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Vaste opération anti-fraude en Allemagne

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Klaus Zumwinkel, ici ene 2007, est accusé de détournement fiscal.

Publié le 16 février 2008
L'Allemagne est le théâtre, depuis quelques jours, d'une importante opération judiciaire contre des fraudes fiscales commises par plusieurs centaines de personnalités du monde économique.

Le patron de la poste inculpé

L'affaire est révélée lorsque le parquet de Bochum annonce avoir perquisitionné simultanément la villa de Cologne et le bureau à Bonn de Klaus Zumwinkel, le patron de la Deutsche Post depuis 18 ans, le 14 février dès 7 heures du matin. À la mi-journée, les images diffusées par les télévisions locales montrent le dirigeant emmené par la police.

La presse révèle dans la soirée qu'il est sous le coup d'un mandat d'arrêt pour fraude fiscale. Selon plusieurs médias, Klaus Zumwinkel aurait soustrait au fisc allemand plus de dix millions d'euros pendant une période de vingt ans en les plaçant sur un compte au Liechtenstein. Simultanément, le magazine Der Spiegel indique qu'il aurait également envisagé d'envoyer des fonds vers des paradis fiscaux exotiques.

Le lendemain, vendredi 15 février, la poste allemande annonçait la démission de Klaus Zumwinkel, sur l'injonction de l'État allemand, principal actionnaire de l'entreprise. Le même jour, Klaus Zumwinkel était libéré sous caution et après avoir signé des aveux complets. La chancelière Angela Merkel et le ministre des finances Peer Steinbrück se félicitent de son départ tout en stigmatisant ce genre de comportement.

Entre 120 et 150 suspects

Cependant, le même jour, Torsten Albig, porte-parole du Ministère des finances, révèle que ce cas est loin d'être le seul, confirmant que plusieurs autres enquêtes sont actuellement en cours, visant entre 120 et 150 suspects, des « personnalités de premier plan ». appartenant aux « tranches d'imposition les plus élevées » du pays. Les enquêteurs indiquent en effet avoir reçu du Liechtenstein des documents qui leur permettraient d'évaluer les fraudes à 3,4 milliards d'euros selon la presse locale.

Lors de sa conférence de presse, Torsten Albig a rapellé que le droit allemand autorise les fraudeurs à rectifier à postériori et volontairement leur déclaration fiscale, bénéficiant ainsi d'une amende moins élevée.

Une banque est particulièrement visée

Déjà en 2000, le parquet de Bochum, et sa procureur Margrit Lichtinhagen avait permis au fisc de récupérer 70 millions d'euros et d'infliger 25 millions d'amendes. Dans cette nouvelle série d'enquêtes, menées par le procureur Bernd Bieniossek, une banque, la LGT, propriété de la famille princière du Liechtenstein, est particulièrement visée et accusée d'incitation à la fraude fiscale en permettant à ses clients de créer des fondations utilisées comme paravents. Le groupe LGT a réagit en affirmant avoir « pris connaissance de l'importante couverture dans les médias ». Ajoutant que « la banque fiduciaire LGT-Treuhand, dont le siège est à Vaduz, est en train de procéder à des vérifications ».

Cinq millions d'euros pour une liste

Samedi après-midi, les autorités allemandes ont confirmé une information du magazine Der Spiegel selon laquelle les services secrets allemands avaient versé la somme de cinq millions d'euros à un informateur qui leur a fourni les données bancaires du Liechtenstein, révélant la liste des auteurs de fraude en Allemagne. Dans un communiqué, le ministère des Finances confirme que le ministre Peer Steinbrück « a été informé des conséquences budgétaires et a donné son accord » à cette transaction.

Dans le même temps, la banque LGT a également reconnu que les données bancaires citées par le ministère allemand proviennent d'une liste confidentielle leur appartenant et dérobée en 2002 par un employé, licencié et condamné depuis. Elle affirme toutefois n'avoir pris conscience qu'en 2007 que ces données avaient été transmises. L'AFP rapporte la déclaration d'un porte-parole de la banque qui affirme : « Nous allons prévenir tous nos clients qui sont sur cette liste ».

Sources