Le porte-parole de la Maison Blanche attaque les médias lors de sa première allocution

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« C'était la plus grande foule qui ait jamais assisté à une investiture. Point barre. »

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Sean Spicer, lors du point presse officieux du 21 janvier

Publié le 22 janvier 2017
Le nouveau porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a tenu un point presse non prévu samedi soir pour recadrer sèchement les journalistes, lors de sa première allocution depuis la salle de presse de la West Wing (l'aile Ouest de la Maison Blanche où se trouve le cabinet du président).

Alors que le premier point presse quotidien était prévu pour lundi, le porte-parole s'est présenté devant la presse samedi soir, au lendemain de l'investiture de Donald Trump. Ce point presse non prévu était d'ailleurs justifié par la couverture médiatique de cette investiture : le cabinet Trump reproche aux médias de sous-estimé le nombre de personnes ayant assisté aux cérémonies. Sans apporter de preuves pour soutenir ses propos, Spicer a affirmé que « les photographes ont été intentionnellement orientés de façon à minimiser l'énorme soutien qui s'était accumulé devant le National Mall ». Des photos aériennes, prises au même endroit en 2009 et vendredi, montrent qu'une foule beaucoup plus importante avait assisté à la première investiture d'Obama.

Affirmant qu'il n'existait pas de chiffres officiels pour la foule de vendredi, il a critiqué la comparaison faite par les médias, qu'il a qualifiées de « honteuse et fausse ».

« Nous savons que 420 000 personnes ont utilisé DC Metro hier [vendredi], en comparaison avec 317 000 pour la dernière investiture d'Obama [en 2013, ndlr] » a également affirmé Spicer. Les chiffres corrects, selon le Métro lui-même, sont de 570 557 transit vendredi, contre 782 000 le 20 janvier 2013.

Parmi les reproches adressés aux journalistes par le nouveau porte-parole, certains tweets par des journalistes ayant assisté à l'investiture. « Nous tiendrons la presse pour responsable » a-t-il affirmé, sous entendant que le président Trump allait contourner les médias traditionnels pour s'adresser au public via les médias sociaux.

À l'issue de sa déclaration, bégayée en lisant un document préparé à l'avance, le Sean Spicer a quitté la salle de presse sans répondre à aucune question, laissant les journalistes abasourdis par la violence des propos tenus par le porte-parole du président.

Cette déclaration à la presse a provoqué la polémique et suscité de nombreux commentaires, comme celle de Bill Kristol, un analyste politique conservateur : « C'est embarrassant, en tant qu'Américain, d'assister à ce briefing par Sean Spicer depuis le pupitre de la Maison Blanche. Pas le RNC. La Maison Blanche. »

Trump rouvre les hostilités avec la presse

Plus tôt dans l'après-midi, le nouveau président, Donald Trump, a lui aussi accusé les médias à l'occasion d'un discours à la CIA. Celle-ci devait permettre au nouveau président de rassurer l'agence de renseignement après les dernières semaines tendues, où il a remis en cause la compétence des agences américaines et où il a refusé d'assister à son briefing quotidien de sécurité tous les jours.

Les journalistes sont parmi les êtres humains les plus malhonnêtes du monde

— Donald Trump

Comme à son habitude, prise pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a profité de cette prise de parole pour critiquer la presse. « La presse fait croire que j'avais un problème avec la communauté du renseignement. C'est exactement le contraire. » Il a assuré que « personne n'est aussi attaché à la communauté du renseignement et à la CIA que Donald Trump », et que les journalistes sont « parmi les êtres humains les plus malhonnêtes du monde ».

Rassemblements inédits à Washington DC et à travers le pays

Certains commentateurs voit la polémique lancé par Sean Spicer comme un contre-feu pour concurrencer l'information principale du jour : les millions de personnes ayant défilé dans la capitale fédérale et dans les grandes villes du pays pour montrer leur opposition aux lignes politiques prônées par Trump pendant sa campagne et dans son discours d'investiture. Ces rassemblements d'ampleur inédites dépassent même les rassemblements contre la guerre en Irak sous l'administration de George W. Bush.


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