France : 100 % d’énergie renouvelable en 2050 ?

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Publié le 28 janvier 2017
Selon l’association d’experts négaWatt, la France pourrait totalement s’affranchir des énergies nucléaire et fossile aux environs de 2050, en particulier pour ce qui concerne l'approvisionnement de ses besoins en électricité, au profit d'énergies renouvelables (ou énergies vertes).

Une perspective sérieuse

Cette perspective pourrait sembler utopiste, mais elle a été mise en avant, ce mercredi 25 janvier, par la très sérieuse association NégaWatt, comprenant une vingtaine d'experts indépendants dont les travaux font référence. Cette association n'en n'est d'ailleurs pas à son coup d'essai, et justifie ces choix apparemment osés par « les progrès réalisés dans les solutions alternatives ».

Leur recette est simple : ils prônent la sobriété énergétique (lutter contre le gaspillage et adopter des modes de vie plus responsables) ainsi que l’efficacité énergétique (améliorer les performances des logements - programme de rénovation thermique des bâtiments résidentiels et tertiaires afin de faire baisser de 56 % la consommation -, des transports - permettant de réduire les besoins de 62 % - ou des équipements). Ces évolutions permettraient de diviser par deux la consommation totale d’énergie en 2050. Cet objectif ambitieux n’est d'ailleurs autre que celui voté en août 2015 par les parlementaires (loi de transition énergétique).

Ils encouragent ainsi l'adoption de véhicules hybrides et électriques, et souhaitent développer l'usage du rail, des transports en commun et du covoiturage. Un meilleur recyclage permettrait aussi d'obtenir une baisse conséquente des besoins en énergie dans le secteur industriel.

Ces besoins réduits pourraient dès lors être satisfaits par des ressources renouvelables à 100 %, selon l'association. C'est d'ailleurs le troisième de ses objectifs, le plus difficile à atteindre. Un objectif aussi envisagé par l'Ademe, mais ne concernant que l'énergie électrique, soit 25 % seulement du bouquet énergétique français, ce qui prouve bien la difficulté de l'entreprise.

NégaWatt ne se laisse pas décourager pour autant et propose d'en finir définitivement avec les énergies fossiles que sont le gaz, le charbon et le pétrole, ainsi qu'avec les dérivés de ce dernier (essence et diesel). Ils propose les remplacer par du biogaz.

En finir avec le nucléaire

Concernant le nucléaire, source de 75 % de l'électricité française à ce jour, négaWatt propose de mettre tous les réacteurs à l'arrêt au terme de quarante ans de fonctionnement (leur durée de vie théorique), soit au plus tard en 2040.

Il serait remplacé par la biomasse, c'est-à-dire le bois, les sous-produits de l'industrie forestière, des scieries et industries de transformation, déchets agricoles et agroalimentaires, etc., déjà première ressource renouvelable du pays.

Viendraient ensuite s'ajouter l'éolien puis, dans une moindre mesure, l'énergie photovoltaïque et le biogaz.

Selon Jean-Louis Bal, président du SER, « les objectifs fixés aux différentes filières sont tout à fait atteignables » et « le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des réorganisations industrielles et des évolutions sociétales drastiques ».

De nombreux avantages

Les bénéfices de cette révolution énergétique sont nombreux, selon négaWatt. Du point de vue environnemental en premier lieu. La France pourrait ainsi devenir « neutre en carbone », c'est-à-dire ne plus émettre de gaz à effet de serre, d'ici à 2050. Ils promeuvent aussi des pratiques comme l'agroforesterie, qui amélioreraient globalement l'environnement.

Du point de vue socioéconomique également, car la transition permettrait, d'après les calculs de négaWatt, d'économiser 370 milliards d'euros sur 30 ans. Les emplois perdus dans les énergies non renouvelables (fossiles), le secteur routier, etc. seraient très largement compensés par ceux gagnés dans les nouvelles activités créées par cette transition.

Urgence

Thierry Salomon, vice-président de l’association, insiste d'ailleurs sur l'« urgence » à engager cette transition, en évoquant l'exemple de l'Allemagne qui a déjà entamé le processus.

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28 janvier 2017

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