Fin de la mission des Casques bleus au Mali

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Des soldats bangladais viennent en aide aux villageois du nord du Mali.

Publié le 1er juillet 2023
Le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé de mettre fin immédiatement à la mission des Casques bleus au Mali, en réponse à une demande du régime militaire malien. Cette décision suscite des préoccupations quant à la sécurité de la population dans un pays qui est encore confronté à des violences armées.

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a prononcé un discours devant le Conseil de sécurité le 16 juin, exprimant des critiques envers la mission de maintien de la paix de l'ONU (MINUSMA) et exigeant son retrait immédiat. Il a notamment accusé la mission de l'ONU de « faire de graves allégations qui nuisent à la paix, à la réconciliation et à la cohésion naturelle au Mali ». Le Conseil de sécurité, qui se préparait à examiner un éventuel renouvellement du mandat de la MINUSMA, a finalement adopté une résolution mettant fin à son mandat à partir du 30 juin.

En conséquence, les Casques bleus cesseront leurs opérations dès samedi pour se concentrer sur leur retrait, qui devra être achevé d'ici le 31 décembre 2023. Bien que la résolution ait été adoptée à l'unanimité par les 15 membres du Conseil, certains se sont inquiétés de l'impact de ce retrait jugé prématuré.

António Guterres, en 2023.
Prise de pouvoir des militaires

La MINUSMA, créée en 2013, comptait une dizaine de bases réparties sur le territoire malien et avait pour objectif de stabiliser l'État menacé par les groupes djihadistes, de protéger les civils, de contribuer aux efforts de paix et de défendre les droits de l'homme. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait recommandé le maintien de la mission avec des effectifs inchangés, en se concentrant sur des priorités limitées.

Malgré les recommandations du secrétaire général et les demandes de renforcement du mandat de la MINUSMA de la part de plusieurs pays de la région préoccupés par l'expansion des groupes extrémistes, la résolution adoptée met fin au mandat de la mission.

La relation entre Bamako et la MINUSMA s'était détériorée depuis la prise de pouvoir par les militaires en 2020. L'ONU dénonçait régulièrement les entraves aux déplacements des Casques bleus et faisait face aux défections de pays contributeurs de troupes en raison des attaques fréquentes contre la mission, ayant causé la mort de 174 Casques bleus depuis 2013.

Le régime militaire au pouvoir au Mali avait demandé une mission qui ne se concentrerait pas sur les questions de droits de l'homme, mais plutôt sur la lutte contre les groupes terroristes. Cette position a été soutenue par la Russie, devenue un partenaire militaire et politique de du régime.

Le retrait des plus de 13 000 militaires et policiers de la MINUSMA, ainsi que de leurs équipements, doit maintenant être organisé de manière complexe. Le calendrier de retrait a fait l'objet de négociations compliquées, certains membres du Conseil estimant que le délai de six mois est trop court pour permettre un départ sécurisé des Casques bleus.

Le groupe Wagner inquiète l'ONU

L'ONU craint également que, lorsque les Casques bleus quitteront leurs bases, la société privée russe de mercenaires, Wagner, prenne le contrôle des installations. Moscou a récemment assuré que Wagner continuerait ses opérations au Mali, malgré les accusations régulières de violations des droits de l'homme. Certains membres du Conseil, comme l'ambassadrice britannique Barbara Woodward, mettent en garde contre le partenariat à long terme avec le groupe Wagner, soulignant qu'il ne garantit pas la stabilité ou la sécurité du peuple malien.

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Sources[modifier | modifier le wikicode]


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