Canada : le gouvernement, plusieurs villes et des entreprises se mobilisent contre Facebook
Publié le 6 juillet 2023
Le gouvernement fédéral a annoncé qu'il n'investira plus dans des publicités sur Facebook et Instagram tant que Meta, la société mère de ces plateformes, maintiendra le blocage des contenus journalistiques canadiens.
Meta s'oppose à l'adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne, laquelle exige que les géants du web rémunèrent les médias pour le contenu diffusé sur leurs plateformes en ligne.
C'est difficile de continuer d'appuyer avec les sous du gouvernement une compagnie qui refuse de reconnaître le rôle du journalisme libre, indépendant et non partisan dans notre pays. | ||
— Pablo Rodriguez, ministre du Patrimoine canadien |
Le gouvernement a promis de réinvestir les 11 millions de dollars qu'il dépensait annuellement sur les réseaux sociaux de Meta, dans des « campagnes majeures ».
« Ce n'est pas qu'une simple dispute à propose de la publicité. C'est aussi une lutte pour notre démocratie », a déclaré le premier ministre, Justin Trudeau.
Cette décision a été suivie par le gouvernement du Québec, qui cessera également « toute publicité » sur Facebook et Instagram. « En solidarité avec les médias, la décision a été prise de cesser toute publicité du gouvernement sur Facebook, le temps que Meta reprenne les discussions sur l’application de la loi C-18. Aucune entreprise n’est au-dessus des lois », a déclaré le premier ministre du Québec, François Legault.
Après le fédéral et le gouvernement du Québec, c'est au tour des villes de suspendre l'achat de publicités sur Facebook, dont Montréal, Québec et Longueuil.
Plusieurs entreprises liées à la presse ont également pris une décision similaire, notamment Québecor, Cogeco et La Presse.
- Le Parti conservateur désapprouve le gouvernement
Tandis que le NPD et le Bloc québécois ont apporté leur soutien au gouvernement, le Parti conservateur du Canada (PCC) a exprimé son désaccord avec le front commun lancé par le gouvernement Trudeau et les autres partis d'opposition. « La censure d'Internet de Trudeau nuit aux petits médias locaux et indépendants tout en prenant le parti des grandes entreprises et des médias financés par l'État comme la CBC. » a déclaré Rachael Thomas, députée conservatrice. Si les conservateurs arrivent au pouvoir, ils s'engagent à abroger la Loi sur les nouvelles en ligne.
- Meta reste inflexible
Meta demeure inébranlable dans sa position. « Comme l'a dit le ministre du Patrimoine canadien, la manière dont nous choisissons de nous conformer à la législation est une décision d'affaires que nous devons prendre, et nous avons fait notre choix » a déclaré l'entreprise dans un courriel. « La Loi sur les nouvelles en ligne est une loi imparfaite qui fait fi du fonctionnement de nos plateformes, des préférences de leurs utilisateurs et de la valeur que nous accordons aux éditeurs de presse. »
Sources
[modifier | modifier le wikicode]- ((fr)) – Jean-François Thériault & Dominique Degré, « Le mouvement politique contre Meta prend de l’ampleur ». Radio-Canada, 5 juillet 2023.
- ((fr)) – Francis Halin, « Blocage des nouvelles: Québecor, Cogeco et La Presse cessent leurs placements publicitaires sur Meta ». TVA Nouvelles, 5 juillet 2023.