Fidji : Frank Bainimarama restitue ses pouvoirs au président Iloilo

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Localisation des îles Fidji
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Carte des îles Fidji
Carte des îles Fidji
Armes des îles Fidji
Armes des îles Fidji

Publié le 4 janvier 2007
Moins d'un mois après le coup d'État du 5 décembre 2006, au cours duquel il avait renversé l'ordre constitutionnel aux îles Fidji, le commodore Frank Bainimarama, chef d'état-major des armées fidjiennes, qui s'était proclamé à cette occasion « Contrôleur exécutif et président par intérim » de l'archipel, a restitué ses pouvoirs, jeudi 3 janvier 2007, au président de la République, Josefa Iloilo.

M. Bainimarama est resté laconique sur les raisons de sa décision, se contentant d'indiquer, à l'occasion d'une allocution à la nation, qu'il avait « restitué toute l'autorité exécutive » au président déposé. Il ajoute : « J'appelle tous nos concitoyens, y compris M. Qarase, désormais ancien Premier ministre, nos voisins et la communauté internationale, à appuyer et contribuer à l'amélioration de notre nation aimée et de son peuple ».

Cette restitution au président Iloilo de ses pouvoirs, essentiellement protocolaires, ne semble toutefois pas remettre en question la prise de contrôle du pouvoir par les forces armées. Le commodore Bainimarama a pris bien soin, depuis un mois, de faire savoir qu'il n'était pas question de réinstaller dans ses fonctions Laisenia Qarase, Premier ministre renversé le 5 décembre, même si, dans un souci diplomatique, il l'a appelé, dans son allocution, à contribuer au « redressement » de l'archipel.

Le chef de la junte militaire continue d'ailleurs, dans le même temps, de « faire le ménage » dans la fonction publique, selon lui gangrenée par la corruption. Il a ainsi démis de leurs fonctions, mercredi, deux hauts magistrats, Daniel Fatiaki and Naomi Matanipobua, en les plaçant en congé indéfini avec maintien de leur traitement et confié par intérim leurs fonctions à deux juges de la Haute cour ayant sa confiance.

Dans un communiqué diffusé jeudi 4 janvier, il annonce en outre le limogeage de Stuart Hugget, président de la Commission du service public, accusé d'avoir joué un rôle trouble dans une passation de marché pour la construction d'une prison, et son remplacement par Hector Hatch, déjà membre de cette commission et qui, après le coup d'État de mai 2000, au cours duquel la vie de M. Bainimarama avait été menacée, avait assuré l'intérim comme ministre des Entreprises publiques et des Réformes du service public. Dans le même communiqué est annoncé le renvoi d'un dirigeant d'un établissement public sans toutefois détailler les fautes qui lui sont imputées.

Le président Iloilo qui, après le coup d'État du 5 décembre, avait nettement pris ses distances avec l'initiative des militaires, s'est à son tout adressé à la nation pour soutenir a posteriori l'interruption de l'ordre constitutionnel, dans ces termes : « J'approuve entièrement les actions du commandant et des forces militaires de la République de Fidji ayant agi dans l'intérêt de la nation et réaffirmé la validité de la constitution ».

Le Premier ministre par intérim nommé à la suite du coup d'État, Jona Senilagakali, a démissionné pour permettre la formation d'un nouveau gouvernement intérimaire chargé notamment de préparer de nouvelles élections législatives, à une date encore indéterminée. Le président Iloilo a entamé des consultations pour former un nouveau gouvernement, qui devra garantir l'absence de poursuites contre M. Bainimarama et les membres des forces armées et lutter prioritairement contre la corruption, dénoncée par les militaires tout au long de l'année écoulée.

Sources

Sources anglophones