Crise ukrainienne : la Russie veut doubler le prix de son gaz
Publié le 25 février 2022
L'ancien président russe et actuel vice-président du Conseil de sécurité russe Dimitri Medvedev a estimé que l'Europe allait bientôt payer 2 000 euros pour 1 000 mètres cubes de gaz, soit plus du double du prix actuel suite à la décision du chancelier allemand Olaf Scholz de ne pas autoriser, pour le moment, les livraisons de gaz via le Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne.
Le gaz fossile russe se négocie actuellement à 79 euros le mégawattheure en Europe, après avoir fortement augmenté dans un contexte d'escalade des tensions autour de l'Ukraine. Ainsi, le prix du gaz russe est à 830 euros pour 1 000 mètres cubes de gaz aujourd'hui.
Malgré l'aggravation du conflit dans l'est de l'Ukraine, la Commission européenne ne s'attend pourtant pas à de graves soucis d'approvisionnement en gaz pour l'Europe. Un porte-parole de l'exécutif européen a déclaré : « Nous ne sommes pas dans une situation où, du jour au lendemain, nous nous retrouverions sans gaz ».
La reconnaissance par Vladimir Poutine de l'indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (est de l'Ukraine), ainsi que l'envoi annoncé des forces armées de la fédération de Russie a déclenché mardi une série de sanctions de la part de l'Occident mais la Russie pourrait répliquer. Une fermeture, partielle ou totale, des robinets gaziers vers l'Europe est possible mais une telle mesure en coûterait aussi à Moscou.
La Commission a rappelé que les réserves de gaz en Europe étaient actuellement remplies à 30% des capacités. Ces derniers mois l'Union européenne a approché plusieurs pays qui seraient prêts à fournir du gaz naturel liquéfié, comme l'Azerbaïdjan, l'Égypte, le Nigeria ou la Norvège, et d'autres comme le Japon et Corée du Sud pourraient rediriger vers l'Europe des méthaniers qui était destinés à leur consommation.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a affirmé que l'UE pouvait passer le reste de l'hiver sur ses réserves de gaz, même si les fournitures en provenance de Russie s'arrêtaient dès maintenant.
L'UE couvre presque qu'un quart (24%) de ses besoins en énergie grâce au gaz, dont 90% environ est importé. De ces importations, 40% proviennent du géant russe Gazprom.
La Belgique est dépendante à hauteur de 3 à 4% du gaz russe. Le président de la N-VA Bart De Wever a réagi aux déclarations de Dmitri Medvedev pour plaider à nouveau en faveur de la prolongation des deux plus récents réacteurs nucléaires belges. Le président du MR Georges-Louis Bouchez a fait de même en déclarant sur Twitter : « Il faut quoi pour comprendre qu'augmenter sa dépendance au gaz est de la folie ? Prolongeons le nucléaire maintenant et établissons un mix énergétique qui garantisse notre indépendance, le climat et le prix ».
Sources
[modifier | modifier le wikicode]((fr)) – « La Russie avertit l'Europe que le gaz sera beaucoup plus cher ». Trends, 22 février 2022.
((fr)) – « https://fr.businessam.be/la-menace-russe-de-doubler-les-prix-du-gaz-ravive-le-debat-sur-lenergie-en-belgique/ ». Business AM, 22 février 2022.
((fr)) – « Conflit en Ukraine : la Belgique ne serait pas directement menacée par la baisse d'importation de gaz russe ». RTBF, 22 février 2022.