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Gilets jaunes : mardi 22 janvier 2019

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Publié le 22 janvier 2019
Cette journée des « Gilets jaunes » du mardi 22 janvier 2019 est la 67ème journée qui fait suite à la journée du 21 janvier, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2019.

À Fougères, le radar de la rocade sud a été de nouveau vandalisé. À Berd’huis, le radar automatique de la D 955 a été enlevé par une société spécialisée dans la maintenance.

Vers 5h30, ce matin, à Roye, 22 Gilets jaunes ont cherché à bloquer des poids lourds au rond-point dit de Kuehne Nagel, situé sur la route de Montdidier.

Vers 7h30, sur France Culture, le vice-bâtonnier du Barreau de Paris, Basile Ader, a affirmé que les Gilets jaunes jugés ne sont pas « en pleine capacité » violant le « principe du procès équitable » : juger à 6 heures du matin une personne qui a été arrêtée depuis un long moment et qui est donc fatiguée, c'est « absolument insupportable ». 50% des interpellations sont classées sans suite.

À Brionne, les Gilets jaunes ont décidé de reprendre quatre jours par semaine le rond-point de la Lune.

Vers 7h41, Benjamin Griveaux a twitté « insupportables et méprisantes paroles de Thill Agnes », députée LaREM de la 2ème circonscription de l'Oise. Ces mots « viennent nourrir tous les préjugés ignobles que je continuerai à combattre inlassablement ». Avant la réaction de Griveaux, Aurélien Taché c'est désolidarisé d'Agnès Thill dans une lettre adressé à Gilles Le Gendre et co-signé par une trentaine de ses collègues dont l'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Travert et Matthieu Orphelin. La lettre a dénoncé des "propos inadmissibles, "non seulement inouïs mais racistes", comportement qui "déshonore" le groupe. Dans un communiqué, Gilles Le Gendre et Stanislas Guerini, le patron de LaREM, ont pris publiquement leurs distances avec l'élue en dénonçant des opinions "contraires" aux engagements du mouvement.

Devant la commission des lois de l’Assemblée nationale, ce matin, Christophe Castaner a affirmé que dix personnes sont décédées depuis le début des Gilets jaunes et « quatre personnes ont été frappées violemment à la vision », certains pouvant effectivement perdre un œil. « On parle de perte d'œil, je préfère ne pas reprendre se terme là. Le 24 décembre (ndlr : novembre), j'ai été avec Laurent Nuñez à l'hôpital Cochin « pour voir le premier policier blessé » qui avait un « œil emporté dans le cadre de l'explosion d'une bombe agricole ». Il y a 81 enquêtes pour violences policières ouvertes auprès de l'IGPN. Les forces de sécurité qui utilisent des lanceurs de balles de défense (LBD) seront équipées de caméras-piétons dès samedi. Elles devront être "systématiquement" activées "en conditions normales" mais pas "en cas d'agression" des forces de l'ordre.

Pour le journal Libération, au moins 15 personnes ont perdu la vue d'un œil et pour le collectif Désarmons-les, 17 personnes ont été gravement touchées à l’œil.

Sur RMC Story, Marlène Schiappa a affirmé « que Galilée était tout seul face à la majorité pour dire que la Terre était ronde et qu’elle tournait. La majorité pensait qu’elle était plate et statique ».

En Moselle, plusieurs camps sont installés sur des terrains privés près de ronds-points notamment à Aumetz, Kanfen, Basse-Ham et Ennery. Certains ont reçu la visite de la préfecture pour leur signifier que leur aménagements violent le code de l’urbanisme : une constructions au moins égale à 5 m² doit faire l’objet d’un permis de construire. Une tonnelle démontable peut être implantée au maximum trois mois.

À Saint-Quentin, une trentaine de Gilets jaunes se sont rassemblés devant le commissariat pour soutenir deux personnes placé en garde à vue pour avoir bâché un radar automatique.

Vers 10h46, en direct sur LCI, à Aix-la-Chapelle (Allemagne), Emmanuel Macron a été accueilli aux côtés d'Angela Merkel sous les sifflets, les huées et les « Macron Démission !» et « Merkel muss weg » »(Merkel doit partir) d'une centaine de Gilets jaunes français et allemands.

Ce matin, à Lille, devant Lille Grand Palais, protestant contre la venue (pas encore confirmée) de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, le Gilets jaunes Alexandre Chantry a été arrêté et placé en garde à vue pour manifestation non déclarée. Après son interpellation, des Gilets jaunes se sont réunis devant le commissariat de Lille pour réclamer sa libération.

Ce matin, à Abbeville, les cabanes des gilets jaunes ont été détruites. François Ruffin a comparé Emmanuel Macron à Adolphe Thiers, ancien président de la République qui réprima dans le sang la Commune de Paris.

Ce matin, à Bellac, Syndicats et Gilets jaunes sont restés mobilisés devant le centre de tri postal de Bellac et le courrier n’a pas été distribué.

Ce matin, a propos du Traité d'Aix La Chapelle, le groupe « En Marche ! Metz Métropole » a twitté : « Pour Thierry Mariani, Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Jordan Bardella, si ils n'ont pas eu l'information pour éviter les FakeNews sachant que cela est désormais puni par la loi. Marine Le Pen à répondu : « voilà ! On y est ! En désaccord avec « En Marche », on se fait menacer de prison ».

Sur RMC, interviewé par JJ Bourdin, le Toulousain Laurent Soulié, initiateur de la marche républicaine dimanche a dénoncé « des gens qui sont dans la rue avec des marteaux » pour casser des vitrines banques lors des manifestations des Gilets jaunes. "Quand on est dans ces actes là, on est pas dans une revendications sociale".

À Lille, devant le commissariat, une policière a été filmé notamment "certaines parties de son corps", avec des "propos dégradants" et insultants prononcés par un Gilet jaune père de famille de 52 ans et les images auraient été diffusées publiquement sur les réseaux sociaux.

À Nevers, sous la neige, une soixantaine de Gilets jaunes ont manifesté pour défendre leur porte-parole, Joakim Lesly, convoqué devant la justice pour avoir organisé des manifestations non déclarées et entrave à la circulation. Joakim Lesly avait demandé à ses soutiens de ne pas venir au tribunal pour ne pas lui "porter préjudice". Il a écopé de 3 mois de prison avec sursis.

À Saint-Malo, le tribunal correctionnel a condamné un jeune Briaçain de 35 ans, à des travaux d’intérêt général de 105 heures pour rébellion et outrage lors de la dispersion des Gilets jaunes au rond-point du Naye le 6 décembre. « Je suis en guerre judiciaire contre la France. Je ne suis plus un citoyen français » a-t-il indiqué après n’avoir répondu qu’à un rendez-vous sur quatre prévus. Il est obligé de déménager sur les aires de stationnement avec un bus qui abrite sa femme et ses enfants. Une quarantaine de Gilets jaunes l'ont acclamé après leur sortie du tribunal.

À La Rochelle, le tribunal a condamné huit Gilets jaunes à des amendes de 380 à 450 euros pour entrave à la circulation près des dépôts pétroliers de la Pallice.

À Quimper (Finistère), trois Gilets jaunes ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis pour des violences contre des CRS, lors de la manifestation du 5 janvier, à Quimper. Un des trois est également poursuivi pour rébellion et un autre pour outrages.

À Rouen, le porte-parole des Gilets jaunes, François Boulo, a appelé sur un réseau social se joindre à « la grève générale illimitée » de la CGT prévu le 5 février 2019 dans toute la France.

À Belfort, le Gilet jaunes de 40 ans qui a frappé au niveau du casque un policier et lui a donné des coups de pieds samedi, a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme.

À Tomblaine (Meurthe-et-Moselle), le maire PS, Hervé Féron, a refusé d’organiser le grand débat national des Gilets jaunes, mais : « bien sûr, si on me demande les clés pour organiser ce débat dans une salle municipale, je les mettrai à disposition », tempère-t-il, « mais je ne participerai pas à cette mascarade ».

À Paris, la justice statuera ultérieurement le recourt contre la détention provisoire déposé par Christophe Dettinger et sa remise en liberté en attendant son procès le 13 février. La date d’audience doit encore être fixée.

Après-midi, à Bellac, les Gilets jaunes qui bloquaient le centre de tri postal ont reçu l'assignation du tribunal de grande instance de Limoges leur demandant de quitter les lieux pour « entrave au commerce de La Poste et de ses partenaires » et violation des libertés « de travail des salariés non grévistes », de « la libre circulation des biens et des personnes ».

Dans le journal L'Express, Laurent Alexandre, chirurgien et énarque, a affirmé que la crise des Gilets jaunes qui réveille un populisme anti-immigration vient de trois angoisses :

  • identitaire, des "petits Blancs" de devenir minoritaires ;
  • éthique, par la sélection embryonnaire et le "bébé à la carte;
  • de déclassement, à cause de l'IA (intelligence artificielle).

Ces trois crises ne sont pas près de s'arrêter pour 100 ans.

Dans le journal Contrepoints, Vincent Feré a affirmé que les Gilets jaunes sont les nouveaux Sans-culottes, même si d'après Albert Soboul en 1792/94, ils étaient des ouvriers qualifiés et de la petite bourgeoisie de boutiquiers et d’artisans, nullement de marginaux et de prolétaires.

Pas convaincus par le Grand Débat National, les Gilets jaunes de Midi-Pyrénées ont lancé leur plateforme participative www.midi-pyrenees.plateforme-gilets-jaunes.fr fabriquée par Cap Collectif. L'auteur de la plateforme est un sympathisant des Gilets jaunes. Le contenu est réalisé par les Gilets jaunes toulousains, selon les principes votés en Assemblé Générale.

Ce soir, l'association 40 millions d'automobilistes a lancé son site internet : tous les usagers de la route à venir son invité à exposer leurs inquiétudes et exprimer leurs avis et proposer leurs solutions : www.legranddebatnational.com

Au soir, à Saint-Martin-de-Valgalgues, une quarantaine de Gilets jaunes s’est réunie une quatrième fois au foyer Georges-Brassens pour créer leur association “Mouvement citoyen issu des Gilets jaunes cévenols”. Les statuts seront posés à la sous-préfecture ce jeudi.

Ce soir, selon Cnews, plus de 900 événements (« ren­contres », « réunions publique », « déjeuners-débats ») ont déjà été déclarés sur le site internet du GDN (www.granddebat.fr).

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