France : Sibeth Ndiaye provoque un vif incident au Sénat
- France : François Bayrou, premier ministre et maire de Pau, souhaite reprendre le débat sur le cumul des mandats
- Moody's a dégrade la note souveraine de la France après la nomination de François Bayrou
- Argentine : la justice disculpe deux rugbymen français
- Les dirigeants du monde entier assistent à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, cinq ans après l'incendie
- Paris : mobilisation au lycée Charlemagne après le suicide d’un élève
Publié le 4 juin 2020
Fait rarissime au Sénat, une déclaration ministérielle a provoqué un tollé dans l'hémicycle. Hier, Sibeth Ndiaye a été à la manœuvre lors de la séance des questions au gouvernement. Hugues Saury, sénateur de Les Républicains, interpella le gouvernement en ce qui concernait les visites ministérielles dans les départements. Le parlementaire s'étonnait qu'un seul député, de préférence de la majorité présidentielle, fût habilité à assister à l'événement. « Ainsi, les préfets précisent par écrit que, dorénavant, compte tenu des conditions sanitaires et du maintien des gestes barrières, le choix avait été fait d'un député pour représenter l'ensemble des parlementaires, députés et sénateurs, toutes tendances politiques confondues ! » a déclaré Hugues Saury. Il a ajouté notamment qu'« il semblerait que, très majoritairement, les circonscriptions concernées par ces visites ministérielles soient celles détenues par des députés LaREM, ou de votre majorité. » Selon l'intéressé, il aurait vécu lui-même des scènes similaires. « Évincer la Représentation nationale n'est pas propre à mon département. Mes collègues de Saône-et-Loire, des Yvelines, de Haute-Garonne, de l'Oise, et d'autres départements ont, ces derniers jours, vécu exactement la même situation. Mon collègue du Doubs a même été congédié par le préfet d'une manifestation patriotique ! » martela-t-il avec la confirmation des collègues de son groupe. « La dérive est donc nationale et l'initiative ne peut plus être celle d'un préfet zélé. S'agit-il alors d'une instruction gouvernementale qui viserait à écarter les sénateurs ? » a-t-il conclu en substance.
La porte-parole du gouvernement s'est contentée d'opposer le respect des gestes barrières afin d'éviter la propagation de la COVID-19. « Il faut distinguer le confinement — pendant lequel les déplacements ministériels ont été réduits au minimum, et pour lequel nous avons dû faire des restrictions — et la période depuis le 11 mai, au cours de laquelle c'est l'intelligence collective qui doit s'imposer », a-t-elle répondu sous les rires et les huées de Les Républicains. Loin de calmer les esprits, elle renchérit : « À chaque déplacement, l'application stricte des gestes barrières est la priorité : est examinée la nature du déplacement, mais on regarde aussi les endroits où il a lieu — est-ce à l'intérieur ou à l'extérieur ? — le nombre de personnes autour du ministre, l'application stricte de la distanciation et des gestes barrières, afin qu'il puisse se dérouler dans de bonnes conditions… Je conçois qu'il y ait des frustrations et de l'incompréhension... » continua-t-elle au milieu du brouhaha de ces mêmes sénateurs. C'est au milieu de ce chahut que la ministre conclut, avant qu'elle soit invité à conclure par le président du Sénat : « … mais n'y voyez nulle malice ni aucun privilège qui serait accordé à qui que ce soit. Je m'étonne que, dans une enceinte démocratique, d'aucuns choisissent de quitter la salle… Les préfets font œuvre de discernement et veillent à l'application du décret sur les préséances et, évidemment, des gestes barrières… pour déterminer qui doit être présent lors de ces visites, l’objectif étant de respecter les gestes barrières. »
Face à cette déclaration, les sénateurs Les Républicains ont quitté l'hémicycle tout en protestant. Dans les couloirs de la Haute Assemblée, Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains ne décolère pas : « C'est profondément choquant, je n'ai jamais entendu une réponse d'une telle légèreté, ici au Sénat. » Dans un tweet du parti, on fustige l'attitude de la ministre : « Les sénateurs du groupe #LR ont quitté l'hémicycle alors que #SibethNdiaye expliquait à Hugues Saury que les gestes barrières justifiaient la privatisation des moyens de l'État au profit d'un seul parti lors des visites ministérielles. La crise sanitaire a bon dos. »
Voir aussi
[modifier | modifier le wikicode]- Compte-rendu analytique de la séance au Sénat du 3 juin 2020.
Sources
[modifier | modifier le wikicode]- ((fr)) – « Sibeth Ndiaye provoque un tollé au Sénat, Les Républicains quittent l'hémicycle ». RT France, 4 juin 2020.