Mort de la comédienne Renée Faure
Publié le 2 mai 2005
La comédienne française Renée Faure est morte lundi 2 mai 2005 à Clamart (Hauts-de-Seine), à l'âge de 86 ans, des suites de deux opérations.
Sa date de naissance diverge selon les sources : Le Figaro la dit née le 14 septembre 1918 à Paris, Le Monde et Internet Movie Database le 14 avril 1919 à Paris, Le Nouvel Observateur le 14 septembre 1919… En fait, selon l'acte de naissance n° 3455 de la mairie de Paris 10ème, elle serait née le 4 novembre 1918 à huit heures du soir.
Née dans une famille de la haute bourgeoisie parisienne – son père était directeur de l'hôpital Lariboisière à Paris –, elle avait d'abord étudié au sein de la Maison de la Légion d'honneur, à Saint-Denis, remportant un baccalauréat précoce. Elle avait rapidement choisi de se tourner vers le métier de comédienne, intégrant d'abord le Conservatoire, où elle étudia sous la direction d'André Brunot et de René Simon, y remportant un second prix en 1936 pour son interprétation dans une scène de la tragi-comédie et ballet Psyché de Molière.
Au printemps 1937, elle réussit le concours d'entrée à la Comédie-Française, et en devint pensionnaire le 15 juillet 1937. Elle devait plus tard en devenir la 406e sociétaire, le 1er janvier 1942. Elle ne devait quitter cette troupe qu'à la fin décembre 1964, étant nommée, dans la foulée, « sociétaire honoraire ».
Son répertoire théâtral était très étendu, passant de la comédie à la tragédie. Parmi les rôles et pièces de son répertoire, on peut citer Sonia dans Oncle Vania (d'Anton Tchekhov), Bérénice, Asmodée (de François Mauriac) en 1938, l'Infante dans la Reine morte (d'Henry de Montherlant) en 1942, sœur Marie-Françoise de l'Eucharistie dans Port-Royal (d'Henry de Montherlant) en 1954), Marie Stuart (de Friedrich von Schiller), Électre (de Jean Giraudoux) en 1959, Blanche dans Dialogues des Carmélites (de Georges Bernanos) en 1961, les Caprices de Marianne (d'Alfred de Musset), le Dindon (de Georges Feydeau).
Elle tint également quelques rôles remarqués en dehors du Théâtre-Français, par exemple celui d'Arkadina, dans |La Mouette, d'Anton Tchekhov, sous la direction de Sacha Pitoëff.
Elle avait fait un bref retour sur la scène du Théâtre-Français, en 1987, dans une pièce qu'elle connaissait déjà (le Dialogue des Carmélites), mais dans un nouveau rôle, celui de Mme de Croissy.
Avant même son admission comme sociétaire de la Comédie-Française, elle avait déjà élargi son répertoire en entamant une carrière cinématographique, qui commença en 1941 dans l'Assassinat du Père Noël, sous la direction de Christian-Jaque, qui devait devenir son second mari en 1947 avant de se séparer au milieu des années 1950, et avec lequel elle tourna à trois autres reprises, dans Sortilèges (1945), la Chartreuse de Parme (1948, dans le rôle de Clélia) et Adorables créatures (1952).
Outre ses collaborations avec Christian-Jaque, elle avait fait, entre autres, des apparitions remarquées dans les Anges du péché, premier film de Robert Bresson en 1943, le Président (d'Henri Verneuil, aux côtés de Jean Gabin, dont elle jouait la secétaire) en 1961, le Juge et l'assassin (de Bertrand Tavernier) en 1975 et enfin la mère Busato, dans la Petite Voleuse (de Claude Miller) en 1988.
Pendant une trentaine d'années, à partir du début des années 1960, elle vait également mené une troisième carrière d'interprète pour la télévision, dans divers feuilletons télévisés, dramatiques, téléfilms et pièces de théâtre filmées. On peut citer notamment, en 1972, son rôle de Constance Angellier dans le feuilleton les Gens de Mogador, réalisé par Robert Mazoyer d'après le roman d'Élisabeth Barbier, où elle jouait la mère du personnage interprété par Marie-José Nat.
Sa dernière apparition au cinéma remontait à 1997, dans Homère, la dernière odyssée (Nel profondo paese straniero), réalisé par Fabio Carpi, tandis que son dernier rôle à la télévision avait consisté en un rôle de second plan dans l'épisode « Mort en eaux troubles », diffusé le 15 avril 1999 de la série « policière » Une femme d'honneur.
Renée Faure était officier de la Légion d'honneur.
Ses obsèques seront célébrées vendredi 6 mai en l'église Saint-Martin de Meudon.
Sources
- (en français) – (non signé), Fiches consacrées à Renée Faure sur Internet Movie Database.
- (en français) – M. Th., [« Renée Faure, la force et la grâce »]. Le Figaro, 4 mai 2005.
- (en français) – Fabienne Darge, « Renée Faure, comédienne éclectique ». Le Monde, 4 mai 2005.
- (en français) – Vincent Garnier et AFP, « Décès de la comédienne Renée Faure ». AlloCiné, 3 mai 2005.
- (en français) – (non signé), « L'actrice Renée Faure est morte ». Le Nouvel Observateur, 4 mai 2005.