Tension entre Paris et Pékin

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Le quatorzième dalaï-lama, Tenzin Gyatso.

Publié le 10 juillet 2008
« Nous sommes convaincus que la rencontre entre M. Sarkozy et le dalaï-lama ne doit pas avoir lieu », assure, M. Kong l'ambassadeur de Chine à Paris mardi devant des journalistes, de plus, selon lui, si l'« on reconnaît que le Tibet est une partie de la Chine, ce qui est le cas de la France, on ne doit pas recevoir ce moine politique, à l'activité séparatiste, adepte du double langage qui dirige un gouvernement en exil ». Le diplomate chinois menace la France sur des « conséquences graves », sans pour autant préciser leur nature.

Bernard Kouchner a convoqué rapidement l'ambassadeur de Chine en France pour « s'expliquer » au Quai d'Orsay. Bernard Kouchner aimerait « comprendre ». Le ministre des Affaires étrangères précise alors qu'il lui « paraît difficile de la part de la France d'accepter » une telle requête. Après la rencontre des deux hommes au Quai d'Orsay mercredi après-midi l'ambassadeur chinois déclare que la Chine est « fermement » opposée à toute rencontre de Nicolas Sarkozy avec le dalaï-lama. Il affirme qu'« il ne faut pas s'ingérer dans les affaires intérieures d'un pays, en l'occurrence du mien, dans cette affaire » et il poursuit par le fait que « le Tibet (...) est une affaire purement chinoise et le dalaï-lama (...) est quelqu'un qui a une double face et un double langage ». Il n'a donc pas changé d'avis après l'entretien par rapport à la venue du dalaï-lama en France du 12 au 23 août prochain en tant que chef temporel et spirituel du bouddhisme tibétain. Bernard Kouchner a fait savoir par communiqué de presse que « la France déterminait son attitude en toute indépendance et en rejetant les pressions d’où qu’elles viennent. »

Ce n'est pas la première fois que la Chine s'oppose à une rencontre d'un dirigeant avec le dalaï-lama, cela avait déjà été le cas en octobre 2007 pour le premier ministre canadien.

Interrogé hier soir sur la chaîne Public-Sénat, Jean-Pierre Raffarin « pense que ce n'est pas au président de la République de [...] recevoir » le dalaï-lama, cependant « une autre personnalité, peut-être, peut le recevoir ». Il ajoute que le « chef de l'État » doit « se [comporter] en chef d'État et pas en président d'association », il pense également « qu'il y a d'autres personnalités dans le gouvernement et ailleurs ».

« Nous sommes dans une phase de dialogue discret entre le président de la République française et le président chinois », note un conseiller du Président Sarkozy. Il poursuit « on ne dira rien sur le sujet, d’un commun accord avec la Chine [concernant le dalaï-lama]. La France a aidé à la reprise du dialogue, une nouvelle session de discussion aura lieu en octobre et, d’ici là, il n’y aura aucune déclaration publique ».

Sources