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Gilets jaunes : lundi 24 décembre 2018

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Publié le 24 décembre 2018
Cette journée des « Gilets jaunes » du lundi 24 décembre 2018 est la 38ème journée qui fait suite à la journée du 23 décembre, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

Dans la nuit de dimanche à lundi, à Lamballe (Côtes-d'Armor), le quartier général des Gilets jaunes a brûlé dans la zone de Lanjouan. Aucun Gilet jaune n’était présent sur place au moment de l’incendie. Dans le Vaucluse et dans le Gard, neuf radars ont été incendiés, et, d'après le journal Le Dauphiné, cela est relié au mouvement contestataire des Gilets jaunes et une partie de ses militants les plus radicaux. Le montant des dégâts approche les 100 000 euros.

Ce lundi, les agents de l'ordre ont continué d'expulser les Gilets jaunes des 200 ronds-points encore recensés en France, notamment au rond-point de la Ravoire à Pringy (Haute-Savoie) : les cabanes ont été détruites par un bulldozer puis enlevées dans un conteneur.

Vers 7h00, le site internet « Union Gilets Jaunes 84 » a publié un communiqué qui affirme que Christophe Chalençon ne les « représente plus depuis plusieurs semaines. Ce site Union Gilets Jaunes 84 n'a « jamais été administré par Christophe Chalençon ». Les administrateurs de UGJ84 sont des Gilets Jaunes autonomes (pour pas dire « libres » comme Benjamin Cauchi).

Vers 8h20, Mounir Mahjoubi sur France-inter a dénoncé une ingérence de « forces étrangères » et de « groupuscules  », notamment des « groupes d’extrême droite en ligne » qui se sont emparés des réseaux sociaux qui « diffusent les mêmes fake news » afin « d’amplifier » le mouvement des Gilets jaunes donnant « une fausse perception de la France à l’étranger ». « J'ai toujours soutenu une France plus participative, mais il n'y a pas que le RIC » a-t-il dit.

Vers 8h55, Sophia Aram sur France-inter a affirmé que le gilet jaune est « magique », il peut transformer n'importe quelle « endive » en « Che Guevara ». Eric Drouet a enfilé un gilet jaune et est devenu « Nelson Mandela ». Sur son compte twitter où elle se dit bobo-assumée « (et j'emmerde ceux que ça dérange) », elle a affirmé que « les slogans complotistes, antisémites (...) ne sont rien comparés à la masse inerte de Gilets Jaunes que ça ne dérange pas ».

Ce matin, à Romilly-sur-Seine (Aube), une dizaine de Gilets jaunes s’est rassemblée devant la brigade de gendarmerie, en soutien à leurs camarades auditionnés dans les locaux installés en Boule-d’Or. À Boulogne (Pas-de-Calais), une cinquantaine de Gilets jaunes s’est retrouvée devant le palais de justice de Boulogne-sur-Mer, en soutien à l’un des leurs, arrêté à Calais le week-end dernier.

Vers 10h10, qualifiant d'« horreur » le Salut nazi de samedi matin au Sacré-cœur de Montmartre, Benjamin Cauchy affirme ne pas être l'organisateur, qu'il n'y a pas de carte de membre chez les Gilets jaunes et il condamne toute « discrimination raciale, tout ce qui est xénophobie, tout ce qui est antisémitisme, cela n'a pas sa place en France ».

Vers 12h00, France3 a diffusé le coup de gueule du porte-parole départemental du Jura, Fabrice Schlegel, qui a annoncé sa démission samedi dernier : « la seule pression que j'ai reçu, c'est les insultes et les menaces de l'extrême-gauche qui a noyauté le mouvement et est en train de le faire partir en déliquescence ».

Vers 12h00, sur RMC, Jacline Mouraud a précisé vouloir créer un parti parti « au nom du peuple français » et n'est pas au courant du parti qui se prépare « au nom des Gilets jaunes ». « Je n'ai jamais dit que je représente les Gilets jaunes, je suis "un" Gilet jaune. La guerre entre les Gilets jaunes, je la subi de plein fouet. Sur Facebook, tout a été usurpé, ils ont hacké tous mes comptes ». Il y a un scission au sein du mouvement entre ceux qui veulent renverser les institutions et ceux qui veulent tirer quelque chose de constructif par rapport au mouvement.

Vers 14h00, dans une vidéo intitulée « A tous ceux qui me mettent dans la case de l'extrême » mise en ligne sur le site internet de Christophe Chalençon, ce dernier a affirmé que « nous sommes à la limite de la guerre civile, à la limite de l’insurrection, et là, les seuls responsables sont les forces de l'ordre. Les citoyens ne se laisseront pas tirer comme des lapins, nous serons nombreux à riposter et là nous allons rentrer dans une guerre civile, il va y avoir des morts de partout ». En commentaire de la vidéo, il a écrit qu'il combattra « jusqu'au dernier souffle l'extrémisme Politique et Religieux pour la République. La France est une Nation ou la Laïcité est une loi et donc son chemin. La France est une Nation ou l'Oligarchie pilotée par la finance doit tomber pour faire place à la véritable démocratie ».

Plusieurs sites de réseaux sociaux ont publié un communiqué de presse de la « coordination nationale des Gilets jaunes » qui « condamne tous les actes de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie ».

Vers 15h00, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), une quinzaine de Gilets jaunes sont venus soutenir l'un des leurs qui passait en comparution immédiate. Le tribunal a ordonné une expertise psychiatrique et renvoyé le dossier au 28 janvier 2019, tandis que l'accusé a l'interdiction de participer à un rassemblement sur la voie publique.

Vers 20h00, en France, plutôt que de fêter Noël au chaud à la maison, des Gilets jaunes ont choisi de braver le froid pour occuper le terrain entre amis ou en famille, pendant la nuit du 24 au 25 décembre, notamment en Saône-et-Loir (à Lux, Montchanin et au Magny) et à Somain (Nord) : « œufs mimosa, toasts au foie gras, chapons et bûches pâtissières : à la maison, on n'aurait même pas ça ». Avec des Gilets jaunes, le père Joseph Nurchi, gilet jaune sur le dos, a même célébré la messe de Noël sur un autel fait en palette.

À Lorient (Bretagne), les Gilets Jaunes ont réveillonné sans autorisation dans l’espace Cosmao-Dumanoir, rebaptisé la « Maison, du peuple et des luttes » qui dispose d’eau et d’électricité.

À Château-Thierry (Aisne), le père-Noël est venu apporter des macarons aux Gilets jaune du rond-point.

À Châteauroux (Indre), une quinzaine de Gilets jaunes ont passé ce réveillon sur un rond-point dont un plombier : « j'aurais pu le passer avec ma famille mais j'ai décidé d'être ici ce soir avec les Gilets jaunes ».

Vers 21h30, à Chemaudin (Doubs), les gendarmes ont expulsé une quinzaine de Gilets jaunes au rond-point de l'autoroute A36.

Vers 22h45, au rond-point de Malakoff, près du péage d'Agen de l'A62 au Passage d'Agen (Lot-et-Garonne), suite à une dispute qui a éclaté la veille, un ancien gilet jaune a mis le feu à un baraquement dans laquelle une famille avec ses quatre enfants, était en train de réveillonner en compagnie d'autres gilets jaunes, puis leur a volé une remorque, mais il a été retrouvé et placé en garde à vue.

Vers 23h00, à Paris, un Gilet jaune a tagué l’Arc de Triomphe : « Macron démission ». Un autre Gilet jaune a été menotté par la police.

Sur le réseau autoroutier, 24 actions ont été recensées. Sur décision préfectorale, des échangeurs d'autoroutes ont encore été partiellement ou complètement fermés non loin des actions des Gilets jaunes :

  • l'A7 à Bollène (n°19) et Orange Sud (n°22);
  • l'A9 à Narbonne Sud (n°38) et Agde (n°34);
  • l'A50 au péage de Bandol; ;
  • l’A63 au péage de Biarritz-la-Négresse (64).

D'autres autoroutes sont filtrées ou coupées : A1, A4, A16, A29, A7, A9, A20, A61, A62, A8, A50, A51, A11 et A42.

Ce lundi, 70 stations-service ont indiqué être en rupture d’au moins un produit.

Pour Jean-Michel Bezat, journaliste au Monde, les « élites » et la noblesse d’État conspuées sur les barrages des Gilets jaunes ne peuvent pas dire ne pas avoir vu les signaux d’alarme s’accumuler depuis des années.

Pour le sociologue Yann Le Lann (Lille), les Gilets jaunes sont des périurbains qui, n’ayant pas les moyens de faire la grève, demandent la revalorisation de leurs revenus mensuels qui vont du smic à 1 600 euros. C'est les femmes qui gèrent les caisses.

Pour Frédéric Sirgant, professeur d'Histoire, n'est pas sûr que la France mondialisée des classes supérieures et la France d’origine immigrée aient la patience de donner quinze milliards à la troisième France, la périphérique de Christophe Guilluy, des « petits Blancs », les onze millions de voix du FN de 2017.

Selon la banque d'investissement Bryan Garnier, le mouvement des Gilets jaune est responsable d'un manque à gagner de 150 millions d'euros pour Auchan, 150 millions pour Carrefour, 30 millions pour le groupe Casino, 17 millions pour Fnac Darty, 5 millions aux Galeries Lafayette et de -10 % des ventes au Printemps. Les réservations des organismes du tourisme en provenance de l'étranger ont baissé d'un quart. Au total, la Fédération du commerce et de la distribution et le Conseil national des centres commerciaux chiffrent les pertes des commerçants à deux milliards d'euros.

Tandis que l'Insee estime la facture des cinq semaines de mouvement des GJs à 0,1 point de PIB, la Banque de France l'estime à 0,2 point de PIB soit 4,4 milliards d'euros, soit deux fois plus que la grève des cheminots au printemps 2018. On n'a pas vu ça depuis la grève des cheminots de 1995 qui avaient duré que trois semaines ou les attentats du Bataclan de 2015.

D'après Senenews, l'Agence Française de Développement a engagé près de 1,5 milliards d’euros au Sénégal, notamment cent million d’euros pour le Train Express Régional de Dakar et 93 millions d'euros pour le projet KMS III d’approvisionnement en eau de Dakar.


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