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France : la réforme du permis B entre en vigueur

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Les différentes catégories de permis de conduire au sein de l'Union européenne

Publié le 3 mai 2010
La réforme du permis B, c'est-à-dire celui nécessaire pour conduire un véhicule automobile annoncée en janvier 2009 par le Premier ministre François Fillon, à la demande de Nicolas Sarkozy, entre en vigueur aujourd'hui. Après avoir été lancée le 8 mars à l'essai dans quatre régions, le nouveau permis concerne maintenant toute la France. M. Fillon avait alors promis de le rendre « moins long, moins cher, plus sûr ». Les déléguées interministérielle à la Sécurité routière, Dominique Bussereau et Michèle Merli se sont rendus pour l'occasion cet après-midi au centre d'examen du permis de conduire de Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, où la réforme s'applique depuis environ trois semaines.

Cette réforme du permis de conduire a pour premier but de faciliter l'obtention du permis. Pour le Premier ministre, il s'agit de « le transformer en bilan de compétences où l'inspecteur discute avec le candidat de ses forces et ses faiblesses et de rendre le passage du permis moins long, moins cher, et plus sûr ». M. Bussereau a cependant déclaré lors de l'inauguration du nouveau permis que si l'« on veut faciliter le système permettant à un jeune d'accéder au permis, ça ne veut pas dire que le permis sera plus facile en terme de connaissances ».

Parallèlement à cette réforme, l'État a annoncé avoir renforcé ses aides pour le permis à un euro par jour et les bourses au permis, et entend également développer la conduite accompagnée, dont trois nouvelles formules ont été mises en place. Des inspecteurs supplémentaires ont également été embauchés pour réduire les délais.

Concernant les épreuves, l'examen du code comportera toujours 40 questions, mais celles « un peu piège, ringardes, obsolètes, ambiguës » ont été supprimées ou reformulées provenant d'un système de données refondue, contenant désormais 638 questions contre 520 précédemment. Organisées autour de 12 thèmes, liés au développement durable, comme l'éco-conduite, au respect des autres usagers, au partage de la route ou encore à la prise en compte des usagers dits vulnérables et aborde également des sujets comme les addictions, la santé et la prise de conscience des risques. Pour ce qui est de l'épreuve pratique, il s'agit de faire évoluer durant 35 minutes « en autonomie » avec pour seule indication la destination à atteindre. Il sera possible de décrocher un point supplémentaire en ayant une conduite courtoise et un autre point en ayant une conduite économique. Il sera néanmoins toujours nécessaire d'arriver à franchir la barre des 20 points pour décrocher le permis. Au lieu du simple décompte d'erreurs en vigueur actuellement, c'est un « bilan de compétences » tenant compte du comportement global du conducteur qui sera effectué.

Ces « nouveaux » points sont critiqués. Selon une directrice d'auto-école, le point pour la conduite courtoise est pratiquement donné à tous les candidats mais le point de conduite économique « est trop dur à obtenir, il faut monter sa quatrième vitesse à 1 500 tours ». Du côté des syndicats, le secrétaire général du plus grand syndicat d'inspecteurs (SNICA-FO) Christian Grolier en affirmant représenter 70 % des 1 380 inspecteurs, comprend une certaine déception des usagers. « Les autorités ont expliqué qu'elles voulaient une réforme pour rendre l'examen plus rapide, plus facile et moins cher. Beaucoup ont compris que le permis serait plus facile à avoir, certains ont reculé la date de leur examen pour passer le nouveau module, alors que l'expression plus facile concernait la procédure administrative », dit-il. « Le permis n'est pas plus facile qu'avant et le taux de 55 % de réussite en 2008 devrait persister, loin des 66 % réclamés par le ministère qui auraient permis d'économiser 148 postes d'inspecteurs […] notre but reste de délivrer le permis à des gens bien formés », a-t-il ajouté. M. Grolier avait également dénoncé vendredi une formation « insuffisante » des inspecteurs du permis de conduire, « la formation est trop courte et son contenu ne convient pas non plus ».

Le passage du permis de conduire est le premier examen de France, il attire annuellement plus de 1,5 million de candidats pour 920 000 permis délivrés et chaque candidat débourse en moyenne 1 500 euros pour passer les épreuves.

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Sources