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Israël : avis de tempête sur le gouvernement d'Ehud Olmert

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Localisation de l'État d'Israël
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Ehud Olmert, le 13 novembre 2006, lors d'une rencontre avec Condoleezza Rice Amir Peretz, le 5 octobre 2006, lors d'une rencontre avec Condoleezza Rice
Ehud Olmert
(13 novembre 2006)
Amir Peretz
(5 octobre 2006)
Carte des bombardements israéliens au Liban entre les 12 et 27 juillet 2006
Carte des bombardements israéliens au Liban entre les 12 et 27 juillet 2006

Publié le 18 janvier 2007
24 heures après la démission du général Dan Halutz, chef d'état-major de l'armée israélienne, les nuages s'amoncellent au-dessus du « navire » gouvernemental israélien, avec des appels répétés, mercredi 17 janvier 2007, à la démission du Premier ministre, Ehud Olmert et de son ministre de la Défense, Amir Peretz.

Le général Halutz n'a pas attendu les conclusions de la commission Winograd [1], dont les conclusions préliminaires sont attendues pour le mois de février, pour démissionner de ses fonctions. Il assurera toutefois l'intérim jusqu'à la nomination de son successeur.

On prête au Premier ministre et au ministre de la Défense l'intention de nommer en remplacement du démissionnaire l'actuel chef d'état-major adjoint, le général Moshe Kaplinsky, mais la position de celui-ci semble délicate en raison d'accusations d'« incompétence » dont il fait l'objet pour sa conduite durant le conflit de l'été 2006.

Au sein du Likoud (l'opposition de droite), le député Yisrael Katz a estimé que « la décision du chef d'état-major établit officiellement l'échec de la guerre au Liban » et que cela devrait conduire le Premier ministre et le ministre de la Défense à démissionner de leurs fonctions. Il lance en outre un appel à des élections anticipées et à la formation dans l'intervalle d'un gouvernement d'union nationale incluant des représentants de tous les partis sionistes.

Au sein du Parti travailliste, où couve depuis des mois une contestation du leadership du ministre de la Défense, le député Ophir Pines-Paz, candidat déclaré à sa succession, espère pour sa part que la démission du chef d'état-major ne sera que la première étape d'un processus de restauration de la confiance dans Tsahal (l'armée israélienne).

Dans les rangs du Meretz-Yachad (opposition sioniste de gauche), le député Zahava Gal-On pense que « la responsabilité de l'échec de la guerre du Liban ne peut pas s'arrêter à l'échelon militaire mais doit inclure l'échelon politique, en particulier pour les décisions irresponsables prises avant la guerre ».

L'opinion publique semble très désenchantée envers l'actuelle coalition gouvernementale, si l'on en croit différents sondages publiés ces jours-ci. On assisterait ainsi, en cas d'élections anticipées à une spectaculaire inversion de tendance entre les scores en sièges du Kadima (parti du Premier ministre, disposant de 29 sièges à la Knesset) et le Likoud (opposition de droite et ancienne formation du Premier ministre, réduit à l'heure actuelle à la portion congrue, avec 12 sièges).

Un autre sondage, publié la semaine dernière, semble montrer que l'approbation de la politique de M. Olmert ne réunirait plus que 14 % des personnes interrogées. Un « malheur » ne venant jamais seul, selon l'adage, la démission du général Halutz est survenue au lendemain même de l'ouverture, par le procureur Eran Shendar, d'une information judiciaire contre le Premier ministre lui-même, dans une affaire liée à la vente d'actifs de la banque Leumi.

Le vice-Premier ministre, Shimon Peres, qui avait quitté le Parti travailliste pour rejoindre Kadima, s'efforce pour sa part de relativiser la situation, en estimant qu'il s'agit d’« une crise moins sérieuse que celle qui a suivi la guerre de Yom Kippour » en 1973 et qu'Israël est « nation saine » qui surmontera la crise.

Eitan Kabel, ministre travailliste sans portefeuille, reste prudent, tout en estimant que, à l'approche de la remise des conclusions préliminaires de la commission Winograd, l'heure de vérité approche pour le Premier ministre que son ministre de la Défense, formant le vœu de les voir prendre les bonnes décisions. Il se dit par ailleurs persuadé que l'initiative de M. Olmert de consulter l'ancien Premier ministre Ehud Barak et le député travailliste Ami Ayalon au sujet de la nomination du successeur du général Halutz, n'a aucune arrière-pensée politique.

Au sein de Kadima, la formation du Premier ministre, quelques voix discrètes commencent à s'élever pour envisager un éventuel remplacement du chef discrédité par l'actuelle ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, non impliquée dans la conduite des opérations militaires de l'été 2006 au Liban et, par là même, moins discréditée.

Notes

Sources

Sources francophones
  • ((fr)) –  « Israël : l'armée décapitée, Olmert dans la tourmente ». Le Figaro, 18 janvier 2007.
Sources anglophones