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Nicolas Sarkozy fait son bilan et garde le cap

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Nicolas Sarkozy à New-York

Publié le 24 avril 2008
Jeudi, 20h15, salle des fêtes du Palais de l'Élysée, une table triangulaire. Nicolas Sarkozy d'un côté face à trois journalistes. Un public discret tout autour, le décor est planté pour 90 minutes.

Nicolas Sarkozy entame en assurant qu'il « s'était préparé aux déceptions, problèmes et difficultés » qu'il rencontre aujourd'hui, il se justifie ensuite sur le fait que la France, endormie depuis 20-25 ans, ne s'est pas adaptée au même rythme que le reste du monde quels que soient les efforts méritoires des gouvernements de gauche comme de droite. Il poursuit en ajoutant que « le contexte international est difficile, raison de plus pour accélérer les réformes ».

Quant au sondage défavorable, Nicolas Sarkozy avoue avoir fait des erreurs, et de ne s'être sans doute pas assez expliqué. Des erreurs de communication dont il assume sa part de responsabilité.

Nicolas Sarkozy revient sur l'exonération des heures supplémentaires, en indiquant qu'entre le 1er octobre (date d'entrée en vigueur du texte) et la fin de l'année, il y eut « 28% d'heures supplémentaires en plus » et qu'« un demi-million d'entreprises a donné des heures supplémentaires à cinq millions de salariés. Cinq milliards cinq cents millions d'euros de pouvoir d'achat ont ainsi été distribués aux Français ».

Le chef de l'État explique qu'« un demandeur d'emploi devra accepter un emploi qui représente 95 % de son ancien salaire au bout de trois mois de chômage, au bout de six mois il sera obligé d'accepter un travail à moins d'une heure de transport en commun ». Il confirme avoir demandé à son gouvernement de travailler sur un système de sanction en cas de refus de deux offres dites « convenables », car « il n'existe pas de sociétés qui donne des droits sans avoir de devoirs », ajoute-t-il. Il continue sur le travail des sans-papiers, en confirmant qu'« il n'y aurait pas régularisation globale ». Car « la France propose 500 000 offres d'emploi et compte 1,9 million de chômeurs ». Il indique aussi que « parmi les immigrés réguliers, l'on compte 22 % de chômeurs et qu'un employeur ne devrait pas avoir besoin de faire appel à des immigrés clandestins ».

Nicolas Sarkozy analyse que « les prix ont davantage augmenté en France que dans les autres pays d'Europe ». Quand on lui parle de la hausse de 3,2 % des prix sur les douze derniers mois et ce qu'il compte faire, il annonce que Luc Chatel et Christine Lagarde préparent pour le mois de juin, un texte qui permettra de remettre de l'ordre dans les négociations entre fournisseurs et grandes-surfaces. Rappelons que cette hausse est un record depuis août 1991.

Nicolas Sarkozy annonce que son premier ministre, François Fillon, déposera dans les 15 jours, un texte, permettant à une entreprise, qui redistribuera une partie de ses bénéficies à ses salariés, de payer moins d'impôts. « Il faut qu'un tiers des profits aille aux salariés, un tiers à l'investissement, un tiers aux actionnaires » ajoute-t-il.

Le Président de la République indique qu'il souhaite supprimer tous les minimas sociaux, en généralisant le revenu de solidarité active, pour « un coût d'un ou 1,5 milliard d'euros ».

Nicolas Sarkozy avoue que ce « Paquet fiscal » a été victime d'« une erreur de communication totale ».

Nicolas Sarkozy rappel qu'il reste favorable « au vote des étrangers aux élections locales, à condition qu'ils soient en France depuis plus de dix ans, sur la base de la réciprocité », mais qu'il « n'obtiendra pas de majorité pour faire passer ce texte ».

Quand on l'interroge sur la baisse du déficit d'ici à 2012, Nicolas Sarkozy reste confiant et rappelle qu'il atteindra cet objectif grâce au « non remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique ». Il souligne qu'on lui a assez reproché le « non remplacement de 23 200 fonctionnaires cette année ». Il rajoute que « la France a embauché 300 000 fonctionnaires depuis 1982, malgré la décentralisation et les progrès de l'informatique ».

Et continue en indiquant qu'il « visait un retour au niveau de la fonction publique de 1992 » et termine en disant que « la France n'était pas sous-administrée ». La France table sur un déficit à 2,7% du PIB pour 2007, à 2,5% pour 2008, et le revoit à la hausse pour 2009 à 2,0% au lieu des 1,7% prévu initialement.

Le Président de la République rappel que la loi prévoit un passage à 41 ans de cotisations car les retraites se financeront en « travaillant et en cotisant plus longtemps ».

Nicolas Sarkozy déclare qu'il « maintiendra les réformes qui permettront les réductions d'effectifs ». « Vous me dites que les enseignants sont malheureux, vous avez raison. La politique qui a consisté à l'embauche systématique sans bien rémunérer ne les a pas rendus heureux », a-t-il ajouté. Il continue en souhaitant « l'arrêt d'une stratégie menant à un double échec aussi bien pour les enseignants que pour les élèves. S'il suffisait d'embaucher des enseignants pour avoir une meilleure éducation, ça se saurait ».

Quand on l'interroge sur les manifestations lycéennes qu'on entrainé les 8 830 suppressions de postes, il déclare que les « 25 dernières années avaient connues 18 mouvements lycéens de protestation, et autant d'abandon de la part des ministres de l'Éducation ». Il continue en déclarant qu'« ils ne devaient pas avoir beaucoup de convictions pour renoncer dès que les lycéens descendent dans la rue ».

« Je ne trahirai ni l'esprit, ni la lettre du Grenelle de l'environnement : la question de la sécurité sanitaire des Français, c'est de la responsabilité d'un chef de l'État » déclare le président. « Les recommandations du Grenelle de l'environnement font l'objet d'un projet de loi » continue-t-il.

L'arrêt de la culture du maïs MON810 ? « Il n'avait pas les éléments qui lui permettaient de l'autoriser ». Nicolas Sarkozy se fait un devoir de prendre des précautions quant à la culture OGM en plein champ.

Nicolas Sarkozy se dit « choqué de ce qui s'est passé lors du passage de la flamme à Paris », mais aussi « choqué de ce qui s'est passé au Tibet », et qu'il l'a « dit au président chinois ».

Quant à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, Nicolas Sarkozy confirme que si la question venait à se poser, il ferait un référendum.

Sources