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Pologne : plus de la moitié des personnes interrogées souhaitent l'abolition de la peine de prison pour avoir pratiqué ou aidé à pratiquer un avortement, selon un sondage

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Résultats sous forme de graphique du sondage United Surveys de juillet 2024 en Pologne sur une possible abolission de la peine pour avoir pratiqué ou aidé à pratiquer une interruption de grossesse.

Publié le 14 juillet 2024

Le 10 juillet, RMF FM et Dziennik Gazeta Prawna ont publié les résultats d'un sondage d'United Surveys dans lequel les personnes interrogées ont répondu à la question « Le Sejm travaille sur un projet de loi abolissant la peine de prison pour l'exécution ou l'assistance à l'interruption de grossesse. Selon vous, une telle loi abolissant la peine pour avoir pratiqué ou aidé à pratiquer une interruption de grossesse devrait-elle être adoptée ? ». Le sondage a été réalisé du 5 au 8 juillet auprès d'un échantillon de 1 000 personnes.

Les résultats montrent une population favorable à la dépénalisation de l'avortement

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La plupart des personnes, 34 %, sont « tout à fait favorables » à la dépénalisation de l'avortement. 18,8 % ont choisi la réponse « plutôt oui ». Au total, plus de la moitié des personnes interrogées (52,8 %) sont donc favorables à l'abolition de la peine d'emprisonnement pour avoir pratiqué ou aidé à pratiquer une interruption de grossesse.

24 % des personnes interrogées y sont « fortement opposées ». La réponse « plutôt pas » a été choisie par 11,8 % des participants à l'enquête. En résumé, 35,8 % des personnes interrogées se sont prononcées contre l'abolition des peines.

11,5 % des personnes « ne savent pas » ou estiment qu'il est « difficile à dire ».

Les jeunes sont les plus nombreux à soutenir la dépénalisation de l'avortement

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Parmi les électeurs de la Coalition civique au pouvoir, 68 % sont favorables à la dépénalisation de l'avortement (55 % « tout à fait oui », 13 % « plutôt oui »). 18 % des personnes interrogées dans ce groupe souhaitent que les sanctions soient maintenues. Parmi les électeurs du parti Droit et justice et de la coalition Confédération, les proportions sont inversées. 19 % des personnes interrogées souhaitent l'abolition des peines de prison (11 % « v », 8 % « plutôt oui »). 71 % de ce groupe souhaitent que les sanctions soient maintenues (47 % « certainement pas », 24 % « plutôt pas »).

En ce qui concerne la répartition par sexe, 59 % des femmes interrogées sont favorables à la dépénalisation et 27 % souhaitent que les sanctions soient maintenues. 48 % des hommes sont favorables à la dépénalisation et 42 % sont contre.

En ce qui concerne les groupes d'âge, la dépénalisation de l'avortement a le plus de partisans parmi les plus jeunes ; 75 % des personnes âgés de 18 à 29 ans sont pour la dépénalisation. C'est dans les groupes d'âge de plus de 50 ans que l'on trouve le plus grand nombre de personnes opposées à la dépénalisation. La catégorie des 50-59 ans compte 53 % d'opposants, celle des 60-69 ans 59 % et celle des plus de 70 ans 63 %.

Parmi les habitants des zones rurales interrogés, 37 % sont favorables à la dépénalisation, 54 % y sont opposés, mais ces proportions changent dès la catégorie des « petites villes de moins de 50 000 habitants » ; environ 70 % des personnes interrogées sont favorables à la dépénalisation, tandis que 25 % y sont opposées.

Quelle est la peine encourue aujourd'hui en cas d'avortement ?

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Actuellement, le droit à l'avortement est au centre d'un intense débat en Pologne, une partie de l'opinion réclamant une libéralisation de l'IVG tandis qu'au contraire des voix s'élèvent pour la mise en place d'une législation plus stricte.

L'article 152 du code pénal stipule que « quiconque, avec le consentement de la femme, interrompt sa grossesse en violation des dispositions de la loi, est passible d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans ».

Andrzej Duda en 2019.

« Pour moi, l'avortement est le meurtre de personnes », selon Andrzej Duda

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Dans une discussion sur TVN 24, le président de la république de Pologne Andrzej Duda, interrogé sur le fait qu'il signerait le projet de loi, a commenté :

« Non, parce que pour moi l'avortement tue des gens [...]. Pour moi, c'est simplement, malheureusement, priver des gens de la vie. [...] Les femmes qui prennent la décision d'interrompre leur grossesse ne devraient pas être punies de quelque manière que ce soit. [...] Dans cette situation, la femme est dans une position particulière. »

— Andrzej Duda

Donald Tusk en 2023.

« Fin de la discussion, temps pour les décisions », interpelle Donald Tusk

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Le 10 juillet, sur X (anciennement Twitter), le Premier ministre polonais Donald Tusk a écrit au sujet du projet de loi :

« Nous voterons pour la dépénalisation de l'avortement. Nous voterons en faveur des partenariats civils en tant que projet gouvernemental, bien que je n'aie pas réussi à convaincre tout le monde. Fin de la discussion, temps pour les décisions. »

— Donald Tusk

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