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L’Américain Paul Krugman lauréat du Prix Nobel d’économie

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Paul Krugman en mai 2008.

Publié le 13 octobre 2008
Le « prix Nobel » d'économie 2008[1] a été attribué à l'Américain Paul Krugman, professeur à l’université de Princeton et chroniqueur au New York Times. Connu pour son analyse des tendances du commerce international et de la globalisation, Paul Krugman a mis au point une nouvelle théorie des échanges commerciaux basée sur les économies qui permettent de fabriquer en masse des produits moins cher, a souligné l’Académie royale de Suède en annonçant ce lundi sa sélection.

La théorie du commerce international de Paul Krugman met tout particulièrement l’accent sur un facteur : les rendements croissants ; un développement qui explique, selon lui, la spécialisation et le choix de certains créneaux commerciaux par certains pays en l’absence d’avantages comparatifs. Cette situation conduit à des différences de résultats au niveau de la balance commerciale entre des pays ayant des dotations en ressources initiales identiques et un niveau technique comparable.

La grande différence entre Paul Krugman et les partisans de la liberté totale du commerce réside dans le rôle important accordé par sa théorie à la politique commerciale stratégique des États. Le professeur Krugman trouve normal que les gouvernements favorisent l’apparition de nouveaux produits sur leur territoire, notamment par le biais de subventions à la recherche et au développement pour obtenir des coûts de production unitaire plus faible que les concurrents. Mais il n’en est pas moins opposé au protectionnisme pur et dur. Tout est donc question de nuance pour Paul Krugman.

Le lauréat du prix Nobel d’économie 2008 suit de près les remous actuels sur les marchés financiers. Il juge indispensable une intervention rapide et vigoureuse des gouvernements pour relancer le crédit, secourir les banques en difficulté et renforcer la confiance des investisseurs. Il ne suffit pas que le G-7 fasse des déclarations et des communiqués, a fait savoir le professeur Krugman. Le monde financier veut des initiatives claires et nettes, appuyées par des fonds, dit-il. Paul Krugman cite l’exemple de la Grande-Bretagne, où le Premier ministre Gordon Brown a présenté un plan de sauvetage du secteur financier mercredi dernier et a commencé à le mettre en application le lendemain. Le professeur Krugman pense que l’administration Bush tarde trop à agir en ce qui concerne le plan adopté par le Congrès des États-Unis. D’où un problème de crédibilité qui a longtemps fait chuter les marchés boursiers. Mais la confiance renaît maintenant, comme en témoigne la hausse exceptionnelle à la bourse de New York ce lundi. Le Dow Jones, principal indice des valeurs industrielles, y a fait un bond de près de 950 points, soit 11,2% à la clôture.

Notes

Sources