Tensions interpalestiniennes à la suite de la dissolution du gouvernement

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Publié le 16 décembre 2006
Les tensions interpalestiniennes se sont multipliées depuis la participation de plus en plus importante du Hamas dans la vie politique palestinienne.

Avant les élections législatives palestiniennes de janvier 2006, la tension montait progressivement entre le Fatah, qui constitue le gouvernement de l'Autorité palestinienne depuis la création de celle-ci, et le mouvement islamiste Hamas. Le Hamas accusait alors le Fatah de corruption tandis que le Fatah dénonçait la ligne dure du Hamas et son manque de volonté de parvenir à la paix.

Avant les élections, certains craignaient que ces tensions donnent lieu à des affrontements plus violents, particulièrement lorsque le Fatah a menacé d'annuler le scrutin au cas où Israël empêchait les Palestiniens de Jérusalem-Est de voter. Ces affrontements n'ont pas eu lieu et le calme relatif a même suggéré qu'un gouvernement d'union nationale pourrait se former entre les deux mouvements.

Après la victoire du Hamas aux élections municipales de décembre 2005 en Cisjordanie puis aux élections législatives de 2006, des membres du Fatah s'emparèrent du parlement palestinien à Gaza et installèrent des barrages dans plusieurs endroits contrôlés par l'Autorité palestinienne. Des tirs en l'air furent entendus et des pneus ont été brulés en signe de protestation. Certains réclamèrent même la démission du dirigeant du Fatah, Mahmoud Abbas.

La situation d'isolement des territoires palestiniens s'est aggravée à partir de la victoire du Hamas, notamment avec le gel des aides financières des pays occidentaux puis après l'enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit qui a amené plusieurs opérations militaires israéliennes contre la Bande de Gaza pour obtenir la libération du soldat et l'arrêt des tirs de roquettes sur les villes israéliennes depuis le nord de ce territoire.

De février à novembre 2006, plusieurs affrontements armés ont été recensés entre les partisans des deux mouvements. Toutefois, les périodes de tension succédaient à des moments de calme qui aboutirent en novembre à des discussions entre les deux mouvements pour constituer un gouvernement d'union nationale. Mahmoud Abbas exigeaient notamment du Hamas qu'il reconnaisse les accords déjà négociés avec Israël, tandis que les dirigeants islamistes refusaient tout ce qui pourraient être interprété comme une reconnaissance implicite de l'État d'Israël.

Devant les échecs répétés de parvenir à un accord, Mahmoud Abbas a appelé à une dissolution du gouvernement en place et à des élections législatives anticipées. Le Hamas a interprété cet appel du Président palestinien comme une volonté de retirer au mouvement islamiste le pouvoir qui lui a été attribué à la suite des élections gagnées en janvier 2006.

Les partisans des élections anticipées estiment que cela aiderait à stabiliser le pouvoir palestinien, l'économie et remettre à l'ordre du jour le processus de paix avec Israël. le Premier ministre israélien Ehoud Olmert et des dirigeants de puissances occidentales ont salué favorablement l'annonce de Abbas. Les opposants à cette démarche estiment qu'il s'agit d'un coup d'État du Fatah pour reprendre le pouvoir et destabiliser le Hamas élu démocratiquement. Enfin, des craintes d'une guerre civile palestinienne sont exprimées dans les deux camps.

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Sources