Un site Web israélien revient sur les rumeurs d'attaques américaines contre l'Iran au mois d'avril

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Publié le 31 mars 2007
Un site Web israélien, DEBKAfile (debka.com) [1], a publié, vendredi 30 mars 2007, un article qui revient sur les rumeurs d'une prochaine attaque militaire des États-Unis contre l'Iran, précédemment crédibilisées, un peu plus tôt dans la journée, par une dépêche de l'agence de presse russe RIA Novosti qui, citant une source non identifiée au sein des services secrets russes. RIA Novosti évoquait l'achèvement de préparatifs supposés de l'armée américaine en vue d'une attaque contre l'Iran, susceptible de se produire durant la première quinzaine du mois d'avril.

DEBKAfile, se basant sur d'autres sources non identifiées nommément, affirme pour sa part que, selon des officiers des services de renseignement russes, les Américains auraient planifié une campagne, désignée sous le nom de code Operation Bite, censée démarrer le 6 avril à 0 h 40 (heure du golfe Persique), au cours de laquelle seraient lancés un certain nombre de missiles, appuyés par une attaque des forces aériennes. L'opération militaire serait censée stopper le développement du programme nucléaire iranien.

Le porte-avions à propulsion nucléaire USS Nimitz (CVN-68)

Le site israélien cite, à l'appui de cette rumeur, d'autres éléments censés l'accréditer. Le porte-avions USS Nimitz (CVN-68) serait ainsi, selon les « sources militaires » citées par le site, censé quitter le port de San Diego (Californie), le 2 avril, avec plusieurs navires d'accompagnement, pour rejoindre le golfe Persique, où il rejoindrait le porte-avions USS John C. Stennis (CVN-74), déjà présent sur la zone, et prendre la relève du USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69). Compte tenu de la vitesse du porte-avions, qui est de 30 nœuds, le navire ne pourrait toutefois rejoindre le golfe Persique que plusieurs jours après le début de l'attaque, si la rumeur d'un déclenchement le 6 avril était fondée.

Le site israélien rapporte en outre que, selon le chef des opérations aériennes au Bahreïn, son pays aurait récemment mis en service un nouveau réseau d'alerte et modernisé sa défense anti-aérienne en vue d'éventuelles attaques chimiques, biologiques et radioactives.

DEBKAfile fait également état d'une redrudescence, dans les pays riverains du golfe Persique, du nombre de journalistes étrangers spécialisés dans les opérations militaires ainsi que de l'afflux de personnel militaire américain dans les hôtels des Émirats arabes unis.

Ces révélations du site israélien sont toutefois à considérer avec une grande prudence. Le ministre russe de la Défense avait déjà démenti, hier, les propos prêtés par l'agence RIA Novosti à des sources non identifiées au sein des services secrets russes.

Le site DEBKAfile a été reconnu, sur la version en ligne du magazine Forbes, au sein du « répertoire “Meilleur du Web” » (Best of The Web Directory.[2]

Quelle que soit leur véracité, ces révélations interviennent le jour même où, à Vienne, on apprenait que le représentant de l'Iran auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Ali Asghar Soltanieh, avait écrit au directeur général de l'agence, Mohamed ElBaradei, pour lui indiquer que le refus de son pays de coopérer désormais avec l'AIEA serait motivé par la crainte que les informations fournies à l'agence puissent être ensuite utilisées par les États-Unis ou Israël dans une attaque militaire contre l'Iran. M. Soltanieh indique notamment que « tant que de telles menaces d'action militaire subsistent, l'Iran n'a aucune autre option, que de protéger sa sécurité par tous les moyens possibles, y compris la rétention d'informations pouvant faciliter les objectifs militaires notoires et agressifs des marchands de guerre ».

Toujours au sujet d'une hypothétique attaque militaire américaine contre l'Iran, il faut rappeler que, alors que la 5e Flotte américaine a commencé depuis mercredi une série d'exercices dans le golfe Persique, les Émirats arabes unis faisaient savoir qu'ils ne prendraient part à aucune éventuelle attaque contre l'Iran, tandis que le Qatar voisin avait déjà fait savoir qu'il n'autoriserait pas qu'une attaque contre l'Iran soit menée depuis son territoire. Le Conseil de coopération du Golfe[3] avait récemment appelé tous ses membres à ne pas soutenir une éventuelle action militaire américaine contre l'Iran.

Notes

Sources