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France : le président Emmanuel Macron a répondu si l'armée française était engagée ou non en Ukraine

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La journaliste Caroline Roux au festival de Cannes 2022.

Publié le 16 octobre 2022

À Paris, le 12 octobre, le président français Emmanuel Macron a été interviewé par la journaliste Caroline Roux dont voici quatre extraits :

Le bombardement inédit russe change-t-il la réponse de la France ?

La journaliste a demandé si la réponse russe à l'attentat du pont de Crimée changeait la réponse de la France par l'augmentation de « son aide » à l'Ukraine. Le président Macron a répondu que ce bombardement russe « change une chose, c'est que, on s'installe dans la guerre » :

« Face à ça, nous qu'est-ce qu'on fait ? On va continuer et intensifier la même logique. Nous, nous soutenons l'Ukraine dans sa résistance sans participer à la guerre. »

Emmanuel Macron, le 12 octobre.

Le président a expliqué que la France a « livré depuis le début de la guerre, plusieurs équipements, du carburant, des véhicules blindés, beaucoup de missiles » et dix-huit canons CAESAr qui ont été « décisifs dans la contre-offensive dans le Donbass », et « nous allons continuer ». Ce « qu'on va livrer », ce sont des « radars », des lance-missiles « avec des missiles anti-aériens » et « six canons CAESAr additionnels » initialement prévus pour le Danemark, et en même temps « nous formons ».

L'armée française est-elle engagée en Ukraine ?
La journaliste a demandé au président Macron s'il peut assurer « qu'il n'y a pas un membre de l'armée française des forces spéciales engagées en Ukraine », et voici ce que le président a répondu :

« je peux vous dire que nous, nous avons des forces qui sont déployées, y compris à la frontière, que nous avons parfois des actions de formation, mais que nous ne sommes pas parties prenantes de la guerre. »

Emmanuel Macron, le 12 octobre.

Quelle sera la réponse de la France en cas d'attaque nucléaire russe ?
La journaliste a demandé si la France considérait une « frappe tactique de la Russie comme une attaque nucléaire » et si la France y répondra par « une riposte nucléaire conventionnelle ». Le président Macron a répondu que « ce n'est pas notre doctrine aujourd'hui » car « une attaque balistique nucléaire en Ukraine ou dans la région » ne mettra pas « en cause » la « doctrine nucléaire » qui « repose sur les intérêts fondamentaux de la nation », alors que le 7 février 2020, le président Macron avait déclaré que « les intérêts vitaux de la France ont désormais une dimension européenne ».

La France va t'elle aider le but des Ukrainiens à reconquérir la Crimée ?

Le président Macron a affirmé que la négociation avec la Russie n'aura pas lieu « aujourd'hui » :

« ça ne sera pas dans les toutes prochaines semaines et donc je pense qu'il faut qu'on s'apprête à passer l'hiver dans ce contexte de guerre. Nous le savons elle va durer plusieurs semaines, plusieurs mois. »

Emmanuel Macron, le 12 octobre.

Le 13 octobre, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a signé l'octroie des 100 millions d'euros promis par Emmanuel Macron aux « fonds spécial de soutien » de l'Ukraine pour que son armée puisse acquérir des armes « directement auprès des industriels français ».

Le ministre Lecornu a confirmé, le 15 octobre, l'envoi de lance-missiles sol-air Crotale à l'Ukraine, six canons CAESAr supplémentaires, trois lance-roquettes sol-sol multiples (LRU) d'une portée de 70 km, des radars GM200 et une formation de plusieurs semaines en France pour 2 000 des 15 000 soldats ukrainiens de la Facilité européenne pour la Paix :

« Car nous actons le fait que la guerre va, hélas, durer. Il faut aussi former une nouvelle génération de soldats, pour tenir dans la durée. »

Sébastien Lecornu, le 15 octobre.

Avec les 18 canons CAESAr déjà livrés, les six de plus portent la dotation à 24. Le CAESAr tire six à huit obus de 155 mm par minutes sur une cible à 40 km.

La France et l'Italie vont également livrer à l'Ukraine des lance-missiles franco-italiens sol-air SAMP/T Mamba à missile Aster d'une portée de 100 km.

Malgré que la quantité exacte d'armes livrés à l'Ukraine soit secrètement gardé par la France, le Kiel Institute for the World Economy (IfW Kiel) l'a évalué, le 3 octobre, à 230 millions d'euros, alors que le Royaume-Uni est à quatre milliards d'euros et la Pologne à 1,8 milliard d'euros.

Avec ses véhicules avant blindés (VAB), ses mines antichars, ses obusiers (CAESAr, TRF1), ses lance-roquettes multiples (MRLS) et ses différent types de munitions dont les missiles Milan et les missiles Mistral déjà livrés à l'Ukraine, la France n'est placée qu'au 13e rang de la liste des pays armant l'Ukraine, derrière l'Estonie, la Lettonie et la Tchèquie, mais si on prend en compte l'aide humanitaire et financière, la France monte au 8e rang (toujours derrière la Norvège et la Pologne), avec un total d'un milliard d'euros.

Déjà 422 enfants ont été tués dans la guerre russo-ukrainienne du 24 février au 12 octobre.

Dossier
Pour plus de détails sur ce sujet, Wikinews a établi le dossier Conflit russo-ukrainien.
Ce dossier permet de situer cet article dans son contexte.


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