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Gilets jaunes : mardi 19 février 2019

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Publié le 19 février 2019
Cette journée des « Gilets jaunes » du mardi 19 février 2019 est la 95e journée qui fait suite à la journée du 18 février, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

À Quatzenheim, dans la nuit de lundi à mardi, au moins 96 tombes du cimetière juif de la ville alsacienne ont été profanées de svastikas nazis (croix gammées) à la bombe à peinture bleue et jaune. Une sépulture a été tagué « Elsassisches Schwarzen Wolfe » (« Les loups noirs alsaciens ») faisant référence à un groupe autonomiste alsacien actif dans les années 1970 qui considérait que la France n’avait pas libéré l’Alsace en 1945 et qu’elle exerçait depuis une tutelle illégitime sur la région.

Relayant abondamment l'appel de jeudi d'union contre l'antisémitisme d'Olivier Faure, des Gilets jaunes vont participer ce soir avec comme objectif d'être plus nombreux que les partis politiques et pas seulement à Paris, mais dans toute la France comme à Lille où une charte contre les propos racistes a été écrite.

Cependant, certains Gilets jaunes ne se déplaceront pas par crainte d'une récupération politique : "c'est mieux qu'une manifestation soit demandée par la société civile plutôt que par des partis politiques", a affirmé José Manrubia, d'Arles, qui tient à préciser qu'"il faut condamner tout acte raciste et antisémite". "Que les partis politiques suivent derrière, d'accord. Mais qu'ils ne soient pas les organisateurs, parce que ça peut laisser entendre qu'il peut y avoir une certaine récupération politique. Et ça ne doit jamais se faire sur le dos du racisme ou de l'antisémitisme ".

La présidente du RN (Rassemblement national) Marine Le Pen a fait parvenir ce matin une lettre ouverte en soutien au philosophe Alain Finkielkraut : elle se dit « effarée avec (lui) de voir l’identité de jeunes immigrés se constituer dans la haine des juifs », dont il a été victime samedi dernier à Paris.

Dans plusieurs villes de France des membres du parti RN ont répondu à l'appel contre l'antisémitisme notamment :

  • à Perpignan au monument de la résistance et de la déportation ;
  • à Toulouse devant l’école juive Ozar Hatorah ;
  • à Bagneux (Hauts-de-Seine), en fin d’après-midi, la député RNiste Marine Le Pen, Jordan Bardella et trois députés du Rassemblement national, se sont recueilli devant la plaque en hommage à Ilan Halimi, auquel un correspondant du Monde Juif.info, Yohann Taïeb été présent, la presse n’ayant pas été conviée en réponse à l'Afp.

Sur LCI, dans la Matinale, invité de Christophe Jakubyszyn, le journaliste Éric Zemmour a affirmé que "le rassemblement contre l'antisémitisme à Paris est une mascarade car les organisateurs ont fait le terreau de cette antisémitisme de deux manières :

  • ne pas endiguer l'immigration de masse qui est le terreau de cette antisémitisme;
  • nous avoir expliqué que l'islam est une religion de paix et d'amour alors que cette antisémitisme est le produit d'une culture islamique.

Je préférerais que le premier ministre fasse tout pour arrêter une immigration qui est à 400.000 par an :

  • 260.000 entrées légales;
  • 100.000 droit d'asile qui ne repartent jamais même s'ils sont déboutés;
  • 50.000 jeunes migrants qui viennent d'on ne sait où et qui ne sont jamais non plus renvoyés.

Il y a une alliance entre l'extrême gauche qui cherche des troupes avec les jeunes musulmans de banlieue contre le capitalisme, et les frères musulmans qui cherchent des alliés pour islamiser la France et abattre juifs et chrétiens. Il y a une stratégie des frères musulmans de colonisation pour dominer le pays".

Dans un entretien à l'Express, le premier ministre Édouard Philippe a affirmé que l'antisémitisme est "profondément enraciné dans la société française".

Toujours dans l'Express, un article intitulé « Gilets jaunes : ces ultras qui veulent l'insurrection » affirme que : la mouvance d'ultradroite est forte d'environ un millier d'activistes potentiels, auxquels viennent s'ajouter 1 000 à 2 000 sympathisants. "Les extrémistes de droite sont plus faciles à interpeller que ceux de gauche, juge un spécialiste : ils sont moins bons ". Surveillés par le BCRP (bureau central du renseignement pénitentiaire) les ultras de droite sont une cinquantaine contre une dizaine de gauche, derrière les barreaux.

Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match, la majorité présidentielle (LaREM et MoDem) est créditée à 24% (+1), le Rassemblement national 20% (-1), et les Gilets jaunes restent scotchées à 10% (=).

À Paris, à l'Élysée, d'après RTL, "le président de la République a décidé de créer un fonds de 120 millions d'euros par an pour aider les mouvements pour l'égalité femmes-hommes et féministes, notamment du sud", a rapporté la secrétaire d'État en charge de l'égalité, Marlène Schiappa.

Le journal Le Dauphiné a publié un article intitulé : « Chez les gilets jaunes, combien de malades ? ». Le remède : un strict retour au régime républicain.

Au journal L'Opinion, le syndicaliste Philippe Martinez a affirmé que concernant les Gilets jaunes « certains actes doivent être amnistiés ».

À Rungis, au meeting du Comité Adama et des Gilets Jaunes, la Gilet jaune Priscilla Ludosky et la sœur de feu Adama Traoré, Assa, ont affirmé au micro du journaliste Taha Bouhafs qu'il n'y a pas de différence entre la banlieue et les Gilets Jaunes de la province, car historiquement ça fait 40 ans que la banlieue vit ce que vivent les Gilets jaunes depuis le 17 novembre. Les deux jeunes femmes appellent à descendre le 16 mars, Gilets jaunes des banlieue avec Gilets jaunes des régions.

À Sarreguemines, vers 16 h, un incendie a détruit le site des Gilets jaunes au rond-point dit Marie-Blachère.

À Montpellier, les Gilets jaunes ont publié gratuitement leur troisième hebdomadaire Nous sommes Gilets Jaunes ainsi que lancé leur webradio : Radio GI.NE.

À La Rochelle, les Gilets jaunes ont bloqué la rocade d'accès à la Pallice.

Des Gilets jaunes ont tenté de bloquer sept sites pétroliers :

  • à Donges, les Gilets jaunes ont tenté de bloquer la raffinerie de Donges.
  • à Portes-lès-Valence, les gilets jaunes toujours mobilisés devant le dépôt pétrolier.
  • à Rennes, des manifestants ont tenté des opérations vers le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche.
  • à Mulhouse, un dépôt pétrolier a été bloqué pendant trois heures par des Gilets jaunes.
  • à Annecy, des Gilets jaunes ont tenté de bloquer le dépôt pétrolier de Vovray.
  • à Fos.
  • à Illzach, des gilets jaunes ont bloqué le dépôt pétrolier.

Le site internet Contrepoints a publié un article intitulé : « Les deux Gilets jaunes ou le double échec du socialisme » : l'économique et le social, ainsi qu'une petite fable sur le dialogue de sourds entre un technocrate et un gilet jaune.

Pour Slate, « la quasi-absence des vingtenaires, en particulier de la population étudiante, dans les rassemblements des Gilets jaunes ne manque pas de frapper ».

Pour André Sapir, dans le Monde, « La France a un système institutionnel qui favorise la fronde contre son chef ».

Au Mans, 4 Gilets jaunes ont été condamnés à des peines de prison ferme :

  • un conducteur de bus âgé de 50 ans, marié et père de deux enfants, et son neveu âgé de 21 ans qui a insulté un policier "de baltringue, d’abruti" ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis et à payer 400 euros à deux policiers outragés;
  • un homme de 32 ans, a écopé de 6 mois de prison pour avoir jeté une canette de bière en verre sur un policier;
  • un homme de 36 ans a été condamné à 12 mois de prison pour avoir notamment jeté une pierre sur le Palais de Justice.

À Nîmes, les six Gilets jaunes soupçonnés d'avoir provoqué l'incendie de pneus devant l'entrée du centre des impôts de la rue Saintenac le 31 décembre ont été condamné de 8 à 12 mois de prison, dont deux mois ferme. Le tribunal a doublé une peine requise par le parquet.

Au Puy-en-Velay, le septuagénaire qui n'avait pas compris la demande des policiers a été condamné à un mois de prison avec sursis et d’un mois de suspension de permis.

À Dijon, un Gilet jaune de 38 ans, a été condamné à trois mois ferme et à payer 300 € à deux CRS qu'il a insulté d' « enculés de flics à la botte d’un État de merde, bâtards de la République » le 19 janvier.

À Nantes, un chaudronnier de 29 ans en intérim, a été condamné à 200 euros pour avoir participé à un barrage à Rezé le 1er décembre 2018.

À Bordeaux, un quadragénaire non Gilet jaune, qui a jeté de bouteilles en verre sur des CRS, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.

Le Figaro a publié un article intitulé « La sociologie, plus que la géographie, explique les Gilets jaunes ».

À Chartres, les personnes de la rue ont eu du soutien de la part des Gilets jaunes.

À Lunéville, après la liste de Lalanne, de Levavasseur, de Mouraud de Cribouw, de Thierry Paul Valette, de Joël Thuillier et de Shahinyan des Gilets jaunes veulent créer une huitième liste baptisé "Renaissance Parti des Citoyens" (RPC) avec trois retraités, Francis Bronique, Philippe Machepy (Président) et André Paradowsky.

À Lexy, les Gilets jaunes ont ouvert une permanence au rond-point des Maragolles.

À Sainte-Marie, les Gilets jaunes du rond-point veulent sortir de l’UE.

À Mulhouse, le manifestant qui est soupçonné d’avoir insulté samedi le philosophe Alain Finkielkraut, Benjamin W., a été mis a garde à vue.

À l’appel jeudi du premier secrétaire du PS Olivier Faure, des rassemblements contre l’antisémitisme ont été organisés dans 70 villes de France, comme à Nantes  :

  • à Brest, place de la Liberté, les Gilets jaunes présents lors de la manifestation contre l’antisémitisme ont entonné la Marseillaise mais des manifestants les ont sifflé, hué et conspué;
  • à Strasbourg un texte de Louis Aragon dénonçant la « plante monstrueuse » de l’antisémitisme a été lu devant 1 700 personnes dont une poignée d’entre elles avaient revêtu des « gilets jaunes » et portaient la kippa;
  • à Marseille, 1 500 étaient présents ainsi que quelques Gilets jaunes;
  • à Lille, plus d’un millier de personnes étaient présents, ainsi qu'une vingtaine de Gilets jaunes près d'une pancarte « Gilets jaunes contre l’antisémitisme »;
  • à Rouen, entre 300 et 700 personnes étaient présentes, dont une quinzaine de Gilets jaunes qui ont scandé leur « ahou ahou » à la fin du rassemblement, ce qui a créé une tension, certains demandant à une Gilet jaune « de fermer sa gueule », tandis que d'autres Gilets jaunes accusaient les participants d’être « la vraie foule haineuse » qui en retour, les a accusé les Gilets jaunes d’être des « rouges-bruns » ;
  • à Montpellier, un cortège de plusieurs centaines de personnes s’est dirigé sur la place de la Comédie ;
  • à Tour, une demi-douzaine de Gilets jaunes;
  • à Paris, à plusieurs endroits :
    • place Menilmontant, à l'appel du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), de l'UJFP (union juive françaises pour la paix) et du PIR (Parti des indigènes de la République ). Une pancarte proclamait : « non a l’antisémitisme / non au sionisme / non a l’islamophobie ». Un homme, portant un tee-shirt « Free Palestine » crie « Netanyahou lèche cul d’Hitler ». Il y avait aussi quelques Gilets jaunes : une banderole accrochée sur une station de bus indiquait : « Gilet jaune contre l’antisémitisme ».
    • place Beauvau, une réunion à rassemblé la Licra, la Ligue de l’enseignement, les associations familiales laïques, la ministre de la justice Nicole Belloubet et le secrétaire d’État à la jeunesse Gabriel Attal.
    • place de la République, 20 000 personnes se sont rassemblés. Des pancartes ont affiché « Ça suffit » – le mot d’ordre du rassemblement -, « non à la banalisation de la haine ». La cérémonie a démarré vers 19h30 par une intervention de Delphine Horvilleur et s’est achevée vers 20h00. Plusieurs textes ont été lu : Primo Levi, Georges Moustaki et Franz Fanon. Des Gilets jaunes étaient aussi présents, notamment Côme Dunis et Frédéric Mestdjian, de la liste RIC « Ralliement d’initiative citoyenne », souhaitant démentir par leur présence le fait que le mouvement des gilets jaunes soit gangréné par l’antisémitisme ou encore Thierry Paul Valette. La députée de l’Hérault Emmanuelle Ménard a également été présente au rassemblement parisien.

Pendant ce temps, Marine Le Pen a été invité pour la première fois sur une chaîne franco israélienne, dans l'émission "Conversations avec Anna Cabana" à 19h30. Elle a affirmé que son parti RN est "le meilleur bouclier pour les Français juifs contre l'islamisme" : "l'antisémitisme d'extrême droite est aujourd'hui devenu groupusculaire".

Dans l'épisode n°19 de l'émission Z&N sur Paris Première, le journaliste Éric Zemmour a affirmé que la personne qui a insulté le philosophe Alain Finkielkraut, ce n'est pas l'antisémitisme qu'il a appris dans Charles Maurras, c'est l'antisémitisme qu'il a appris dans le coran.

Le philosophe Michel Onfray a dénoncé la « confiscation du vote » : à chaque élections, « on a le choix entre Adolf Hitler et Jean Moulin » qui est élu légitiment, et après on est accusé de ne pas être républicain en demandant sa démission. Ces principes ne sont plus les principes de la république.

L'émission "Le Grand Oral", diffusée ce soir sur France 2 a coupé la chanson de Laura Laune intitulée « Déclaration d'amour à la France » : « tu es la numéro un des pays les plus visités par les touristes du monde entier. Pute, pute, pute, en faite tu n'es qu'une grosse pute, la terre entière te passe dessus dans tous les sens à chaque minute, tu es pire que ma mère et ma tante confondues. De la tour Eiffel à Saint Tropez, la France est la pute de l'Europe. Pays des lumières soi-disant, je crois qu'il y'a des pannes de courant, les seuls Français que j'ai vu brillant c'était des Gilets jaunes en feu sur les Champs-Élysée ». Contactée par 20 Minutes, France 2 a expliqué que le tournage a duré quatre heures alors des coupes ont dû être faites pour ramener le programme à [une durée de] deux heures quarante.

La Banque mondiale a débloqué 611,3 millions d’euros en faveur du Maroc pour l’adoption des technologies numériques.

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