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Interview de Pierre Pevel, écrivain français de fantasy et de science-fiction

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Cet article est une interview accordée par Pierre Pevel
à Harmonia Amanda et Tsaag Valren, pour Wikinews, le 24 avril 2011.


Dans cette interview, les liens internes redirigent vers des articles de Wikipédia.
Les questions et les réponses n'engagent que les protagonistes.
Pierre Pevel au moment de l'interview, avec son prix décerné par Fantastique.net

Le festival Trolls et Légendes s'est tenu à Mons les 22, 23 et 24 avril 2011. Ce festival sur toute la fantasy s'intéresse aussi bien à la musique qu'à la littérature ou au cinéma. Pierre Pevel était présent.

L'interview

Wikimedia : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire de la fantasy ?
Pierre Pevel : Je n’ai jamais eu le sentiment d’avoir vraiment le choix. Au début je me suis pas posé la question et je suis allé naturellement vers ce genre-là, et maintenant c’est vraiment le genre qui me plaît. Un élément d’explication c’est ma génération. J’avais onze ans quand j’ai vu La Guerre des étoiles au cinéma, ensuite, adolescent, j’ai été gâté avec le premier Indiana Jones, Excalibur, Conan le barbare, etc., et L’Empire contre-attaque, donc tout ça je pense que ça forge l’imaginaire, et donc je ne peux pas m’empêcher de mettre toujours un élément qui relève toujours du fantastique, du merveilleux, ou de l’horreur dans mes livres.
Wikimedia : Dans la plupart de vos romans il y a des dragons, même si c’est assez discret dans votre trilogie sur Wieldstadt, c’est beaucoup plus présent dans les suivantes. Est-ce que vous avez un lien particulier avec les dragons ?
Pierre Pevel : D’une part, je pense que c’est la créature emblématique de la fantasy, il y a d’autres créatures qui sont typées fantasy, la licorne par exemple, mais le dragon c’est vraiment LA créature de la fantasy. Il suffit de mettre un dragon sur une couverture de roman, ou sur une affiche de film, pour que tout de suite on sache de quoi on parle et qu’on sache que ça relève de la fantasy. Donc c’est vraiment une créature emblématique, et ce que j’aime bien avec le dragon, c’est qu’il est très polymorphe, on peut le traiter de manière très différente. Dans Wieldstadt, il y a un dragon, mais c’est quasiment une force de la nature, au même titre qu’un orage de grêle ou un tremblement de terre, c’est une force de la nature. Tandis que dans Les Enchantements d’Ambremer, c’est une créature intelligente, c’est un peuple en soi, qui a une culture, une langue, un passé, une histoire, etc. Le dragon peut aussi bien être positif que négatif, il peut être neutre, ça peut être une créature violente et dangereuse, ou un être raffiné et cultivé ; cette polymorphie est très intéressante. On peut l’aborder sous plein d’aspects.
Wikimedia : Qu’est-ce qui vous attire dans le XVIIe siècle ?
Pierre Pevel : Les mousquetaires, les effets, les costumes, les poursuites sur les toits, les bagarres sur les toits de carosses, et tout ça. Là j’ai vraiment douze ans… vis-à-vis des mousquetaires, ça me plaît, ça me transporte, j’ai vraiment envie d’avoir sept ans et de jouer avec un bâton en guise d’épée, ça réveille ça en moi. En plus c’est un siècle qui est passionnant, que visuellement je trouve très beau, je trouve les costumes de l’époque splendides, l’architecture aussi, la musique baroque, donc tout de ce XVIIe siècle — de la première moitié du XVIIe siècle — me plaît.
Wikimedia : Est-ce que ça nécessite de nombreuses recherches historiques pour vos livres ?
Pierre Pevel : Pour Wieldstadt, oui, on peut dire qu’il y a vingt ans de recherches historiques, mais ça ne s’est pas vraiment passé comme ça. Quand j’ai lu Les Trois Mousquetaires pour la première fois, j’avais dix-huit ou dix-neuf ans, quelque chose comme ça, et je me suis pris de passion non seulement pour ce roman, mais pour l’époque, le siècle, cette période historique. Et donc j’ai commencé à me renseigner, à me documenter, par goût, et petit à petit j’ai commencé à en savoir de plus en plus, et à accumuler de plus en plus de livres et de documents sur cette période. Mais quand j’ai commencé à m’y intéresser, je ne savais pas que je deviendrais romancier, et bien sûr encore moins que j’allais écrire un roman dans cette période. Quoi qu’il en soit, vingt ans plus tard, je me suis décidé à me lancer dans le projet des Lames du Cardinal, et bien ça faisait vingt ans que j’avais réuni de la documentation.
Wikimedia : Donc quand vous dites que vous ne saviez pas que vous alliez devenir romancier, quand est-ce cette idée vous est venue ?
Pierre Pevel : À mon premier chèque ! L’idée m’est venue de devenir romancier quand on a commencé à me payer pour imaginer des histoires, et c’est un travail qui me plait bien car il n’est pas salissant.
Wikimedia : Vous travaillez sur quoi en ce moment ?
Pierre Pevel : Je travaille sur une série de fantasy, qui n’est pas une série historique, mais dont je ne peux pas encore dire grand chose car le projet n’est pas encore abouti, pas encore établi, donc je pourrais vous dire quelque chose qui est vrai aujourd’hui mais qui sera faux demain parce j’aurais changé d’avis. Ce dont je suis sûr, c’est que ça se passera dans un univers entièrement imaginaire, pas dans une période historique donnée. Ce sera de la fantasy.
Wikimedia : Quelle est votre méthode d’écriture : vous faites des plans et ensuite vous les suivez, ou vous écrivez au fil de la plume en ne sachant pas trop où votre récit va vous mener ?
Pierre Pevel : Je travaille énormément en amont. En fait, moi, je considère que j’ai deux métiers : mon premier métier c’est scénariste, c’est imaginer l’histoire. Ça c’est une première phase de travail, qui est pratiquement aussi longue que la seconde, et qui consiste à faire un découpage très précis, chapitre par chapitre, scène par scène, parfois avec des éléments de dialogues, de descriptions, tout ce qui peut me venir, et tout ce qui peut me servir à établir l’histoire. Ensuite, une fois que je connais exactement l’histoire, que ce premier travail de scénario est fini, je peux commencer l’écriture. Et là c’est un autre métier, c’est le métier de romancier, où je n’ai plus qu’à raconter l’histoire.
Wikimedia : Est-ce que vous avez déjà pensé à adapter vos romans ?
Pierre Pevel : Adapter en quoi ?
Wikimedia : En jeu de rôle par exemple, ou au cinéma ? Car personnellement, quand j’ai lu Wieldstadt, je me suis dit que ça ferait un très bon jeu de rôle.
Pierre Pevel : Alors pour ce qui est des Lames du Cardinal, ça va être adapté en jeu de rôle. Il y a déjà les éditions Sans Détour qui travaillent dessus, et le contrat est signé, la chose est en route, ça sortira l’an prochain je crois, ou quelque chose comme ça. Donc, oui, les adaptations pourquoi pas, ou en bande dessiné, ce que je préfèrerais encore ce soit quelqu’un qui s’en charge. J’adorerais qu’il y ait une collaboration sur cet univers, ou sur un autre. Moi, je n’ai pas le temps et puis mon métier c’est d’écrire des livres, mais si quelqu’un voulait en faire… ben, un jeu de rôle, on a dit oui, si quelqu’un veut en faire une bande dessinée ou autre chose je pense que je dirais que… tout est négociable, et il n’y a aucun problème pour l’argent on peut s’arranger !
Wikimedia : Vous aviez dit que vous aimiez la musique baroque, plutôt l'école allemande ou italienne ?
Pierre Pevel : La musique baroque que je préfère, c’est l’anglaise, moi j’aime beaucoup la musique anglaise. Purcell je pense que c’est mon préféré. Ou sinon, le plus italien des Français, Lully aussi c’est très bien, même s’il est un peu plus tardif ; Charpentier, Monteverdi, enfin lui c’est vraiment des origines, vraiment j’aime beaucoup la musique baroque. Toute.
Wikimedia : Vous n’avez pas une préférence ?
Pierre Pevel : Non… Si Purcell, tout de même, pour King Arthur

Notes et Sources


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