Syrie : une évacuation chaotique des civils à Alep
Publié le 18 décembre 2016
Le cessez-le-feu qui a permis jusqu'à présent à 8 000 personnes de quitter Alep a été suspendu vendredi. Le gouvernement Assad a déclaré que les rebelles[1] essayaient de prendre des armes lourdes et des otages avec eux en s'enfuyant. Les forces rebelles ont nié ces deux accusations et prétendent que des milices associées au gouvernement ont mis en place des barrages routiers le long de leur route. Il n'est toutefois pas évident de savoir quel camp a initié le combat. Des milices pro-gouvernementales prétendent que les insurgés n'avaient pas permis aux civils blessés d'évacuer deux villes assiégées par les rebelles, Kefraya et Foua, comme stipulé dans l'accord de cessez-le-feu de mercredi. Les rebelles ont depuis accepté de les laisser partir.
Alors que le président russe Vladimir Poutine annonce le soutien de son pays au président syrien Bashar al-Assad, Barack Obama a immédiatement réagi en dénonçant le régime et ses alliés russes et iraniens.
La responsabilité de cette brutalité se trouve à un seul endroit : le régime d'Assad et ses alliés, la Russie et l'Iran. Et le sang versé est sur leurs mains et ils sont responsables des atrocités commises. | ||
— Barack Obama, Président des États-Unis d'Amérique |
Quelques 50 000 à 100 000 personnes attendent toujours de pouvoir quitter Alep et l'évacuation devrait reprendre dimanche selon le Comité international de la Croix-Rouge et un responsable rebelle. « Les bus ont commencé à entrer dans les quartiers de Zabdiyé, Salaheddine, al-Machad et al-Ansari dans l’est d’Alep sous la supervision du Croissant-Rouge et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour faire sortir ceux qui restent des terroristes et de leurs familles », a indiqué l’agence de presse officielle syrienne Sana.
- Résolution de l'ONU
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer aujourd'hui sur le projet de résolution préparé par la France qui prévoit la présence d'observateurs internationaux pour superviser l'évacuation. Le texte charge le secrétaire général de « redéployer le personnel humanitaire des Nations unies déjà présent sur le terrain afin de mener un contrôle adéquat et neutre et un travail d'observation direct et d'informer sur les évacuations depuis les parties assiégées d'Alep et sur la protection des civils à l'intérieur d'Alep ». On ne sait pas à ce stade quel sera la position de la Russie qui s'est déjà opposée par veto à 6 projets de résolution sur la Syrie, mais l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine a déclaré que la Russie avait déjà mis en œuvre tout ce que le projet semblait prévoir. « Maintenant, la France débarque et […] montre la façon dont les choses doivent se passer sur le terrain » a-t-il déclaré.
- ↑ Le régime syrien utilise le terme de « terroristes » pour désigner les rebelles.
Ce dossier permet de situer cet article dans son contexte.
Sources
[modifier | modifier le wikicode]- ((fr)) – « Syrie: des bus entrent à Alep pour reprendre l’évacuation ». Libération, 18 décembre 2016.
- ((fr)) – « Les évacuations interrompues à Alep-Est ». Radio-Canada, 16 décembre 2016.
- ((en)) – Ben Hubbard, « Aleppo Evacuation Suspended After 8,000 People Removed ». New York Times, 16 décembre 2016.
- Page « Syrie » de Wikinews. L'actualité syrienne dans le monde.