Ukraine : la loi sur la politique linguistique du pays abolie

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Régions en Ukraine, où selon le recensement de 2001 plus de 10 % des habitants ne considèrent pas l'ukrainien comme leur langue maternelle : ██ russe ██ russe et tatar de Crimée ██ roumain ██ hongrois

Publié le 4 mars 2014
En Ukraine, le 23 février 2014, la « Loi concernant les fondaments de la politique linguistique du pays » № 5029-VI qui permettait de donner un statut officiel à la langue russe et aux autres langues minoritaires a été abolie, avec 232 voix pour sur les 450 députés que compte le Conseil suprême d'Ukraine, le Parlement ukrainien.

La décision était soutenue par la plupart des députés des fractions oppositionnelles Patrie et UDAR, et tous les députés de la fraction nationaliste Liberté.

La loi avait été adoptée en 2012 sur l'initiative du Parti des régions, au pouvoir à ce moment-là, dans un vote au parlement. Selon la loi il suffisait que dans une région une autre langue que la langue nationale soit la langue maternelle d'au moins 10 % des habitants pour que cette autre langue obtienne le statut régional. Entre autre cela permettait l'utilisation de cette langue dans les procédures et communications des institutions locales. En plus, pour la première fois, la langue rusyne avait été reconnue comme une langue, pas seulement un dialecte comme auparavant.

Avec l'adoption de la loi la langue russe obtenait le statut régional dans 13 des 27 régions administratives de l'Ukraine (provinces Odesa, Donetsk, Dnipropetrovsk, Kharkiv et autres). Dans quelques villes et villages c'étaient le hongrois, le tatar de Crimée et le roumain, qui recevaient ce statut. Mais dans quelques régions (provinces Ternopil et Lviv) des autorités locales refusaient d'appliquer la loi.

L'opposition contestait la loi, parce qu'elle la considérait comme une menace pour la langue nationale (l'ukrainien) et avait promis de l'abolir si elle obtenait le pouvoir. Fin 2012, sur l'initiative de Vjaĉeslav Kirilenko, député de la fraction oppositionnelle Patrie, avait proposé un projet de loi pour l'annulation de la réforme linguistique.

Après la victoire des militants de l'opposition de Euromaidan une partie des députés du Parti des régions ont rejoint l'opposition, qui de telle façon avec plus de 300 voix obtenait la majorité parlementaire.


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4 mars 2014

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