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Interview de Paul Béorn, écrivain français de science-fiction et de fantasy

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Cet article est une interview accordée par Paul Béorn
à Harmonia Amanda, pour Wikinews, le 24 avril 2011.


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Les questions et les réponses n'engagent que les protagonistes.
Paul Béorn au festival

Le festival Trolls et Légendes s'est tenu à Mons les 22, 23 et 24 avril 2011. Ce festival sur toute la fantasy s'intéresse aussi bien à la musique qu'à la littérature ou au cinéma. Paul Béorn était présent.

L'interview

Wikimedia : Depuis quand avez-vous l’intention de devenir écrivain ?
Paul Béorn : Je pense que j’ai décidé ça dans le ventre de ma mère, ça devait être autour du cinquième mois.
Wikimedia : Et plus sérieusement ?
Paul Béorn : En fait, pour de vrai, j’ai eu un vrai déclic. C’est quand mes parents me lisaient Bilbo le Hobbit, j’avais cinq ans. J’ai décidé que j’allais écrire « le même roman », ce que j'ai fait dès que j'ai su écrire. J’ai donc écrit un plagiat éhonté de Bilbo le Hobbit.
Wikimedia : C’est bien, il y a des pires romans à copier ! Est-ce que c’est facile pour vous d'écrire, ou est-ce que vous retravaillez sans cesse les mêmes ouvrages ?
Paul Béorn : Et bien c’est facile, j’écris facilement, et je réécris facilement pendant des années ! Et comme j’aime bien ça, je trouve ça facile, mais bien sûr je dois réécrire tout le temps. Je me relis vingt fois. À chaque fois je trouve des choses à réécrire.
Wikimedia : Est-ce que lorsque vous vous lancez dans un projet de roman, vous savez exactement où vous allez, ou est-ce que vous avez une vague idée et vous vous laissez aller au fil de l’écriture ?
Paul Béorn : Au début je sais très exactement où je vais, et au bout d’un certain temps je ne sais plus du tout où je vais ! Je prévois un plan, je sais quel va être ma fin, et souvent je prévois des péripéties… que je ne suis pas.
Wikimedia : Est-ce que pour votre dyptique, La Pucelle de Diable-Vert, avec La Perle et l'enfant et Le Hussard amoureux, — vous aviez prévu de faire un seul tome, il me semble — est-ce que ça a été facile de savoir où couper ?
Paul Béorn : En fait, moi j’aurais coupé à un autre endroit, mais ça ne convenait pas à l’éditeur, ce que je peux comprendre, car ça faisait un roman trop court. C’était à la sortie de la ville de Diable-Vert qu’il y aurait eu cette coupure. J’avais prévu un éventuel deuxième tome après cette coupure-là. Mais du coup, j’ai trouvé autre chose, ce n’est pas un problème.
Wikimedia : Et comment vous est venue l’idée de ce roman, quel était le point de départ ? Est-ce que vous aviez un personnage, une image, une aventure ? C’était le monde ? Qu’est-ce qui est apparu en premier ?
Paul Béorn : Alors, j’avais vu la bande-annonce de Sin City — film que je n’ai jamais vu, je ne sais même pas de quoi ça parle — Mais il y avait ce travail sur les images qui m’avait fasciné. On voyait dans la bande-annonce des plans en noir et blanc avec des taches de couleur qui ressortaient extrêmement fortement. Et par une association d’idée étrange — d’auteur —, ça m’a fait penser à un monde magique où tout serait faux, sauf quelques petites choses qui seraient vraies, et notamment un personnage serait vrai, qui ne serait pas atteint par cette espèce de… de magie d’illusion. Et très vite je me suis dit que j’allais faire un personnage de femme, parce qu’il n’y en a pas beaucoup en fantasy, parce que ça m’intéresse, parce que j’aime bien les femmes, parce que je crois pouvoir raconter des choses sur les femmes que je n’ai jamais lu dans un autre roman et que j’aimerais pouvoir raconter.
Wikimedia : Quels sont vos projets actuels d’écriture ? Est-ce que vous envisagez une suite ou d’écrire totalement autre chose ?
Paul Béorn : On pourrait écrire une suite, mais pour l’instant, ce n’est pas dans mes projets. Peut-être dans des années, quand ce sera devenu très célèbre, qu’il sera sorti en Poche… mais non, je ne pense pas écrire une suite, mais ce serait possible. Je suis en train d’écrire un autre roman, qui n’a pas grand chose à voir, sinon que c’est de la fantasy pour adulte aussi. Ça se passe dans une sorte de France plutôt fantasmée, du XIIe siècle, au pays des Cathares. Et j’en suis à six cent milles lignes sur un million, donc ça avance bien !
Wikimedia : Bonne chance pour la suite ! et est-ce que vous avez envisagé d’écrire autre chose que des littératures de l’imaginaire ?
Paul Béorn : En fait, c’est le contraire, au départ j’écrivais de la littérature générale, et j’ai envisagé un jour la fantasy. Et non, je ne suis pas du tout bloqué sur la fantasy, au contraire. J’ai écrit un roman fantastique pour adolescents, il n’y a pas longtemps, que je vais essayer de… trouver un éditeur jeunesse pour ce roman-là, et je pourrais écrire de la science-fiction si on me proposait d’en faire. Mais la fantasy ça me plaît très bien, donc j’en fait aussi.
Wikimedia : Quels sont vos auteurs préférés ?
Paul Béorn : Heu… Tolkien ! évidemment, puisque c’est lui qui m’a donné envie d’écrire, mais j’en ai énormément en fait, pas seulement en fantasy. J’aime beaucoup Nabokov, j’aime beaucoup Maupassant, j’aime beaucoup Stendhal… Et des auteurs contemporains… C’est terrible comme question, j’en ai des centaines en fait ! J’aime beaucoup par exemple Robert Merle, Paul Auster, enfin, plein d’auteurs.
Wikimedia : Et est-ce qu’ils vous inspirent dans votre façon d’écrire ? Est-ce que vous arrivez à lire pendant que vous écrivez ?
Paul Béorn : J’arrive à lire de la documentation, mais des romans, c’est assez ennuyeux, car en effet on peut être parasité par un style qui n’est pas le nôtre. Mais comme j’écris assez vite, ça me permet de boucler un roman, d’en lire une dizaine entre-temps, pour me ressourcer, pour recharger les batteries… Et oui effectivent les romans des autres m’inspirent, c’est une très bonne chose ! J’ai lu Chien du haume par exemple, qui m’a ouvert des horizons sur l’écriture, ou plein de chose, ou Jean-Philippe Jaworski qui m’a beaucoup appris aussi.

Notes et Sources


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