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L'Italie plaide pour un moratoire mondial sur la peine de mort

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Publié le 3 janvier 2007
Le gouvernement italien, apparemment au diapason d'une opinion publique largement choquée par les conditions de la mise à mort, samedi 30 décembre, de l'ancien président irakien Saddam Hussein,

Alors que l'Italie vient d'accéder, pour un mandat de deux ans, au Conseil de sécurité de l'ONU, où elle disposera de l'un des dix sièges de membres non permanents, son représentant permanent auprès des Nations unies, Marcello Spatafora, a rencontré son homologue russe, Vitaliï Tchourkine, alors que la Russie assume cette année la présidence du Conseil. Bien que cette question ne semble pas être du ressort du Conseil de sécurité, M. Spatafora a informé M. Tchourkine de la volonté du gouvernement italien de faire inscrire la question du moratoire à l'ordre du jour de l'Assemblée générale des Nations unies. On peut prévoir d'intenses consultations dans les couloirs du « palais de verre » dans les heures et jours à venir.

L'initiative de M. Prodi est la suite logique de démarches identiques précédemment faites par son pays auprès de l'assemblée générale de l'ONU en 1994 et en 1995.

Au cours des derniers jours, on a vu le gouvernement irakien dénier implicitement à l'Italie le droit de condamner l'exécution de l'ancien raïs, en pointant sa supposée « hypocrisie » et argüant que l'Italie serait mal placée pour donner des leçons compte tenu des conditions dans lesquelles, en 1945, l'ancien dictateur Benito Mussolini avait été sommairement jugé par des partisans communistes, puis mis à mort en compagnie de sa maîtresse.

La petite-fille du dictateur italien, Alessandra Mussolini, députée au Parlement européen, qui a eu l'occasion de voir des photographies de la mise en scène posthume de la dépouille de son grand-père, a fait part elle aussi de son dégoût devant les conditions de la pendaison de Saddam Hussein et la mise en circulation des images.

L'Italie est aussi particulièrement sensibilisée en raison de la grève de la faim et de la soif suivie depuis sept jours par le député européen et leader du Parti radical Marco Pannella, âgé de 76 ans, hospitalisé d'urgence, mardi 2 janvier, en raison de sa déshydratation, à la demande de ses médecins, qui lui ont demandé sans succès de cesser son mouvement. Le président du Conseil, Romani Prodi, s'est également entretenu par téléphone avec le gréviste de la faim pour tenter de le convaincre de renoncer à une initiative qui met sa vie en danger, compte tenu de son âge.

Marco Pannella avait entamé sa protestation dès la confirmation de la condamnation à mort de Saddam Hussein, dans l'espoir d'empêcher l'exécution de la sentence, et n'avait pas voulu cesser son mouvement une fois que le destin de l'ancien raïs a été scellé.

M. Pannella, qui revendique depuis des décennies sa non-violence dans la lignée du mahatma Gandhi, a déjà mené plusieurs mouvements de grève de la faim pour protester contre certaines atteintes aux droits de l'homme.

Marco Pannella justifie la poursuite de son mouvement par son manque de confiance envers les gouvernants italiens et les embûches procédurières qui pourraient surgir dans l'inscription rapide de la question du moratoire à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU.

Sources

Source francophone
Sources anglophones
Sources italophones