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États-Unis : revers cuisant de Donald Trump sur la réforme de la santé

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Paul Ryan.

Publié le 26 mars 2017
Le président américain Donald Trump a demandé vendredi après-midi à ce que soit retiré le projet de loi qui devait remplacer l'« Obamacare », la loi sur la santé votée sous son prédécesseur Barack Obama. Il craignait de ne pas avoir de majorité pour pouvoir faire adopter le texte et a finalement décidé de renoncer, au terme d'une semaine de négociations acharnées avec les élus républicains, annonçant même que le Parti républicain pourrait perdre beaucoup de sièges lors des élections de l'année prochaine si ce projet de loi n'était pas voté. Enfin, jeudi, il avait abrégé les négociations et demandé de passer au vote pour mettre au défi les républicains de montrer leur impuissance, en espérant leur faire changer d'avis. En vain.

Paul Ryan, le président républicain de la Chambre des représentants, ne disposait en effet pas des 216 voix nécessaires pour faire avancer le texte jusqu’au Sénat.

Ce projet de loi était pourtant une promesse-phare de la campagne de Trump. Dès son arrivée à la Maison Blanche, Trump avait d'ailleurs signé un décret symbolique afin d'affaiblir l'« Obamacare », loi qui ne pouvait cependant être remplacée que par le Congrès. Cependant, un mois après, il avait avoué que la santé était « un sujet incroyablement complexe ». « Personne ne savait que le système de santé pouvait être aussi compliqué », avait-il encore ajouté. Avec son parti, il n'a ainsi pu que constater son impuissance et, selon Paul Ryan, la difficulté de passer d'« un parti d'opposition à un parti de gouvernement ». « ObamaCare est la loi, et restera la loi tant qu’elle ne sera pas remplacée », a conclu Ryan.

Cet échec s'explique en particulier par la mauvaise volonté des élus du Freedom Caucus, les plus radicaux des républicains. Ils jugeaient le texte trop proche de l'« Obamacare ». Donald Trump et Paul Ryan ont modifié le projet pour tenter de les convaincre, en vain. D'autant plus qu'accéder aux demandes du Freedom Caucus aurait eu pour effet probable de perdre le soutien des élus modérés. En effet, le Sénat voulait déjà réécrire le texte dans un sens opposé à celui du Freedom Caucus.

Trump s'est exprimé depuis le bureau Ovale de la Maison Blanche. Il a expliqué qu'il avait décidé de « laisser l'ObamaCare exploser », ce qu'il juge inévitable du fait des surcoûts enregistrés ces derniers mois, même si, selon lui, « cela va être moche ». Il a aussi reconnu avoir été « déçu » par l'attitude des élus du Freedom Caucus. Il a aussi estimé qu'en ne faisant rien, cela contraindrait les démocrates à négocier avec les républicains une réforme bipartisane.

Désormais, le président compte travailler sur la réforme fiscale, autre grande promesse de sa campagne.

Ce projet de loi était très controversé. La version première laissait augurer une forte hausse du nombre de personnes non assurées (environ 24 à 26 millions), selon un office d'évaluation du Congrès. Les modifications de cette semaine ne changeaient rien à cette réalité. Une très faible minorité de personnes soutenait d'ailleurs cette réforme, rejetée par toutes les classes d'âges, de niveau d’études et de revenus. Même parmi les électeurs républicains, le taux de soutien n'atteignait que 41 %.


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