Vers une nouvelle crise financière après les « subprimes » ?
Publié le 25 juin 2008
Depuis plusieurs mois, certains économistes tirent la sonnette d'alarme concernant une nouvelle crise économique majeure.
L'an dernier, le monde de la finance avait eu affaire avec une crise très importante, dite des « subprimes », due à la gestion du marché des crédits américains, et qui s'est répercutée par la suite dans le monde entier. Cependant, une crise beaucoup plus importante serait en gestation : celle des CDS[1]. Un article du 12 février 2008 paru dans « La Chronique Agora » évoquait cette situation préoccupante. L'auteur de l'article, Philippe Béchade, évoquait affaire AIG[2] qui avait mis « en lumière l'exposition de nombreux intermédiaires financiers à de lourdes pertes sur les CDS. Ils ont fait l'objet d'une spéculation effrénée lorsque l'appétit pour le risque était maximal — de 2004 à 2006 — en pleine euphorie immobilière. Mais dès que les premiers défauts de remboursement de prêts se matérialisent, les vendeurs de prime — dont nombre de monoliners ou réassureurs crédit — font face à des pertes potentiellement colossales. Effet de levier oblige ! Et l'encours des CDS avoisine 50 000 milliards de dollars, c'est-à-dire 10 fois les lignes de crédit effectivement couvertes — et deux fois et demie l'encours des CDO et autres ABS. En d'autres termes, une sorte de marché parallèle — décorrélé et même détourné de son objet initial — est rattrapé par l'effondrement des dérivés de créances immobilières. »
Mais que sont donc ces CDS ? Il s'agit en quelque sorte des contrats d’assurance d’un tiers (entreprises en général) entre deux parties concernées. C'est le cas d'une banque octroyant un prêt (dans le cadre d’une fusion acquisition) à une entreprise lambda, et qui chercherait à se protéger contre tout accident de parcours de l’entreprise. Elle conclut donc un CDS auprès d’un organisme spécialisé (réassureur, autres organismes financiers, etc.), afin de se couvrir de pertes potentielles subies dans le cadre du prêt octroyé à l’entreprise lambda[3]. Or, le problème évoqué porte sur des contrats d’assurance où « 45 000 milliards de dollars de titres ont été émis sans régulation par des entreprises dépourvues de réserves ».
L'affaire risque de prendre une tournure plus politique. Ainsi, Jean-Marie Le Pen semble être le premier homme politique à se prononcer sur ce sujet. Hier, lors d'une conférence de presse, il a notamment estimé qu'il est « probable qu’un 3ème choc économique majeur, après les “subprimes” et la crise pétrolière, se produira d’ici l’automne 2008 : il s’agit de l’explosion de la bulle spéculative des “CDS”, un monstre financier dérivé du crédit et qui représente un marché d’environ 50 000 milliards de dollars, soit 5 fois l’ampleur des “subprimes”. L’effet des pertes enregistrées sera dévastateur pour la solidité financière du système bancaire international. »
- ↑ ou credit default swaps.
- ↑ Cette société avait plus ou moins surévalué certains profits pour provoquer une hausse des cours de bourse. Elle avait reconnu 2,7 milliards de dollars de malversations comptables sur cinq exercices.
- ↑ Définition et exemple repris depuis l'article, sous-référencé, du site Daily-Bourse.fr
Voir aussi
Références supplémentaires
Une explication très détaillée des CDS dans l'article du 21 janvier 2008 de Daily-Bourse.fr.
Sources
- ((fr)) – Philippe Béchade, « Après celle des subprime, la crise des CDS ? ». La Chronique Agora, 12 Février 2008.
- Communiqué de presse : ((fr)) « La Présidence Française de l’Union européenne, pour quoi faire ? ». Front National, 24 juin 2008.
- ((fr)) – « Eliot Spitzer dépose une plainte pour fraude conte AIG et son ex-PDG ». L'Expansion.com, 27 mai 2005.
- ((fr)) – « Crise financière : CDS, le réveil des monstres assoupis ». ContreInfo, 18 février 2008.
- ((fr)) – « Crise financière : risques systémiques Part 3 ». Daily-Bourse.fr, 21 janvier 2008.