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Pologne : démission de Mgr Wielgus, confirmée une heure avant sa messe d'inauguration

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La cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Varsovie

Publié le 8 janvier 2007
Le nouvel archevêque de Varsovie, Monseigneur Stanisław Wielgus, officiellement entré en fonction vendredi 5 janvier, a finalement démissionné, dimanche 7 janvier 2007, face au scandale causé au sein de l'opinion publique polonaise par les révélations sur sa collaboration passée, durant une vingtaine d'années, avec le Służba Bezpieczeństwa (SB, service de renseignement et police secrète du régime, dissous en 1990).

L'annonce de cette démission a été faite par l'archevêque lui-même une heure avant le début de la messe d'inauguration, devant un parterre de personnalités invitées pour l'événement, parmi lesquelles de nombreux prêtres, prélats et personnalités politiques, y compris le président de al République, Lech Kaczyński et de nombreux membres du gouvernement.

Mgr Wielgus a expliqué que, « après une profonde réflexion et après avoir considéré sa situtaion personnelle », il avait décidé de présenter sa démission d'archevêque métropolite de Varsovie au souverain pontife. On a rapporté des réactions diversifiées au sein de l'assistance réunie en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Varsovie et parmi la foule massée à l'extérieur. Le président Kaczyński a été vu en train d'applaudir après l'allocution du prélat démissionnaire, tandis que l'on entendait tout à fois, à l'extérieur, des cris de soutien et de réprobation.

Dans le même temps, à Rome, s'exprimant sur les ondes de Radio Vatican, le père Federico Lombardi, directeur général de la station de radio et du bureau de presse du Saint-Siège, reconnaissait que Mgr Wielgus avait « gravement compromis son autorité » et que dans ces conditions, la démission du prélat constituait une « solution adéquate ». Le père Lombardi a ajouté que cette affaire représentait « un moment de grande souffrance pour l'Église » puis a dénoncé « une vague d'attaques contre l'Église polonaise » qui présentait « toutes les caractéristiques d'une vengeance ».

L'épiscopat polonais, de son côté, expliquait que la démission à laquelle avait été contraint le prélat s'appuyait sur le Canon de l'Église catholique, qui stipule que « l'Évêque diocésain qui, pour une raison de santé ou pour toute autre cause grave, ne pourrait plus remplir convenablement son office, est instamment prié de présenter la renonciation à cet office » [1].

Le cardinal Józef Glemp, primat de Pologne, dont la démission du siège archiépiscopal métropolitain de Varsovie avait conduit à la nomination de Mgr Stanisław Wielgus.

La messe initialement prévue a finalement eu lieu, mais elle s'est transformée en une simple messe d'actions de grâce dite par Mgr Józef Glemp, prédécesseur de Mgr Wielgus à l'archevêché de Varsovie et qui en avait démissionné en raison de son âge, tout en conservant le titre de « primat de Pologne ». Mgr Glemp, compte tenu des circonstances, assurera l'intérim jusqu'à la nomination d'un nouveau titulaire pour le siège métropolitain de Varsovie. Dans son homélie, le cardinal Glemp, interrompu à plusieurs reprises par des applaudissements, a souligné que celui qui n'était à l'époque que le simple prêtre Stanisław Wielgus avait, comme de nombreux Polonais, dû transiger avec le pouvoir communiste alors tout puissant en Pologne, et a nettement critiqué la traque dont a fait l'objet le prélat, en plaidant la clémence à son égard. Le cardinal Glemp est notamment revenu sur les ramifications des organes de contrôle du régime communiste, en estimant qu’« il s'agissait d'une vaste organisation, qui pénétrait toutes les couches de la société polonaise et en particulier le clergé, organisation la plus indépendante et la plus patriote » et estimé que si Stanisław Wielgus était devenu un collaborateur de la police politique, le harcèlement dont le pouvoir communiste était coutumier n'y était sans doute pas étranger. Il s'est enfin élevé contre la forme prise par un jugement sur l'action passée de Stanisław Wielgus, basée parfois sur « des documents ou morceaux de papier recopiés trois fois et plus ».

Notes

Sources

Sources anglophones
Sources francophones