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Gilets jaunes : lundi 4 février 2019

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Publié le 4 février 2019
Cette journée des « Gilets jaunes » du lundi 4 février 2019 est la 80e journée qui fait suite à la journée du 3 février, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs radars ont été détériorés :

  • à Talmont-Saint-Hilaire, le radar fixe a encore été vandalisé;
  • à Saint-Quentin, le radar du viaduc de Picardie à été incendié;
  • à Ramatuelle, à peine remis en fonction, le radar à nouveau pris pour cible: "RIC" tagué en blanc.

À Belfort, le dépôt des bus Optymo a été bloqué par des Gilets jaunes.

À Vedène, les Gilets jaunes ont filtré le péage rendu gratuit d'Avignon nord de l'A7.

À Montargis, il y a tellement de gens dans la souffrance que les Gilets jaunes du rond-point cacahuète du MacDonald, à l'entrée de Montargis, ne veulent plus dialoguer.

Le Gilet jaune Eric Drouet a proposé ce matin un nouveau sondage avec une charte, que chaque personnalité extérieure au mouvement mais intéressée à la défense du mouvement devra signer avant toute chose. Celle-ci attestera que la personne signataire est pour l’instauration du RIC et une VIe République. Elle prendra "l’engagement moral de ne pas se présenter aux premières élections découlant de l’instauration d’une VIe République". Une fois acceptée, "le choix de ces personnalités se fera ensemble et dans un second temps". Le sondage a récolté 95% d'opinions favorables.

Comme chaque lundi, les tribunaux ont condamné les Gilets jaunes arrêtés samedi par les agents de l'ordre :

  • à Valence, les deux Gilets jaunes âgés de 27 ans, l'élu et son ami qui avaient été contrôlés en possession d'engins explosifs samedi ont été condamné à 2.000 euros d’amende avec sursis;
  • à Marseille, le Gilet jaune de 41 ans, qui avait posté une vidéo sur Facebook samedi 26 janvier affirmant « vous êtes des gros fils de putes les flics ! On va vous péter ! Profitez bien de vos familles ! » a été condamné à six mois de prison avec sursis.
  • à Albertville, le Gilet jaune de 23 ans, qui avait publié sur Facebook la photographie d’un fusil à pompe accompagnée du commentaire "À samedi les CRS, on vous attend”, a écopé de trois mois ferme.

À Villecomtal-sur-Arros, ce matin, des Gilets jaunes gersois ont bloqué l’usine Danone. Ils sont partis vers 9 heures. Une vingtaine de gendarmes étaient sur place.

À Évry-Courcouronnes (Essonne), ville située à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, Macron a rendu visite à une association de banlieue s'occupant de la citoyenneté et de l'accompagnement des familles à Evry puis il a participé de 17 heures à 23h45, à son 5e grand débat à Evry-Courcouronnes, avec des maires et des parlementaires d'un des 1.500 quartiers prioritaires d'Ile-de-France qui font l'objet d'aide spécifiques de l'État. Vantant les richesses économiques du département du 93, le président Emmanuel Macron a affirmé que la Seine-Saint-Denis c'est la Californie : « il n'y a que la mer qui manque ». Le président y a parlé du droit de vote des étrangers sans se prononcer sur la question.

Répondant au seul maire Rassemblement national d'Ile-de-France, Cyril Nauth, le président a expliqué sa vision de l'immigration. "Je n'ai jamais dit l'immigration est une charge dans le sens que vous avez évoqué. C'est un défi qu'on a nous, a-t-il déclaré. Nous sommes dans un monde de migrations que ça nous plaise où non, on peut se voiler la face, les migrations sont là". Dans un message implicite à son homologue américain, Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne croit "pas du tout aux gens qui font des murs, ça ne marche pas".

À La Rochelle, suivant les réquisitions, trois Gilets jaunes interpellés le samedi 5 janvier, ont été condamnés, devant un parterre important de gilets jaunes (alors sans chasubles fluo) solidaires :

  • un manifestant de 20 ans, en emploi aidé à La Rochelle, vivant dans un bungalow, et qui a été arrêté en possession de trois petits flacons d’appât liquide très odorant, a écopé d’une amende de 150 euros pour "participation avec arme à une manifestation ou réunion publique" ;
  • un manifestant de 37 ans, ancien encadrant en insertion, vivant en camping-car, et qui a jeté sur les agents de l’ordre des galets de grenades lacrymogène, a écopé d’une amende de 150 euros pour "violence avec usage ou menace d’une arme sans incapacité";
  • un père de famille de 41 ans, ouvrier dans l’agroalimentaire, et qui a jeté entre cinq et dix pierres sur les policiers, a écopé de quatre mois de prison avec sursis..

À Bergerac, les Gilets jaunes ont à nouveau filtré la circulation sur le rond-point de Creysse. Les policiers leur ont ensuite demandé d'arrêter les opérations. Ils ont promis de re-bloquer la circulation dès demain mardi matin.

À Nevers, des Gilets jaunes ont fait irruption au centre des finances publiques ; bloqué dans le sas d'entrée, l'un d'entre eux fait un malaise.

À Paris, le ministère de l’Intérieur a publié les critères pour la délivrance d'un titre de séjour pour raisons de santé, notamment celui pour un étranger qui ne peut bénéficier d’un « traitement approprié » dans le système de santé de son pays.

À Nîmes, les Gilets jaunes ont invité à un rassemblement devant le palais de justice.

À Montpellier, interrogé par un journaliste, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner est revenu sur le terme de "bavure" : "la bavure est une tâche d'encre qu'on enlève d'une feuille. Une personne blessée quelle qu'elle soit, ça n'est jamais une bavure. " Les violences sont le fait de brutes qui attaques les forces de l'ordre. Les Gilets jaunes ont manifesté devant le commissariat pour la visite de Castaner.

À Lucciana (Corse), les agents de l'ordre ont expulsé la vingtaine de Gilets jaunes qui ont bloqué le dépôt pétrolier. Ils ont aussi bloqué le dépôt pétrolier de la Marana situé au sud de Bastia. D'autres Gilets jaunes ont manifesté devant la Préfecture d'Ajaccio. A Ajaccio, un autre groupe a bloqué l'accès au port de commerce avant d'être délogés.

À Rodez, les Gilets jaunes se sont divisés en deux groupes.

Invité d'Europe 1, Bernard Tapie a été rassurant : les Gilets jaunes sont "la traduction réelle de ceux qui ne votent plus".

Dans le journal Le HuffingtonPost, le journaliste Gregory Rozieres a affirmé que des questions polémiques « épouvantails » débattues sur le site le www.le-vrai-débat.fr ont un résultat clair et net :

  • la « peine de mort » obtient 15% des 1800 votants;
  • le « mariage pour tous » est rejeté par 83% des 1700 votants ;
  • "contrôler l'immigration" obtient 56% de votes pour;
  • le quota de migrants non-européens n'obtient que 40% de votes pour;
  • L'expulsion des fichés S, la suppression des allocations familiales pour les parents d'enfants délinquants et le retour du service militaire n'obtiennent aucune majorité claire.

Sur la chaine 1ere, le directeur général de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration, Didier Leschi, a annoncé l'expérimentation d'une carte d'achats dans les commerces (sans possibilité de retrait de cash) pour les demandeurs d'asile. L'aide aux demandeurs d'asile en Guyane représente environ 10 millions d'euros (l'ADA est de 8,50€ par jour en Guyane).

Dans le journal Les Echos, l'enseignante-chercheuse en management des ressources humaines, Caroline Diard, a affirmé que « les bulletins de salaire de janvier 2019 réservent quelques mauvaises surprises ».

Dans le journal Le Figaro, l'avocat Gilles William Goldnadel s'est demandé « par quelle folle médecine le Français est-il forcé à avaler périodiquement sa pastille de Vichy ? ».

Toujours dans le journal Le Figaro, le linguiste Bernard Cerquiglini s'est demandé : « « gazer », « gueules cassées »... les Gilets jaunes savent-ils de quoi ils parlent ? ». Il ne faut pas dire « on s'est fait gazer », mais plutôt « on s'est fait lacrymoser ».

Dans le journal Le Jdd, le journaliste Thomas Liabot Goldnadel a affirmé que bien avant les Gilets jaunes, Facebook a changé les conditions de la démocratie.

Dans le journal de France Bleu Lorraine, le Gilet jaune de la ZAC d'Augny Yann Werner a demandé : "avec 750€ par mois comment on bouffe ? La réponse est sans le journal L'Obs : on mange « beaucoup de nouilles ».

Dans le journal francetvinfo, un travailleur social et militant associatif à Grigny, Aboubakar Sakanoko, a affirmé : « cette situation de précarité qui offusque une bonne partie de la population française, nous, dans les quartiers, on vit ça depuis quarante ans ! ».

Toujours dans le journal francetvinfo, le rappeur Rost, a affirmé : « les Gilets jaunes sont l'autre banlieue de la France, les revendications des Gilets jaunes sont ce que ses habitants réclament depuis des années ».

Dans le journal Les Echos, l'éditorialiste politique Cécile Cornudet compte les points du match d'improvisation entre Macron et les Gilets jaunes.

Dans le journal Le Point, la journaliste Sophie Coignard a affirmé que les violences policières et les petites phrases présidentielles ne justifient pas les délires verbaux dans les cortèges et sur les réseaux sociaux.

Dans le journal Nice-provence, le journaliste Pierre-Émile Blairon espère que cette nouvelle révolution mondiale va être le coup d’arrêt de cette dérive qui mène le monde à sa perte.

Dans le journal L'Opinion, l'historien Henri Prévost-Allard a affirmé que « certaines personnes voient trois trimestres de leurs revenus confisqués par l’Etat… au nom de la justice sociale – une certaine forme de proxénétisme ».

Dans le journal Contrepoints, Charles Boyer a affirmé que Gilets jaunes ont découvert qu'il est beaucoup plus facile de s’organiser pour s’entraider sans passer par l’État ni par d’autres institutions établies, syndicats ou partis politiques.

Dans le journal Dreuz, le docteur Thierry Ferjeux Michaud-Nérard a affirmé que les taxes sur les automobilistes ont rapporté 67 milliards d’euros à comparer aux 73 milliards d’euros d’impôt sur le revenu de cette même année 2017.

Toujours dans le journal Dreuz, le journaliste Jean Patrick Grumberg a affirmé que les Gilets jaunes et Michel Onfray blâment le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) alors que c’est le copinage entre les entreprises du CAC 40 et le pouvoir qu’il faut blâmer : la perversion du capitalisme par le capitalisme de connivence.

À Béziers, le maire de la ville, Robert Ménard, a échoué à imposer l’immigration dans un débat avec sept cents personnes, c'est le pouvoir d’achat a occupé l’essentiel de la discussion.

À Marseille, lors d’un conseil municipal, la conseillère municipale écologiste, Lydia Frentzel, a prévenu le sénateur du RN (Rassemblement National) Stéphane Ravier : « monsieur Ravier, on se verra dans le 13e-14e, je vous préviens ! », ce à quoi le RNiste lui demanda : « toujours au même hôtel, à la même heure ? ». L'écologiste a alors considéré que le RNiste sous-entendait qu'elle était une prostituée qui allait à l'hôtel toutes les semaines avec lui, et que les femmes de l'hémicycle couchent avec tout le monde, ce qui pour l'écologiste est un dérapage indécent, vulgaire et sexiste et à alors qualifié le RNiste : « c'est un goujat, c'est un goujat », puis coupant son micro : « monsieur le maire vous avez entendu ce qu'il m'a dit ? »

Mais le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, lui a répondu « poursuivez, poursuivez », cependant l'écologiste ne poursuivit pas et répondit hors-micro au RNiste qui précise que le rendez-vous aurait lieu à l’Hôtel… de ville.

Le maire lui répondant : « en tout cas, ce n’est pas dans mon bureau, hein ». L'écologiste alluma alors son micro et qualifia le RNiste : « c'est un scandale ! Ce bonhomme est un scandale! Un odieux personnage! Vous êtes une merde ! c'est pareil, ça vous va très bien ! ».

« Je vais porter plainte contre monsieur Ravier pour diffamation », a lâché l'écologiste. « Et moi pour insulte » lui a rétorqué le RNiste. Deux élus ont demandé au maire de prononcer un rappel à l’ordre au RNiste, notamment Benoît Payan (PS) et Yves Moraine (LR).

Patrick Mennucci (PS), Benoit Payan (PS), Samia Ghali (PS) ou encore Jean-Marc Coppola (PCF) ont menacé de quitter le conseil municipal, si le RNiste ne présente pas ses excuses. Et en fin de séance, Jean-Claude Gaudin a demandé au RNiste de retirer "ses propos qui peuvent être considérés comme insultants".

La présidente RN Marine Le Pen a déclaré ne pas vouloir de « police de la blague de mauvais goût ».« Mais ce n’est pas du mauvais goût », a rétorqué l’écologiste.

Voyant le déferlement de haine, moqueries et d’insultes sur les réseaux sociaux, sa nièce lui a téléphoné depuis Chypre pour la prévenir et malgré le soutien qu'elle a reçu de Kabylie, l'écologiste a décidé de :

  • exiger des excuses publiques du RNiste;
  • porter plainte contre le RNiste pour "injure publique sexiste";
  • écrire au préfet pour demander la fermeture d'un website la présentant comme « la nouvelle copine de Schiappa » en poupée gonflable, car elle trouve ça dégueulasse, immonde.

Invité sur le plateau de RTL, le président de la CGT, Philippe Martinez, a changé son fusil d’épaule et n'est plus fermé à se joindre aux Gilets jaunes : la suppression de la taxe sur l'essence était soutenue par le patronat et l'extrême-droite, ce qui ne séduisait pas la CGT.

Aujourd'hui, la hausse du SMIC, la justice fiscale ou encore plus de services publics demandé par les Gilets jaune peut recevoir le soutien de la CGT. Philippe Martinez a semblé gêné face à la question de la journaliste Elizabeth Martichoux pour savoir s’il allait défiler côte à côte avec le Gilet jaune Éric Drouet : « nous allons défiler côte à côte avec des Gilets jaunes qui portent des revendications sociales ».

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