France : manifestation de soutien à un militant Solidaires à Poitiers

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Localisation de Poitiers.

Publié le 18 novembre 2010 à Poitiers
Aujourd'hui, environ cent cinquante personnes ont manifesté en soutien à un militant de Solidaires 86, sous la menace d'une procédure judiciaire pour son action revendicative dans le cadre de la protestation contre la réforme des retraites.

Le syndicaliste de Sud-Éducation a déjà été convoqué trois heures au commissariat de Poitiers, le 8 novembre, pour deux actions de « blocage de l'économie ». Il s'agit à chaque fois de manifestations visant les enseignes de la grande distribution : les manifestants, à pied et en voitures, bloquaient les entrées des stationnements, gênant l'activité des centres commerciaux pendant une heure environ. Lors du premier blocage, le militant a été aperçu saisissant son téléphone portable (« instinctivement ») alors qu'il était au volant de son véhicule transformé en « sonomobile », sonomobile immobile car bloquée par les forces de l'ordre, à l'entrée du centre commercial de Beaulieu. Un commissaire lui signifie la sanction au cours d'une audition d'une heure : une amende et un retrait de points sur le permis de conduire.

Lors de la seconde opération, le militant, toujours avec sa sonomobile, avait participé à l'opération de blocage du centre commercial de Poitiers-Sud, opération organisée par l'intersyndicale de la Vienne (sur proposition de Solidaires (les syndicats SUD) et soutenue par les sept autres syndicats, FO, CGT, CFDT, CFTC, FSU, UNSA, CFE-CGC) et à laquelle participait des militants et des véhicules syndicaux de la CGT, de la FSU et de la CFTC (en-dehors de militants anarchistes). La police reproche au militant d'être le seul à ne pas avoir obtempéré aux sommations, alors que la manifestation est toujours restée soudée. Pour cette action collective, le dossier est transmis au parquet de Poitiers, pour un éventuel délit d'entrave à la circulation (infraction réprimée à hauteur de deux ans de prison et 4500 € d'amende).

En conséquence, l'Union syndicale Solidaires appelait à une manifestation de soutien, jeudi à 17 h 30, devant la préfecture. Cent cinquante personnes ont fait le déplacement et ont occupé la voie publique pendant une heure trente, attendant que le préfet reçoive une délégation syndicale (ce qu'il a refusé). Outre les militants Solidaires très nombreux, le rassemblement a réuni des militants venus de tout l'éventail syndical, de la CFTC à la CNT, ainsi que des membres de la Confédération paysanne, des AMAP, de RESF, des Faucheurs volontaires, du centre de rééducation cardiaque, ainsi que de nombreux anarchistes (FA, CNT).

Ce ciblage d'un militant en particulier, pour des « délits » commis lors d'actions collectives, rassemblant plusieurs centaines de manifestants et dans un mouvement de protestation populaire massive (huit grandes journées de manifestations en deux mois), mouvement qui continue encore le 23 novembre, est une tentative autoritaire de décourager toute tentative de contestation sociale. Ce militant SUD est également un des permanents du RESF (Réseau éducation sans frontières), qui aide des migrants considérés comme illégaux par le gouvernement. Sa sonomobile était, tout comme Mamie-Luttes, devenue un des symboles des luttes de cet automne à Poitiers : outre la sonorisation des rassemblements et blocages de l'intersyndicale, les militants de Solidaires l'avaient mise à disposition lors des manifestations lycéennes, de débats organisés dans la rue, etc. La menace judiciaire contre ce véhicule symbolique converge avec l'arrestation de cinquante manifestants pacifiques à Paris, alors qu'ils rejoignaient les Champs-Élysées (voir l'article France : la police organise des souricières de CRS pour empêcher une manifestation contre la réforme des retraites), rappelée par une militante au mégaphone. La police qui a ainsi étouffé dans l'œuf une manifestation symbolique (à Paris), tente ainsi de décourager de futures protestations (à Poitiers).

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