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Islande : nouvelle éruption du volcan Eyjafjöll

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Carte du système volcanique d'Islande
L'éruption, le 25 mars
L'éruption, le 27 mars 2010
Langue glacière de Gígujökull, sur la calotte glacière Eyjafjallajökull

Publié le 15 avril 2010
Le volcan Eyjafjöll, qui culmine à 1 666 mètres d'altitude, dans le sud de l'Islande, est de nouveau entré en éruption mercredi, ouvrant une fissure d'environ deux kilomètres sous la calotte glaciaire Eyjafjallajökull, qui recouvre le volcan, et provoquant des colonnes de vapeur s'élevant à plus de 1 500 mètres au-dessus du glacier.

S'agissant d'une éruption de type sous-glaciaire, si une importante masse de glace fond, l'eau accumulée sous le glacier menace d'être violemment libérée à la surface et de provoquer des inondations[1]. En l'occurrence, une montée de 84 centimètres du niveau du fleuve Markarfljót et d'importantes coulées d'eau ont traduit le risque d'inondation. Une portion de la Route 1 passant à proximité du glacier, submergée par ces coulées, a dû être fermée. De nombreux séismes ont également été enregistrés dans la région.

En conséquence, entre 700 et 800 personnes habitant dans la zone ont été évacuées. Alors que l'éruption se serait déclarée à 01 h (heure locale, 02 h UTC), les premières évacuations ont commencé, hier, vers 02 h (heure locale, 03 h UTC).

Alain Bernard, volcanologue belge, a expliqué à la RTBF : « Il y a un changement dans l'activité du volcan, donc quand l'éruption a commencé, l'activité était sous forme de ce qu'on appelle les fontaines de lave, c'est-à-dire […] du magma en fusion qui est projeté [en hauteur]. Et depuis trois jours, il y a une nouvelle fissure qui s'est ouverte, et maintenant la lave sort sous un glacier. Donc, la rencontre entre du magma à haute température et la glace, […] ça fait des explosions de vapeur et c'est ça qui engendre une activité qui est plus explosive et qui engendre des cendres volcaniques faites de débris de silicate, du magma qui refroidit et qui est projeté à six kilomètres ou huit kilomètres de haut dans l'atmosphère ».

L'Eyjafjöll était déjà entré en éruption le 20 mars dernier, à Fimmvörðuháls, entre les glaciers Eyjafjallajökull et Mýrdalsjökull, sans faire ni victime et dégât. Cette nouvelle éruption, de niveau 1 sur l'échelle VEI[2], survient moins de deux jours après la fin de la précédente et serait dix à vingt fois plus puissante. Les trois autres éruptions, qui eurent lieu aux alentours de 550, en 1612 et entre 1821 et 1823, ont chacune été accompagnées du réveil du Katla, volcan subglacial voisin réputé comme « dangereux » car étant à l'origine de fortes inondations. Selon les géophysiciens, son éruption est à craindre, les systèmes volcaniques des deux volcans étant considérés comme liés.

L'Islande, île à l'activité volcanique intense, est située sur la dorsale médio-atlantique, à la jonction des plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne.

Perturbation du trafic aérien

Situation au 15 avril 2010 à 18 h UTC du nuage de cendres issu de l'éruption
Photographie (NASA) du nuage de cendres
Le nuage de cendres à Bergen, en Norvège, le 15 avril 2010

Le trafic aérien a été perturbé, voire suspendu totalement dans certains cas, lorsque les espaces aériens nationaux ont été fermés, dans plusieurs pays d'Europe du Nord et l'Ouest en raison d'un important nuage de cendres formé par l'éruption, qui risquerait d'endommager les moteurs et le fuselage des avions ainsi que d'empêcher une bonne visibilité.

Les cendres du volcan islandais ne permettent pas aux avions de voler en sécurité. Ces cendres réduisent la visibilité et peuvent sérieusement endommager les moteurs. Dans ces conditions, de nombreux aéroports d'Europe du Nord ont dû laisser les appareils au sol.

Selon le NATS, principal organisme de gestion du trafic aérien au Royaume-Uni, aucun vol en dehors des urgences avérées n'est possible.

La Finlande a, quant à elle, restreint fortement le trafic aérien du nord et du centre-ouest du pays.

En Belgique, le ciel de la partie nord est interdit de vols aux instruments depuis 14 h 30. À partir de 16 h 30, l'espace aérien est complètement fermé pour une durée indéterminée, d'après Belgocontrol. La réouverture de l'espace aérien sera décidée par le Secrétaire d'État belge dès que les conditions le permettront.

En France, ce sont 25 aéroports qui subissent les conséquences du nuage, avec des fermetures échelonnées entre 17 h, comme celui de Calais, et 23 h, comme pour Paris-Charles-de-Gaulle, selon la situation géographique de l'aéroport. Ces fermetures ont notamment perturbé les services postaux empêchant ainsi l'acheminement du courrier.

Cependant, les aéroports internationaux en Islande ne sont pas touchés, selon Isavia.

Notes

Voir aussi

Sources