Somalie : chute du « réduit » de Kismaayo

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Carte de la Somalie

Publié le 1er janvier 2007
La guerre conjointe de l'Éthiopie et de ses alliés du gouvernement intérimaire somalien d'Ali Mohamed Gedi contre l'Union des tribunaux islamiques (UIC) a connu un nouvel épisode, lundi 1er janvier 2007, avec la chute du « réduit » de Kismaayo, ville portuaire située à environ 500 km au sud-est de Mogadiscio.

Les troupes de l'UIC s'étaient réfugiées à Kismaayo jeudi dernier, après leurs défaites successives dans une offensive menée contre eux depuis le 24 décembre.

Les combattants de l'UIC semblent s'être enfuis de Kismaayo au cours de la nuit ou en début de matinée, prenant la direction de la frontière du Kenya, éloignée d'environ 150 kilomètres.

Les troupes du gouvernement intérimaire somalien, appuyées par des blindés et des avions éthiopiens, ont d'abord procédé au nettoyage des routes menant à Kismaayo, qui étaient semble-t-il jonchées de mines terrestres déposées par les troupes de l'UIC. Elles ont ensuite fait leur entrée à Kismaayo, sans avoir besoin de combattre, et y ont été accueillies par une population apparemment favorable à leur arrivée.

Un convoi de véhicules blindés appartenant à l'UIC a été aperçu se dirigeant vers la frontière kenyane, en direction de la ville de Garissa (province nord-orientale).

Le gouvernement intérimaire de M. Gedi a transmis une demande urgente au Kenya afin que ce pays ferme préventivement ses frontières avec la Somalie, pour prévenir toute incursion des militants islamistes en territoire kenyan et toute velléité de formation d'une base arrière hors de portée de son armée.

Par ailleurs, s'exprimant au cours d'une conférence de presse à Mogadiscio, le Premier ministre, Ali Mohamed Gedi, a annoncé la volonté de son gouvernement d'obtenir le désarmement de toutes les milices opérant sur le territoire somalien, opération que les analystes pensent semée d'embûches, après quinze années de règne des « seigneurs de la guerre » consécutives à la chute du président Siad Barre en 1991.

M. Gedi a accordé un délai de trois jours aux milices pour déposer leurs armes et déclaré que « l'ère des seigneurs de la guerre est terminée » et ajouté que si les milices n'obtempéraient pas, son gouvernement recourrait à la force pour les y obliger.

Il a ensuite demandé l'octroi d'aide humanitaire pour relever son pays et réitéré sa demande de mise sur pied d'une force de maintien de la paix cornaquée par l'Union africaine (ce qui permettrait le retrait des troupes éthiopiennes, l'intervention unilatérale de ce pays en territoire somalien étant critiquée).

La situation militaire en Somalie ayant sensiblement évolué au cours des huit derniers jours, la perspective de la mise sur pied d'une force militaire interafricaine semble désormais possible. On note qu'un porte-parole de l'armée ougandaise a fait part de la mise à disposition rapide d'un bataillon de 1 000 hommes de troupes prêts à se déployer sur le territoire somalien.

La résolution 1725 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée le 6 décembre, prévoyait le déploiement en Somalie d'une force d'interposition dirigée par l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD, organisation régionale groupant sept pays de l'Est africain : Somalie, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Soudan, Érythrée et Djibouti).

Sources

Sources anglophones
Source francophone

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