Des milliers de chrétiens encore dans les camps en Inde
Publié le 7 septembre 2009
L'ONG chrétienne Portes Ouvertes vient de lancer une pétition[1] pour dénoncer les persécutions dont sont victimes les chrétiens de l’État d’Orissa en Inde et demander au gouvernement indien plus de justice envers cette minorité.
- Parqués dans des camps
- Actuellement, 4 000 chrétiens sont parqués dans des camps de réfugiés depuis plus d’un an après avoir été chassés de chez eux par des extrémistes hindous. Leurs tentes sont en train de pourrir sous l’effet conjugué de la chaleur et de l’humidité. Ils ne peuvent retourner ni dans leur village, ni dans leur champ.
- Victimes de ségrégation
- Les maisons et les champs qui appartiennent aux hindous sont marqués d’un foulard orange. Les autres biens, appartenant aux chrétiens, ont été livrés à la destruction et au pillage. Sur les 50 000 personnes déplacées, moins de la moitié sont retournées chez elles. Celles qui ont pu le faire se sont souvent vues refuser l’accès à l’eau, à l’électricité, et même aux commerces.
- Victimes d’un chantage odieux
- Aujourd’hui, des temples hindous ont été construits sur les ruines des églises avec un règne de la terreur continue. Les déplacés n’ont d’autre choix que de se convertir à l’hindouisme pour retourner chez eux et récupérer leur terre
- Les responsables toujours pas inquiétés : Sur plus de 750 plaintes déposées dans les postes de police des districts de Khandamal et de Gajapati, une seule a abouti à une condamnation. Ceux qui sont appelés comme témoins devant la justice sont menacés de mort.
- Un an déjà
- Le 23 août 2008, le meurtre [2] d’un dirigeant extrémiste hindou (revendiqué pourtant par des maoïstes) a déchainé une vague de violences antichrétiennes de deux mois et demi dans au moins 13 districts de l’État d’Orissa, particulièrement celui de Khandamal. Cette vague a fait officiellement 120 morts, mais sûrement plus. En tout, 250 églises ont été détruites et 50 000 personnes ont été déplacées.
- Les minorités de plus en plus stigmatisées
- Le mois dernier, la commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (US Commission on International Religious Freedom) a placé l’Inde sur sa liste de vigilance en raison de la « montée des violences commises envers les minorités dans ce pays ».
Cette année, l’Inde est passée de la 30 à la 22ème place de l’index des persécutions[3], la liste des 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés.
Bien que l’Inde soit une démocratie qui garantit la liberté de religion et se veut laïque, huit États indiens ont adopté des lois anti-conversion. Ces lois ont pour but d’empêcher les hindous de se convertir à une autre religion et sont utilisées par les extrémistes hindous pour atteindre leur but : faire de l’Inde une nation exclusivement hindoue.
On estime que les chrétiens représentent 2,3 % de la population, les hindous 80,6 % et les musulmans 13,4 %.
Sources
- Communiqué de presse : ((fr)) « Des milliers de chrétiens encore dans les camps en Inde ». Portes Ouvertes, 7 septembre 2009.