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Biodiversité : le premier champignon subaquatique à lames découvert en Europe

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Vue de dessus de l'un des spécimens de champignon à lames, découvert dans Lille
Spécimen de la même espèce en cours de croissance, avant maturité

Publié le 11 février 2017
C'est lors d'une soirée organisée le 8 février 2017 dans les locaux du RIZOMM (Université catholique de Lille, France) pour le lancement d'une campagne de financement participatif du projet « Robot Ch’tiPlouf » de mise au point d’un drone subaquatique au service de l’observation de la biodiversité, que cette découverte remarquable a été présentée pour la première fois au public.

Cette communication a particulièrement retenu l’attention du Professeur Régis Courtecuisse, scientifique réputé dans le domaine de la mycologie (responsable de l'inventaire mycologique national), qui était présent dans l’assistance. Florent Lamiot, l’initiateur du projet « Robot Ch’tiPlouf », a découvert ce champignon fortuitement en 2015 dans le cadre d'un inventaire de la biodiversité de la Deûle qu’il mène avec d’autres bénévoles et le soutien de la ville de Lille.
L’espèce a été observée de nouveau en 2016 au même endroit.

L’étude, encore en cours, des 2 spécimens récoltés a déjà révélé que ce champignon à lames (il s’agit, dans le jargon mycologique, d’un basidiomycète à hyménophorehyménophore lamellé) appartient à la famille des Psathyrellaceae, la même famille que Psathyrella aquatica, une espèce trouvée dans une rivière de l’Oregon et décrite comme nouvelle espèce en 2010. Cette dernière était, jusqu’à cette récolte lilloise, l’unique exemple connu au monde d’un champignon lamellé capable de réaliser dans la nature l’intégralité de son cycle de vie sous l’eau.

S’il est vrai que les champignons aquatiques sont répandus (plus de 3000 espèces ont été décrites mais bien d’autres restent à découvrir), il est en revanche extrêmement étonnant de retrouver dans ce milieu des champignons lamellés, cette forme d’appareil reproducteur étant une adaptation à la dispersion aérienne des spores.

Aucun trait adaptatif ne semble en outre expliquer cette faculté, extraordinaire pour un tel champignon, de vivre et de se reproduire en restant constamment immergé.

Diverses hypothèses ont été émises sur le mécanisme de dispersion des spores de ce champignon, mais elles demandent des investigations plus poussées pour être étayées. Les analyses en cours au laboratoire des Sciences Végétales et Fongiques de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de Lille 2 devraient permettre de prochainement déterminer l’identité de ce champignon.
Il est possible qu’il s’agisse d’une espèce non encore décrite. Affaire à suivre ...

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11 février 2017

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