Jiří Paroubek pressenti pour devenir nouveau Premier ministre tchèque
Publié le 23 avril 2005
Jiří Paroubek, âgé de 52 ans, actuel vice-président du Parti social-démocrate tchèque (ČSSD, Česká strana sociálně demokratická) et ministre du Développement régional de la République tchèque, est pressenti par son parti pour prendre la tête d'un gouvernement de coalition appelé à remplacer celui conduit actuellement par Stanislav Gross, impliqué depuis dans un scandale relatif à sa fortune personnelle.
Le comité exécutif du parti, réuni samedi 23 avril, a recommandé que son président, M. Gross, ne présente sa démission de chef du gouvernement qu'une fois qu'aura été trouvé un accord avec les autres partis de la coalition gouvernementale visant à la reconduction de l'alliance.
Pour cette raison, Stanislav Gross a laissé prévoir qu'il rencontrerait le président de la République, Václav Klaus, lundi 25 avril, tandis que des rencontres bilatérales entre les chefs du ČSSD et ceux des autres partis de la coalition, l'Union chrétienne-démocrate (KDU-ČSL, Křesťanská a demokratická unie - Československá strana lidová) et les libéraux (US-DEU, Unie svobody - Demokratická unie), qui devraient survenir le même jour ou le lendemain.
L'accord avec les alliés du ČSSD ne fait guère de doute, ceux-ci ne posant comme condition à la poursuite de la coalition que le seul départ de M. Gross des affaires, départ qu'ils réclamaient depuis le début de la crise.
Hormis le changement de Premier ministre, on s'attend à peu de remaniements dans l'équipe gouvernementale qui devrait prendre le relais du cabinet actuel. M. Paroubek a déjà fait savoir, à la veille de la réunion du comité exécutif de son parti, que seuls quatre ministres devraient être remplacés sur les 18 que compte l'équipe actuelle. Outre le départ de l'actuel chef de gouvernement, on s'attend en effet au remplacement de MM. Jaroslav Palas, ministre de l'Agriculture, Jaroslav Bures, ministre des Relations avec le Parlement, et Vladimir Mlynar, ministre de l'Informatique.
Dès son entrée en fonction, le nouveau gouvernement devrait se trouver devant un choix délicat : celui du mode de ratification du Traité instituant une Constitution pour l'Europe, le principe d'une ratification par voie parlementaire ou référendaire n'ayant pas encore été décidé lorsqu'a éclaté la crise politique actuelle et étant resté en suspens depuis lors.
Les observateurs soulignent que la fragilité relative de la coalition gouvernementale (101 sièges – dont 70 pour le ČSSD – sur 200 à la Chambre des députés) devrait conduire le Premier ministre pressenti, qui n'est pas connu jusqu'ici comme une personnalité politique de premier plan, à ne pas tenter de grands bouleversements ni à lancer de grands chantiers en dehors de ceux qui sont en cours, l'équipe gouvernementale se bornant en quelque sorte à expédier les affaires courantes jusqu'aux prochaines élections générales, qui doivent survenir à la fin du mois de juin de l'année 2006.