Ukraine : les négociations de paix toujours au point mort
Publié le 12 octobre 2017
Le conflit ukrainien semble se geler progressivement, alors que les négociations n'ont pas avancé depuis plus de deux ans. Le conflit oppose depuis avril 2014 l'armée et les autorités de Kiev aux séparatistes de la région orientale et russophone du Donbass. Cette dernière est coupée en deux par une ligne de front désormais figée. Chacune des parties campent sur ses positions en espérant que le temps jouera en sa faveur.
- Dialogue de sourds
Depuis les accords dit de « Minsk II » du 12 février 2015, rien n'a vraiment changé dans l'est du l'Ukraine, à l'exception de la ligne de front qui a été gelée. Les tirs d'artilleries et les combats sont toujours fréquents, causant régulièrement de pertes humaines, notamment civiles. Depuis maintenant deux ans et demi, le gouvernement ukrainien et les séparatistes soutiennent une interprétation totalement différente des accords de paix, censés aboutir à la réintégration des régions de Donetsk et Lougansk dans l'Ukraine, en contrepartie d'une autonomie presque totale. Les autorités ukrainiennes demandent au préalable le désarmement des milices séparatistes et le contrôle de la frontière russo-ukrainienne, alors que les séparatistes et la Russie demandent d'abord l'application d'une loi sur le statut du Donbass, se référant ainsi à l'ordre d'apparition des engagements dans le protocole. Sur la scène politique ukrainienne, les accords sont d'ailleurs largement critiqués car largement vus comme défavorables à l'Ukraine, alors qu'ils ont été signés à un moment où l'armée essuyait une sévère débâcle.
- L'introuvable modus vivendi
Face à l'impasse, l'idée d'un nouveau round de négociations afin d'établir un accord « Minsk III » commence à faire son chemin. Les régions de Donetsk de Lougansk contrôlée par les séparatistes sont soumises à un blocus ukrainien, et restent très dépendantes de l'aide massive de la Russie. Cette dernière, en plus d'organiser des convois humanitaires fréquent à l'instar du dernier le 28 septembre, aide financièrement les républiques séparatistes pour le paiement des pensions et salaires. Ayant longtemps campé sur la position de l'application stricte des accords de Minsk II, la Russie a surpris en proposant le déploiement de casques bleus pour séparer les belligérants. Dans le passé, cette proposition avait été soutenue par l'Ukraine mais refusée par la Russie. Inversion des rôles, la proposition russe a cette fois été rejetée par l'Ukraine et écartée par les États-Unis à l'ONU. Dans le même temps, l'un des principaux parti d'opposition en Ukraine demande désormais l'abandon des régions sous contrôle séparatiste et l'établissement d'une nouvelle frontière, qui couperait le Donbass en deux. Si cette idée reste très minoritaire, les régions séparatistes sont de fait totalement coupées du reste de l'Ukraine. L'hypothèse d'un conflit durablement gelé, à l'instar de la Transnistrie en Moldavie, semble s'imposer.
Voir aussi
[modifier | modifier le wikicode]- Le Donbass à la croisée des chemins, le 31 janvier 2016
Sources
[modifier | modifier le wikicode]- ((fr)) – Céline Marangé, « Ukraine, le conflit mal éteint du Donbass ». theconversation.com, 4 octobre 2017.
- ((fr)) – AFP, « Ukraine: le "statut spécial" de l'Est prolongé ». Le Figaro, 6 octobre 2017.
- ((fr)) – Chrisine Dugoin-Clément, « Quelles stratégies pour l’Ukraine après ZAPAD et les premiers pas à la RADA de la loi de "désoccupation" ? ». Les Echos, 9 octobre 2017.
Ce dossier permet de situer cet article dans son contexte.
- Page « Ukraine » de Wikinews. L'actualité ukrainienne dans le monde.