Évasion d'un ancien ministre colombien otage des FARC, après six ans de captivité
Publié le 6 janvier 2007
Fernando Araújo, ancien ministre colombien du Développement, qui avait été enlevé par un commando de 37 membres des FARC le 5 décembre 2000 à Carthagène, alors qu'il faisait son jogging quotidien, et était détenu depuis cette date comme otage, est parvenu à s'échapper des mains de ses ravisseurs, dimanche 31 décembre 2006, profitant de l'attaque de troupes de l'armée colombienne contre le camp de guerilleros dans lequel il était retenu prisonnier.
M. Araújo a donné quelques détails sur les conditions de sa détention et de son évasion, vendredi 5 janvier 2007, dans un entretien accordé à la chaîne de télévision colombienne RCN.
Il semble que M. Araújo n'ait pas été enchaîné ou entravé dans ses mouvements dans le camp où il était retenu prisonnier puisque, lorsque le raid de l'armée colombienne, appuyé par des hélicoptères du 1er bataillon de lutte anti-guérilla, a commencé, et que les premiers échanges de coups de feu ont retenti, il a immédiatement pu fausser compagnie à ses ravisseurs pour s'enfuir dans la jungle, où il a marché durant cinq jours avant d'arriver dans un village nommé San Augustin, hors du contrôle des rebelles, où il a été retrouvé par des soldats de l'infanterie de marine colombienne.
Le raid des militaires colombiens n'est pas survenu par hasard, puisque c'est un renseignement fourni par un informateur qui a permis de localiser le lieu de détention de l'ancien ministre, et que la décision d'attaquer le camp a été prise au plus haut niveau de responsabilités, avec l'accord de la famille de l'otage.
On a appris à cette occasion que M. Araújo était le seul otage détenu dans un camp qui réunissait environ 200 guerilleros. Selon les informations fournies par le ministre de la Défense, Juan Manuel Santos, six des guerilleros ont été tués dans les combats avec les forces régulières, tandis qu'un soldat de l'infanterie de marine perdait la vie et que deux autres militaires étaient blessés. Sur l'ensemble des guerilleros du camp, seule une douzaine était affectée à la surveillance rapprochée de l'otage, avec tours de garde alternés de deux heures chacun.
Les dernières preuves montrant que M. Araújo était en vie avaient été montrées en décembre 2005, lorsque les ravisseurs avaient mis en circulation un enregistrement vidéo sur lequel apparaissait l'ancien ministre.
Les FARC détiennent toujours une soixantaine d'otages, parmi lesquelles Ingrid Betancourt, ancienne candidate à l'élection présidentielle, soutenue par le parti Oxígeno Verde, enlevée le 23 février 2002 en même temps que sa directrice de campagne Clara Rojas. Mme Rojas, dont la détention est moins médiatisée que celle de son amie, avait refusé une offre de libération faite ultérieurement par ses ravisseurs, afin de continuer à partager la captivité d'Ingrid Betancourt.
Sources
- Sources anglophones
- ((en)) – BBC News, « Colombian minister flees captors ». BBC News, 5 janvier 2007.
- ((en)) – Sergio De Leon pour Associated Press, « Colombian Ex-Official Escapes Rebels ». Guardian Unlimited, 5 janvier 2007.
- ((en)) – Hugh Bronstein pour Reuters, « Ex-Colombian minister escapes after 6 years hostage ». SignOnSanDiego.com, 5 janvier 2007.
- ((en)) – Deutsche Presse-Agentur, « Former Colombian minister freed after 6-year kidnapping ». Monsters and Critics, 5 janvier 2007.
- Source hispanophone
- ((es)) – Eliana Bernal Martínez, pour RCN, « "Para mí hoy inició el siglo XXI": Fernando Araujo ». 5 janvier 2007.