de l’Amérique (VOA) à Goma, Primo-Pascal Rudahigwa, rapporte que c’est le président de l'assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jules Hakizumwami, qui a dénoncé la démarche du M23 de reprendre la guerre et de reconquérir la ville de Goma.

« Les mêmes militaires qui sont allés au Rwanda sont en train d’être ramenés discrètement pour appuyer ceux qui sont à Rutshuru. Des informations vraiment concordantes font état d’une concentration des hommes et des armes sur l’axe Rumangabo-Kibumba, justement dans l’unique but de faire un assaut sur la ville de Goma », a précisé M. Hakizumwami.

« Nous sommes fatigués. La population de Rutshuru, de Nyiragongo, de Goma, de Masisi et de partout ailleurs ne sont pas des cobayes sur lesquels il faut expérimenter la performance des armes, la performance des militaires qui sont aguerris dans le domaine des combats », a-t-il déploré.

« Nous pensons que trop, c’est trop ! Nous sommes en train de porter à haute voix notre dénonciation contre cette tentative d’occupation, la énième, surtout que c’est toujours avec l’aide des pays voisins », a encore dénoncé le président de l'assemblée provinciale du Nord-Kivu.

Roger Meece rassure

Pour sa part, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Roger Meece, s’est montré rassurant. Lors de son séjour à Goma, il a dit que les rebelles ne doivent pas aller à l’encontre de la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Je ne peux qu’encourager le M23 ainsi que tout autre groupe armé qui menace la population à suivre la volonté clairement exprimée par le Conseil de sécurité d’arrêter toute action qui continue à menacer la population, d’arrêter les combats, les affrontements, les violences parce qu’il n’y a que par cette voie qu’on arrivera à la stabilité, qui profitera a tout le monde et certainement tous les Congolais », a déclaré M. Meece.

Il a précisé que la résolution 2098 n’exclut pas une solution politique.

Les rebelles du M23 disent qu’ils n’ont aucune intention de rentrer à Goma. Ils continuent à croire à une solution politique et demandent à la population de Goma de rester calme. Mais interrogé, un habitant de la ville est d’avis que cela est une mascarade.

« Nous ne faisons pas confiance aux propos du M23. Le M23 peut prendre la ville de Goma quand il veut », a conclu cet habitant de Goma.

Dossier
Pour plus de détails sur ce sujet, Wikinews a établi le dossier Mouvement du 23-Mars en République démocratique du Congo.
Ce dossier permet de situer cet article dans son contexte.


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8 avril 2013

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