Présidentielle américaine : les Hispaniques décideront-ils de l’issue du scrutin ?

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Publié le 29 octobre 2008
L’électorat hispanique reste favorable au candidat du parti démocrate Barack Obama, mais de l’avis des experts, encore faudra-t-il qu’il soit au rendez-vous de l’élection présidentielle du 4 novembre.

Les Hispaniques sont la minorité raciale au taux de croissance le plus rapide du pays. On en recense actuellement plus de 44 millions, mais ils ne comptent que pour 9% de l’électorat américain, à cause notamment du fait qu’un grand nombre d’hispaniques ne se sont pas fait naturaliser américains. Et un pourcentage important de cette population est en bas âge, du fait du taux de natalité élevé des latinos[1]. Donc, bon nombre d’Hispaniques sont tout simplement trop jeunes pour voter.

Les Hispaniques du Texas, État limitrophe du Mexique, sont surtout préoccupés par trois questions: l’économie, la couverture médicale et l’immigration, notamment l’immigration illégale.

Si le sénateur Obama est populaire parmi les Hispaniques, la plupart d’entre eux sont catholiques et pratiquants, et se préoccupent donc de la position du candidat démocrate, très favorable au droit à l’avortement.

Néanmoins, les sondages montrent qu’à travers le pays, deux hispaniques sur trois soutiennent Barack Obama. Par contre, son rival républicain John McCain a du mal à s’affirmer auprès des Hispaniques, en dépit de son soutien au projet de réforme de l’immigration il y a deux ans. Une législation qui n’a pas été adoptée, mais qui aurait permis de régulariser la situation de 200 000 sans papiers latino-américains.

Cette tiédeur est due en partie au fait que le sénateur McCain a durci sa position depuis, explique l’expert en science politique Gabriel Sanchez de l’université du Nouveau-Mexique. « Pour s’imposer lors des élections primaires du parti républicain, M. McCain a du changer de position, notamment sur l’immigration. Et malheureusement, les Hispaniques se préoccupent de cette question et donc, ces gens s’orientent vers le parti démocrate », explique le professeur Sanchez.

Pourtant, reconnaît l’expert en science politique, la question de l’immigration a été éclipsée par la crise du secteur financier et son impact sur l’économie. Il ne faut pas croire que les Hispaniques votent en bloc, ajoute M. Sanchez. Ils sont comme tout le monde. Ils vont identifier les questions qui les intéressent, voir quelle est la position des candidats sur ces questions et voter en conséquence.

Mais un facteur jouera certainement. Si un grand nombre d’Hispaniques peuvent voter, peu d’entre eux se sont déplacés pour le faire dans le passé. D’où les efforts entrepris par les organisations hispaniques du pays pour motiver l’électorat. Elles cherchent notamment à mettre à sa disposition toutes les informations nécessaires pour se faire enregistrer sur les listes électorales, et pour participer le 4 novembre.

Eric Wagner, porte-parole de l’Association nationale des élus latinos (Naleo), pense que plus de 9% de l’électorat hispanique votera cette année, contre 8,5% en 2004. Ils joueront un rôle clef dans les États où la course reste serrée entre Obama et McCain, surtout dans l’Ouest du pays, au Nouveau-Mexique et au Colorado par exemple, ou encore en Floride.

En tous cas, les experts suivront de près le vote, qui leur permettra de mieux déterminer si à l’avenir, les Hispaniques pourraient être appelés à faire ou défaire les présidents.

Notes

Sources



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