Selon le « Sunday Times », Israël serait prêt à stopper par la force l'enrichissement d'uranium par l'Iran

Ceci est une page protégée.
Une nouvelle de Wikinews, la source d'informations que vous pouvez écrire.
Localisation d'Israël et de l'Iran
Localisation d'Israël et de l'Iran

Carte de l'Iran
Carte de l'Iran
Drapeau de l'Iran Drapeau d'Israel
Drapeau de l'Iran Drapeau d'Israël

Publié le 7 janvier 2007
Le Sunday Times, édition dominicale du quotidien britannique The Times, révèle, ce dimanche 7 janvier 2007, que l'État d'Israël serait militairement prêt à anéantir les installations d'enrichissement d'uranium en Iran, et à recourir pour ce faire à des armes nucléaires tactiques.

Le journal indique que, selon plusieurs sources concordantes proches du ministère israélien de la Défense, deux escadrons de l'Armée de l'air israélienne se seraient entraînés pour détruire les installations souterraines d'enrichissement situées à Natanz, dans la province d'Esfahanz, dans un site où fonctionneraient à l'heure actuelle 164 centrifugeuses. Le plan d'attaque envisagé consisterait, dans un premier temps, en un largage de bombes traditionnelles guidées par laser, qui seraient utilisées pour creuser des sortes de tunnels facilitant l'accès au cœur de l'usine d'enrichissement, après quoi seraient lancées des « mini-bombes » qui, envoyées directement à l'intérieur de l'objectif, seraient susceptibles de le détruire complètement en limitant les radiations sur la région environnante.

D'autres installations seraient également visées, mais il ne serait fait usage, dans les deux cas, que d'armes traditionnelles. Les cibles citées sont une usine de production d'eau lourde située à Arak, dans la province de Markazi et une usine de conversion d'uranium sise à Ispahan, dans la province d'Esfahan.

Les informateurs du Sunday Times précisent toutefois que ce recours à une attaque nucléaire ciblée ne serait envisagé que dans le cas où une attaque limitée aux seules armes traditionnelles serait écartée et où les États-Unis refuseraient d'intervenir militairement.

Selon ces sources militaires israéliennes, l'aviation se serait entraîné à plusieurs reprises au cours des dernières semaines en organisant des missions de survol de la mer Méditerranée jusqu'à Gibraltar, soit une distance largement supérieure à celle qui sépare Israël des différentes cibles en territoire iranien. Il est également rapporté que plusieurs itinéraires ont été envisagés, dont un plan de vol qui impliquerait le survol de l'espace aérien de la Turquie.

L'interrogation majeure, après ces révélations, semble être de savoir dans quel but elles ont été faites. Dans un contexte où le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s'était prononcé pour un « effacement d'Israël de la carte » et où les États-Unis ont répété à plusieurs reprises qu'ils préféraient la solution diplomatique à un recours à la force pour contraindre l'Iran à stopper son supposé programme d'accession à l'armement atomique, et alors que les négociations entre l'AIEA et l'Nations unies et le « régime des mollahs » semblent au point mort, on peut imaginer une simple « menace » de la part de l'État hébreu pour faire plier une puissance régionale perçue, à tort ou à raison, comme de plus en plus « menaçante » par Tel-Aviv.

Les révélations du Sunday Times semblent être le prolongement direct de précédentes informations publiées par ce journal en mars 2005, lorsqu'on avait appris qu'Israël étudiait la possibilité, déjà dans le dossier du « nucléaire iranien », d'une attaque aérienne et terrestre combinée contre des cibles iraniennes en cas d'incapacité de la diplomatie de venir à bout des intentions prêtées aux Iraniens.

Il faut noter, dans le courant de la journée du 7 janvier, que le ministère israélien des Affaires étrangères, par la voix de son porte-parole, a tenu à démentir les informations publiées par le Sunday Times, indiquant que la politique du gouvernement est de privilégier « un soutien total à l'action diplomatique et à l'application rapide et entière de la résolution 1737 du Conseil de sécurité » et ajoutant que « si la diplomatie réussit, le problème peut être résolu pacifiquement ».

Du côté de Téhéran, les réactions sont évidemment très différentes. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini, estime quant à lui que les révélations du journal britannique « montrera clairement à l'opinion publique mondiale que le régime sioniste est la principale menace pour la paix globale et pour la région ». Il ajoute un commentaire d'une tonalité voisine de celle entendue lors de précédentes menaces contre l'Iran venant des rangs américains : « Toute mesure contre l'Iran ne restera pas sans réponse et fera regretter immédiatement son geste à l'envahisseur ».

Sources

Sources anglophones