France : Emmanuel Macron annonce la création d'une loi d’urgence

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État d'un supermaché de la chaîne Biocoop à Brest, après les émeutes.

Publié le 4 juillet 2023
Le décès de Nahel, un jeune de 17 ans tué par un policier lors d'un contrôle routier en région parisienne le 27 juin, a déclenché plusieurs nuits d'émeutes, de destructions et de pillages dans le pays.

Selon le ministère de l'Intérieur, depuis le 27 juin, les dommages se chiffrent comme suit : 1 105 bâtiments ont été endommagés, dont 269 locaux appartenant à la police nationale, à la gendarmerie ou aux polices municipales, 12 202 poubelles ont été incendiées, et 5 892 véhicules ont été brûlés.

En parallèle, les répercussions de cette situation ont également touché les assurances. France Assureurs a rapporté qu'un total de 5 800 sinistres avait été déclarés.

Les violences nocturnes sont toutefois en diminution depuis dimanche.

Une « loi d'urgence »

« Même si le calme est revenu, je considère que l’on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé » a déclaré le président français Emmanuel Macron, qui, face aux maires des villes touchées par les émeutes, a annoncé aujourd'hui un projet de « loi d'urgence » visant à accélérer la reconstruction des bâtiments, du mobilier urbain et des moyens de transport détruits. Il a promis un soutien financier et une assistance aux collectivités locales pour réparer rapidement les équipements de vidéosurveillance endommagés, ainsi que pour les travaux de réparation des infrastructures routières, des établissements publics et des écoles. Selon lui, cette loi d'urgence permettra « d'écraser » tous les délais et de mettre en place une procédure accélérée de reconstruction.

Emmanuel Macron dit avoir écouté un grand nombre des 250 maires présents et a reconnu l'absence d'unanimité quant aux solutions à adopter suite à la mort de Nahel. Il a également admis avoir été maladroit dans sa gestion des problèmes des banlieues en 2018, tout en affirmant avoir pris de nombreuses mesures en faveur de la politique de la ville. Le président s'est engagé à travailler pendant l'été pour proposer des solutions concrètes. Il a annoncé la tenue d'un « point d'étape » à la fin de l'été pour faire le point avec les maires.

Emmanuel Macron.

Dans son discours, Emmanuel Macron a notamment proposé d'améliorer l'accompagnement, la responsabilisation et, si nécessaire, la sanction des parents dont les enfants sont impliqués dans des actes de violence.

Il a aussi vivement critiqué l'impact des réseaux sociaux, qu'il accuse d'avoir exacerbé la situation. Il a souligné que lors des premières nuits d'émeutes, une volonté de vengeance et un sentiment de désinhibition étaient présents. Il a également constaté l'existence d'un processus de « décivilisation », lors de ces événements. « Nous avons besoin d'avoir une réflexion sur l'usage des réseaux sociaux chez les plus jeunes. [...] Sur les interdictions que l’on doit mettre. [...] Et quand les choses s'emballent, il faut peut-être se mettre en situation de les réguler ou de les couper. Il ne faut surtout pas le faire à chaud, et je me félicite qu'on n'ait pas eu à le faire », a-t-il déclaré.

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