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Vladimir Poutine semble miser sur deux possibles dauphins pour sa future succession

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Publié le 16 février 2007
À un an de l'élection présidentielle de mars 2008, à laquelle il ne peut constitutionnellement se représenter, le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, a relancé les spéculations sur ses intentions, en procédant, jeudi 15 février 2007, à un remaniement ministériel.

Sergueï Ivanov, jusqu'ici vice-Premier ministre et ministre de la Défense, considéré comme un proche de M. Poutine, se voit déchargé du portefeuille de la Défense, mais reçoit le titre de Premier vice-Premier ministre, ayant notamment en charge la coordination du complexe militaro-industriel et d'une partie du secteur civil de l'économie.

Le ministère de la Défense est confié à Anatoli Serdioukov, qui dirigeait depuis trois ans le Service fédéral des impôts (FNS).

Sergueï Narychkine, qui dirigeait jusque-là l'appareil du gouvernement russe, est pour sa part nomé vice-Premier ministre, avec comme mission la coordination des efforts en matière d'activités économiques extérieures et de coopération au sein de la CEI.

Vladimir Poutine semble ainsi placer sur un pied d'égalité Sergueï Ivanov et Dmitri Medvedev, l'autre Premier vice-Premier ministre du gouvenement dirigé par Mikhaïl Fradkov. M. Medvedev était souvent perçu, ces dernières semaines, comme le favori dans la future succession de M. Poutine. La promotion de M. Ivanov semble relancer la course entre les possibles prétendants et favoriser une possible émulation.

On notera que Sergueï Ivanov est souvent vu comme un proche de Vladimir Poutine, en raison de plusieurs éléments : les deux hommes sont de la même génération (tous les deux âgés de 54 ans, avec quatre mois de différence), ont la même origine géographique (tous les deux sont nés à Léningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) et tous deux ont longuement travaillé au sein des services de sécurité soviétiques (le KGB) puis russes (le FSB).

Pour autant, les chances actuelles de Dmitri Medvedev de s'imposer comme successeur de M. Poutine au Kremlin ne semblent pas obérées. Il reste plus d'un an jusqu'au scrutin de mars 2008, et M. Medvedev jouit d'une certaine crédibilité dans le domaine économique. Il a d'ailleurs à ce titre participé à la 37e session du Forum économique mondial, qui s'est tenu à Davos (Suisse) du 24 au 28 janvier dernier, et sa prestation y a été remarquée dans les milieux économiques russes. La relative jeunesse (41 ans) de M. Medvedev pourrait éventuellement constituer un atout face aux 54 ans de M. Ivanov.

On ne peut exclure par ailleurs de possibles ambitions présidentielles pour le Premier ministre en titre, Mikhaïl Fradkov, perçu comme un homme indépendant et intègre, éventuellement susceptible de « départager » deux clans en les mettant d'accord sur une troisième voie dont il serait l'incarnation.

D'autres observateurs de la vie politique russe évoquent également la possibilité de la promotion surprise, au cours des prochains mois, d'un autre prétendant pour le moment inconnu. L'histoire récente de la Russie a ainsi vu de rapides disgrâces et, parallèlement, de quasi-inconnus surgissant au-devant de la scène, Vladimir Poutine constituant à cet égard le prototype de ce genre de coup de théâtre, si l'on se souvient de la rapidité de son ascension au sein des allées du pouvoir, entre le 8 août 1999 (nomination comme Premier ministre) et le 31 décembre suivant (démission surprise du président Boris Ieltsine).

Sources

Sources anglophones
Sources francophones