Neuf Français accusés de kidnapping au Tchad
Publié le 30 octobre 2007
Neuf citoyens français, qui ont été arrêté après avoir été interpelés alors qu'ils essayaient de quitter le pays par avion en emmenant une centaine d'enfants du pays, feront face à des accusations d'enlèvement, ont indiqué les autorités tchadiennes. Sept citoyens espagnols, qui constituait l'équipage de l'avion, sont eux accusés de complicité d'enlèvement. Deux citoyens canadiens sont aussi accusés.
Six des Français, membres d'une organisation caritative appelée « Arche de Zoé »[1], ont dit qu'ils essayaient de porter secours aux enfants de la crise humanitaire due au conflit du Darfour. Les trois autres sont des journalistes, qui couvraient le « sauvetage ». Le procureur d'Abéché, Ahmat Daoud, a indiqué : « pour les neufs Français, il s'agit d'un problème d'enlèvement d'enfants ... et d'extorsion ». Ils pourraient être condamnés à 20 ans de travaux forcés si ils étaient reconnus coupables.
L'« Arche de Zoé » a présenté les enfants comme des orphelins et indiqué qu'ils pourraient mener une vie meilleure en Europe. « L'équipe est constituée de pompiers, de médecins et de journalistes », a déclaré leur porte-parole, Christophe Letien, lors d'une conférence de presse. « Il est inimaginable que des soupçons puissent peser sur des personnes de bonne foi, qui se sont portées volontaires pour sauver les enfants du Darfour. » Cependant, l'agence de presse française CAPA a publié une interview dans laquelle un membre de l'« Arche de Zoé » indique qu'ils ne peuvent être complètement sûr que les enfants soient des orphelins nécessitant de l'aide.
Selon Annette Rehrl, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, peu d'enfants s'avèrent être réellement orphelins. « Ils continuent à dire vouloir retourner près de leurs parents. La plupart d'entre eux ont entre trois et six ans. Il est très difficile de demander à des enfants âgés de trois ans leurs noms et d'où ils viennent. D'ailleurs, certains enfants ont déjà changé leurs noms et leurs histoires », a déclaré Annette Rehrl.
Les autorités françaises ont indiqué avoir prévenu le groupe de ne pas effectuer cette opération depuis des mois. Les responsables de l'« Arche de Zoé » en France ont cherché à savoir si le groupe enfreignait les lois françaises sur l'adoption en promettant aux familles qu'elles pourraient adopter et non seulement héberger les enfants.
Le Président tchadien, Idriss Déby, a déclaré que c'était une affaire d'« enlèvement, purement et simplement ». Il a également suggéré que l'« Arche de Zoé » pourrait avoir servi de fournisseur à des réseaux pédophiles ou de les utiliser comme donneurs pour les transplantations d'organes.
L'Union européenne est sur le point de déployer une force de maintien de la paix, incluant des soldats français, le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan. Idriss Déby a assuré à son homologue français, Nicolas Sarkozy, qu'il ne tenterait pas de bloquer les troupes de l'Union européenne.
Cet article est une traduction pour tout ou partie de « Nine French nationals face kidnapping charges in Chad », provenant de Wikinews ((en)) sous licence Creative Commons Attribution 2.5 dans sa version du 30 octobre 2007.
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- ↑ Et enregistrée sous le nom de Children rescue au Tchad.
Sources
- ((en)) – Adam Sage, « Charity workers and reporters face 20 years for ‘kidnap’ of 103 orphans ». The Times, 30 octobre 2007.
- ((en)) – « French aid workers on kidnap charge ». Al Jazeera, 30 octobre 2007.
- ((en)) – Mark Tran, « Chad charges 'adoption' workers with kidnapping ». Guardian Unlimited, 30 octobre 2007.